Je resserre les pans du peignoir, gênée qu'il me voie ainsi.
— Rentre, je vais me changer.
Il entre et, à ma grande surprise, m'attrape la main et m'attire doucement contre son torse. Il me murmure, suppliant :
— Non, s'il te plaît, reste.
Et il m'embrasse sans me laisser le temps de répondre. Un baiser timide, puis, voyant que je ne le repousse pas, plus profond et conquérant. Je ressens des frissons dans tout mon corps, je perds totalement le contrôle de mes pensées. Il fait naître en moi un désir inconnu, puissant, dévastateur. Nous sommes impatients, maladroits, avides de nous connaître, de laisser nos corps ne faire qu'un. Il me goûte, me dévore, je le découvre, si beau, si viril. Son parfum boisé m'enivre. Nous partageons un moment d'extase, un moment inoubliable.
Nous sommes enlacés sur le canapé, la chaleur du feu de cheminée nous enveloppe. Son doigt caresse mes tatouages :
« Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté. »
Son regard s'ancre au mieux, il y lit toute l'émotion que le poème de Paul Eluard déclenche en moi.
Je me décide enfin à briser le silence.
— Pourquoi ? Pourquoi moi ?
Il m'embrasse sur les lèvres, un baiser tendre puis me sourit :
— Parce que c'est toi. Parce que je t'aime et que vivre loin de toi, c'est accepter une vie terne et triste. J'aime ton rire, j'aime ton côté passionné, j'aime ton ouverture d'esprit, j'aime cette alchimie entre nous. J'ai toujours envie de te toucher, de te prendre dans mes bras. Je ne veux personne d'autre dans ma vie. C'est toi, c'est tout. C'est toi avec tes bagages, c'est toi avec ta fille, c'est toi avec tes peurs, mais c'est TOI.
Il embrasse la larme qui dévale ma joue puis s'attarde sur mon cou et ma bouche. Je suis incapable de lui répondre alors je décide de lui montrer à quel point il me touche, à quel point il m'a manqué, à quel point je l'aime.
C'est le bruit de la porte d'entrée qui nous réveille, à peine couverts du plaid qui traînait au bout du canapé.
— Cassie, ça va ? Depuis quand tu laisses la porte ouverte ?
Puis elle émet un cri de surprise quand elle nous aperçoit.
— Tu es sérieuse ? Je veux un nouveau canapé. Beurk, vous êtes vraiment dégoûtants ! Je prends ma combi de surf et je vous laisse une heure. Profitez-en pour vous laver et le canapé aussi. Je n'en reviens pas... et séparée, la douche ! C'est MA douche.
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Tu m'appartiens (CONCOURS FYCTIA)
RomanceIl y a des relations qui n'auraient jamais dû exister, qui détruisent, qui lacèrent l'âme comme elles lacèrent le corps des femmes. Quand l'amour s'estompe au profit de la peur, il faut fuir. C'est l'amer constat de Cassandra suite à une énième men...