𝐉𝐚𝐢𝐥 |FR

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟓

Jeongguk entra dans le bar, la musique qui résonnait depuis le pâté de maisons d'à côté remplissant complètement ses oreilles, bien qu'il s'habitue rapidement. Il balaya du regard tout l'endroit, se remémorant parfaitement le visage de Chanyeol et son odeur de salaud, donc il devrait être facile à repérer dès le départ. Ne le trouvant pas, il se dirigea vers le bar et commanda deux bières, observant toute la salle, la vie de chacune de ces personnes, si libres, détendues, ennuyées.

Pour un instant, minuscule, Jeongguk ressentit une vague de nostalgie pour la prison. 

Non pas qu'il regrettait d'y être enfermé, mais il regrettait ses après-midis avec Kim et Wang, l'adrénaline qui, après un certain temps, avait commencé à lui plaire. Jeongguk avait vécu beaucoup de choses là-dedans, des nuits de menaces et de combats gagnés, et ce n'est pas qu'il aimait les coups, mais après avoir passé cinq ans enfermé dans un endroit où ils étaient le seul moyen de survivre, il avait réalisé que c'était ce qu'il faisait de mieux. Jeongguk était très doué pour botter des culs, et cette adrénaline d'aventure, pour la première fois depuis qu'il était sorti, il la ressentait à nouveau.

Il pouvait se souvenir des fois où ils s'étaient faufilés dans des cellules juste pour mettre un couteau sous la gorge de quelqu'un et le menacer, et comme l'enfer dont il n'était pas fier de ça, mais là-dedans c'était lui ou les autres, et Kim lui avait bien appris comment menacer. Bien sûr, il n'utiliserait pas ces tactiques maintenant, mais il était frustré et en colère et - pour un instant - il souhaitait être avec Chanyeol derrière les barreaux, car entre ces barreaux personne ne l'aurait sauvé de sa colère.

Pourtant, ils n'étaient pas là, et il était reconnaissant de ne pas l'être, car Jeongguk ne voulait pas continuer à se planter et à enfoncer lentement un couteau dans la gorge de Chanyeol était une grosse erreur, en plus, il était un peu effrayé que sa première pensée soit si violente. Il savait que c'était plus que justifié, mais il se sentait quand même profondément dégoûté de penser à des choses aussi sadiques. Jeongguk n'avait jamais tué personne, il n'était pas devenu un être impitoyable, mais il avait laissé quelques types sérieusement blessés ou avec quelques os cassés, et cela suffisait à Jeongguk pour savoir que, s'ils s'en prenaient à Jimin ou Dakho, il serait capable de tuer et de torturer pour eux.

Cela le terrifiait vraiment.

— Jeon Jeongguk.

Il se tourna immédiatement à la voix de Chanyeol, le célèbre Park Chanyeol. Il portait un costume parfaitement repassé avec une cravate ajustée et sans aucune ride, tous deux d'un ton bordeaux brillant qui le rendait non seulement élégant, mais aussi glamour. Ses cheveux étaient fermement tirés vers l'arrière, dégageant son front et lui donnant une allure puissante, contrastant complètement avec son visage d'enfant sage. À première vue, c'était un homme à qui vous pouviez confier vos secrets mais aussi suivre ses ordres, et Jeongguk fut impressionné par cela et put comprendre comment Jimin avait succombé à ses charmes. Mais il restait une ordure, et même s'il sentait la rose et s'habillait avec élégance, il était de la chair pourrie.

— Park Chanyeol. Répondit Jeongguk, redressant le dos et désignant la bière qui venait à peine d'arriver.

Chanyeol sourit et s'assit à côté de Jeongguk, " Ton appel m'a beaucoup surpris, d'autant plus que j'ai cru que ce serait Jimin me demandant de revenir vers lui, comme il finit toujours par le faire. "

Jeongguk sourit rusé, car il savait très bien que Chanyeol cherchait à jouer sur le plan psychologique, mais Jeongguk avait cinq ans d'avance là-dessus, personne ne pouvait jouer avec l'esprit de quelqu'un qui pouvait contrôler sa propre tête comme le faisait Jeongguk.

— C'est vrai. Dit Chanyeol en riant, sa voix douce et détendue comme s'il parlait à un ami de longue date, ce qui impressionna Jeongguk, la facilité avec laquelle Chanyeol pouvait sembler être un bon gars alors qu'il était tout le contraire. Nous avons commencé dans sa dernière année à l'université et à chaque fois que nous nous disputions, il finissait toujours par revenir vers moi. Même après que je sois parti de chez nous, lui, complètement ivre, m'a appelé et bien sûr je ne pouvais pas le laisser dans cet état. Et, il m'a vraiment montré à quel point je lui manquait.