27 - La trangression

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TW 3, TW 8.

***

Gabriel se réveille mais il sent aussitôt qu'il est fatigué. Une migraine commence à s'installer. Il sait ce que ça veut dire.

Charlotte est dans la salle de bain. Il se mordille le pouce.

Bientôt un mois depuis sa dernière chasse. Sa gorge est sèche, son crâne lui lance, il n'a toujours aucune idée de comment il va faire.

La libraire déboule dans la cuisine. Elle a troqué ses vêtements féminins vintage contre un sweat gris et une robe noire toute simple. Elle envoie un sourire fatigué au vampire.

— Bien dormi ? demande-t-elle en démarrant la cafetière.

Gabriel prend une profonde inspiration... Et une odeur de sang lui monte à la gorge. Il faillit s'étouffer tant l'appel de la fragrance est fort. Ce n'est pas possible, le sang de Charlotte ne peut pas sentir aussi insupportablement d'un coup, c'en est presque écœurant...

— Tout va bien ? demande-t-elle en le voyant se recoucher brusquement pour reprendre ses esprits.

— Oui, oui...

La libraire a envie de le croire, mais elle a un petit pincement au cœur en sentant qu'il lui ment.

Après le croissant du matin, la boutique ouvre. Gabriel s'enferme derrière sa fausse cloison sans l'embrasser.

Il respire profondément. Regarde l'argile dans un coin, son potier, son four... Il décide de se rouler en boule sur un des petits fauteuils. Il se persuade qu'il n'arrivera à rien faire d'autre que se concentrer sur sa soif.

De l'autre côté du mur, Charlotte a mal au ventre et des sueurs froides. Elle pousse un soupir en regardant les nouveautés de la semaine qu'elle est censée mettre en rayon. Elle s'oblige à se lever et bouger malgré le bas de son dos douloureux. Mais une fois le rayon rangé, elle s'effondre sur sa chaise.

À midi, Gabriel monte préparer à manger sans la regarder, sans lui parler. Il lui laisse une assiette sur la table et descend avec la sienne dans sa cachette. Charlotte l'aurait bien interpellé mais un client arrive juste au moment où elle veut le faire, si bien que la journée passe dans l'ennui, les non-dits et la gêne de part et d'autre de la cloison.

Quand elle retourne le panneau sur sa porte à l'heure de la fermeture, Charlotte a presque peur de se confronter à Gabriel.

Mais cette attitude ne lui ressemble pas. Elle fronce les sourcils, prend une grande inspiration, et se dirige d'un pas décidé vers un vampire assoupi et épuisé.

— Bon, dis-moi ce qui ne va pas, dit la libraire en allumant la lampe de l'arrière-boutique.

Gabriel roule des yeux vers elle.

— Tu as tes règles, non ? demande le vampire d'une voix sèche et faiblarde.

Charlotte s'arrête net. Elle ne s'attendait pas vraiment à ça.

— Oui...

— Eh bien c'est ce qui ne va pas.

La libraire est décontenancée. Elle fait un pas vers lui.

— Tu... Tu sais quand même que les règles sont un processus tout à fait natur- oh.

Les lèvres de Gabriel se retroussent sur ses dents et il roule des yeux.

— Tu as... Soif, c'est ça ?

— Ton odeur m'obsède depuis ce matin, je suis affreusement désolé... bredouille le vampire.

Charlotte a un léger mouvement de recul, un peu rassurée d'avoir compris mais néanmoins inquiétée par les spasmes qui parcourent son ami.

— Tu... murmure-t-elle.

— Je suis désolé, répète Gabriel.

— Tu pourrais boire... Ça ?

Le vampire relève la tête, des étoiles dans les yeux, puis la baisse aussitôt. Charlotte fait quelques pas vers lui alors qu'il s'enfonce dans son divan.

— Non, non, je ne te toucherai pas tant que tu ne seras pas prête, je ne veux pas que tu te sentes obligée par... ça... gémit-il en enfouissant sa tête dans ses propres bras.

Charlotte s'approche encore de lui. Il s'agrippe à sa jupe pour la tenir à distance.

— Je suis désolé... Je suis désolé...

Il tremble, la libraire vainc en un pas de plus les maigres résistances de ses bras, il a le nez contre le tissus flottant autour de ses jambes. Le cœur de Charlotte brûle dans sa poitrine, ses joues chauffent et ses mains picotent.

— Je... je suis prête.

Gabriel relève les yeux vers elle. Ils sont suppliants de désir.

— S'il-te-plaît, murmure-t-elle en tirant sur sa jupe pour la relever alors qu'il la tire vers le bas pour résister.

Le vampire craque. Il se glisse à genoux par terre, caresse ses chevilles, remonte ses doigts le long des jambes et glisse sa tête sous la jupe en gémissant. Charlotte perd l'équilibre et s'appuie en avant contre le fauteuil, cambrée, alors qu'il embrasse l'intérieur de ses cuisses et qu'elle sent chaque baiser, chaque caresse comme de petites étincelles qui attisent le feu en elle. Les grandes mains du vampire s'agrippent à sa peau, tirent sur le tissus de son sous-vêtement, et sa bouche s'applique aussitôt à promener goulûment sa langue sur le sexe rougissant de la jeune femme.

Charlotte sent aussitôt des frissons de plaisir envahir son bas ventre, puis ses cuisses, elle tremble de plus belle, son souffle se raccourcit, Gabriel la caresse, l'embrasse, la goûte avec ardeur et elle gémit en le sentant s'occuper de son sexe avec une telle ferveur.

La dégustation dure, et dure encore, et quand elle se demande combien de temps il va continuer ainsi, un nouveau plaisir apparait, d'abord une petite vague alors qu'il précise ses mouvements, puis une vague plus grande quand il accélère un peu, une vague plus grande encore quand il plaque son visage plus fermement contre son sexe, et la dernière, plus intense, plus forte, qui oblige un gémissement à quitter les lèvres de la libraire aux joues cramoisies et qui laisse tout son corps tremblant.

Battement 📚🩸Where stories live. Discover now