Chapitre 82

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Point de vue de Samar

Une certaine qualité de gentillesse est toujours signe de trahison... Il paraissait si bon, si attentionné. Je me souviens de son gentil sourire paternel quand il me portait pour que je change l'ampoule de ma chambre moi-même. Ses yeux qui pétillaient quand j'ai reçu mon premier prix d'excellence à douze ans. Son effort pour ne pas se fâcher de moi quand j'ai fait rentrer la voiture dans notre jardin alors qu'il m'apprenait à conduire. Son regard plein de fierté lors de chaque décision que je prenais en temps que directrice.

Je déteste qu'on me mente, je déteste les gens qui pensent que je suis assez bête pour les croire, mais ce qui m'énerve le plus c'est que j'ai cru ces gens pour je ne sais combien de temps. Je le regardais avec des yeux pétillants de fierté, "Oui, c'est mon père !". Quelle cruche ! Le plus dur concernant la trahison, c'est qu'elle ne vient jamais de nos ennemis, mais de ceux à qui vous faites le plus confiance.

On dirait qu'il ne faisait que se moquer de moi comme il le faisait avec tous les médias. "Quel homme ! Quelle générosité ! Quel bon cœur !" ... et moi qui relevait la tête fièrement en entendant ces stupidités. Je suis vraiment idiote, Jonathan doit maintenant me voir comme la femme aveugle et qui n'accepte même pas d'écouter ses explications. En même temps qui pourrait le plaindre ? C'est bien ce que j'ai fait. Quelle conne ! Finalement les vulgarités sont beaucoup plus efficaces pour faire évacuer le stress.

- Elle est réveillée ! Lance une femme qui est si proche de moi qu'elle a failli me casser les tympans.

Les sautillements de Lou m'attirent l'attention alors que je regarde autour de moi et remarque plusieurs figures féminines. Un soulagement indescriptible s'empare de moi quand je vois que mon père n'est pas là. Mais elles sont toutes là: Ma mère, Mathilde, Aimée, Lou et... Vanessa ?? Mais qu'est-ce qu'elle fait là ?

Tout est flou dans ma tête, je sens que des centaines d'idées se bousculent dans ma tête, essayant d'obtenir la priorité dans mon cerveau surchargé et plein de migraines violentes. Mon père, la vente d'organes, le vomis, Jonathan... Jonathan voulait raccompagner Vanessa, il m'a vu tomber dans les pommes. C'est lui qui m'a ramené là ? J'observe désespérément la chambre à la recherche de mon homme, mais je ne le vois nulle part. Où est-il ?

- Ma chérie ! Accourt ma mère en menaçant de me faire évanouir de nouveau en me serrant dans ses bras comme si je m'étais réveillée d'un long coma.

- Tu nous as fait une bonne frayeur, sourit Vanessa, adossée au mur de ma chambre.

Je ne suis toujours pas sûre que les sentiments qu'elle avait envers mon Jonathan se sont envolés comme par magie, mais cette femme là mérite mon respect et ma sympathie. Elle ressent peut-être quelque chose envers lui, mais elle a su se tenir de coté et ne rien montrer quand elle a su que sa proie état déjà prise. En parlant de proie...

- O-Où est Jonathan ? Lançais-je en me frottant les yeux.

Alors que je commençais à croire que mon souffle n'a pas été entendu, Aimée lance un râle d'exaspération en remettant sa mèche rebelle à sa place.

- On ne l'a sûrement pas laissé entré mais il...

Mon amie fut interrompue par un cri venant de dehors.

- Laisse-moi entrer Aimée ! Lance-t il à bout de souffle.

- Quand on parle du loup, souffle cette dernière en avançant vers ma fenêtre. N'y pense même pas ! Cri-t elle en regardant en bas, vers notre jardin.

Cette voix tendue me fait sursauter. Je me relève et m'adosse au dos de mon lit, encore légèrement étourdie.

- Il est en bas ?! Lâchais-je en regardant mon amie, les sourcils froncés.

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