Chapitre 14

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On me surveille...

Je suis arrivé au niveau de ma porte d'entrée et a inséré la clé dans la serrure. Mais je sens comme une présence étrange. On me regarde, on m'épie même...
D'un mouvement calme, je retourne lentement la tête vers les buissons et les quelques arbres à gauche de ma maison.

C'est là que je vois une ombre derrière les buissons qui me regarde fixement sans bouger.

- Eh toi !

Je m'élance à toute vitesse vers l'ombre qui a sursauté et qui s'est enfuie à toute vitesse.

J'essaye de la rattraper de toutes mes forces. Fichu costume ! On peut pas courir avec ce truc ! J'enlève ma veste et la jette loin de moi tandis que je déserre ma cravate. C'est toujours difficile mais c'est mieux comme ça.

Je ne peux toujours pas reconnaître la silhouette qui court devant moi sur le trottoir, il fait trop sombre et tout ce que je vois n'est qu'une ombre noire s'élancant rapidement.
Elle tourne rapidement vers la droite, et je fais de même.

-Attendez !

Je cri en vain, la silhouette ne s'arrête pas mais accélére davantage, puis vire une fois de plus vers la droite.

À peine tournais-je à droite que l'ombre que je suis disparue.

Mais... mais non c'est pas possible que je la perde !

Après avoir longuement observé les lieux pour essayer de voir la personne qui me surveillait, je ne trouve malheureusement rien. La rue est totalement déserte.
J'en profite pour reprendre mon souffle et retourne chez moi.
Sur le chemin de retour, je retrouve la veste beige ( on ne peut pas dire qu'elle est restée beige après l'avoir jeté sur terre ), je la ramasse et continue mon chemin...

***

- Je sais pas je ne l'ai pas vu.

- Ben t'es sur qu'il te surveillait ? Demande Alex en prenant une grosse bouchée de son shawarma.

Nous marchons dans les rues de notre quartier, les mêmes rues qui ont assisté à la poursuite surprise de l'ombre mystérieuse que j'ai croisé hier soir.

- Ben oui je crois, pourquoi il se serait caché dans les buissons alors ? Répondis-je après avoir de même avalé ma bouchée.

- Je sais pas moi... peut être qu'il faisait ses besoin, se moque mon ami.

- Ses besoins ?! Je pense pas qu'il s'enfuirait dans ce cas.

Alex éclate de rire puis jette l'emballage de son sandwich dans la première poubelle qu'on voit.

- Bon je dois retourner au boulot, Kyle m'attend. Oublie un peu cette ombre qui pourrait bien te surveiller hein ?
Me rassure-t-il.

- Oui... t'as peut être raison. Dis-je pas vraiment rassuré.

- Allez salut.

Chacun de nous part dans une direction.

Une fois arrivé chez moi, je remarque que quelqu'un se tient devant ma porte. À peine arrivais-je devant cette porte que cette personne se retourne.

Ma mère.
Quand elle me vois, ses yeux se bordent lentement de larmes.

- Jonathan !

Non non et non ! Je ne pourrais jamais lui parler ! Commment ose-t-elle revenir me voir ?! Comment peut-elle me regarder dans les yeux et me parler ?
Je me retourne et marche furieusement vers ma voiture. Je ne peux pas la voir, je ne dois pas ! Elle m'a trop fait souffert pour ça.

Soudain une douce main que je reconnaît entre milles vient m'attraper le bras.

- Je t'en supplie laisse moi te parler !

Sa voix est déchirée par les larmes et me supplie de l'écouter.
Je ne me retourne pas, mais je n'avance pas non plus. Une force me retient de partir.
Finalement je décide de me retourner et de regarder la femme qui était ma mère, il y a sept ans de cela...
Elle observe mon visage alors que je la fixe sans laisser paraître aucune réaction. Elle essaye de retrouver le jeune homme de dix neuf ans qu'elle avait laissé seul pendant sept longues et douloureuses années.

J'avance vers ma porte d'entrée puis entre dans mon séjour suivi de ma mère.
Je tourne rapidement pour me retrouver de nouveau face à face avec elle.
Qu'elle dise ce qu'elle a à dire et qu'elle reparte comme elle est arrivée.
- Alors ? Je la fixe en attendant sa réponse.

- Je... je suis désolée. Elle baisse son regard et une grande larme s'échappe de ses yeux noirs.

Jusque là j'étais calme, trop calme. Mais le calme s'évapore pour laisser place à une colère insoutenable.

- Désolée ? Tu es désolée ? Tu es désolée de m'avoir laissé tomber sept ans ?! J'ai passé sept années, sept longues années à attendre à recevoir ne serait ce qu'une seule lettre de vous ! MAIS RIEN ! Je n'ai rien reçu. J'ai passé sept anniversaires sans aucune visite, j'ai passé sept Noël et sept Nouvel An seul ! Même les prisonniers me souhaitaient une bonne année alors que ma famille m'avait totalement oublié ! J'ai passé sept longs hiver sans une seule couverture chaude, si quelques hommes ne m'avaient pas donner quelques vêtements chauds je serais mort de froid aujourd'hui ! Même... même un prisonnier qui avait tuer son propre père recevait plus de visites et d'objets que moi ! Ma famille m'avait laissé sept longues et douloureuses années à attendre de leurs nouvelles...

Je ne peix plus continuer. Pendant tout ce temps ma mère me regardait en pleurant alors que je criais, la larme à l'oeil. Ca faisait des années que tout cela était enfui en moi, et laisser tout échapper comme ça était trop douloureux. J'essuie mes larmes et retourne à l'état sombre et noir que j'avais tout en fixant ma mère qui essaye de trouver ses mots.

- John... aucune minute n'avait passée durant ces années sans que je ne pense à toi. Jamais ! Je pensais constamment à toi. Si tu avais froid, si tu avais faim, si... si tu étais bien traité... À chacun de tes anniversaires, a chaque fête, à chaque instant je pensais à toi... tu es mon fils, toute ma vie ! Si je ne savais pas que tu reviendrais je... je n'aurais fais aucun effort pour rester en vie... elle me regarde avec des yeux désolés. J'ai tellement essayé de te rendre visite, de t'envoyer quelque chose, de...

- Mais tu ne l'as pas fait, je parle calmement alors que tout mon coeur bouillonne de colère. Pourquoi tu n'as rien fait pourquoi ?!

- Tu sais très bien pourquoi... je rêvais tellement de te parler, de te voir, de t'entendre de te serrer dans mes bras... mais il ne me laissait même pas sortir de la maison.

Je ne répond plus. Ce sujet là me dégoûte.

- Tu as tellement changé mon chéri.

Ces yeux sont devenues rouges de larmes. Elle n'a pas changé du tout. Ce même regard angélique, ces mêmes yeux noirs, ce visage calme fatigué par l'âge et la tristesse, ces même cheveux noirs courts qui laissent maintenant apparaître quelques cheveux blancs. Même si elle m'a délaissé tout ce temps, je ne peux pas ne plus l'aimer. J'avais une si belle relation avec elle il y a sept ans que rien ne pourrais détruire l'amour que je porte pour elle, et l'amour qu'elle porte pour moi, son fils unique.

Sans que je ne le remarque, je prends ma mère dans mes bras. Je la serre si fort, et elle fait de même. Elle laisse échapper quelques sanglots, puis relève son visage vers le mien et le caresse longtemps.

On reste ainsi quelques minutes sans bouger. Juste à profiter de ce moment qui était perdu il y a longtemps, mais que nous avons finalement retrouvé.

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Chapitre 14 enfin terminé ! Je voulais montrer enfin la relation entre John et sa mère, donc ce chapitre s'est plus attardé sur les sentiments que sur les actions.

J'espère que ça vous a plu !

Salut !

~~M.F~~

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Enfin libre ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant