Chapitre 68

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- Alors tu reviens cet après-midi, murmurais-je allongé sur mon lit.

- Mm hum, répond-elle. Mais mon père a insisté, il veut passer me prendre lui-même.

- Je m'en étais douté aussi, soufflais-je. Il ne t'a pas interdit de me voir, mais je vois bien qu'il ne m'adore pas non plus.

- Mais... , lance-t-elle d'une voix enjouée.

- Mais ? L'invitais-je à continuer.

- Je lui ai dit que je vais aller visiter mes copines à six heures, je leur ai parlé et elles m'ont dit qu'elles étaient d'accord pour me couvrir une ou deux heures, sourit-elle.

- C'est génial, lançais-je.

- On se retrouve près du lac à six heures ?

- Je t'attendrais là-bas oui, souriais-je avant de raccrocher.

Je regarde le plafond en pensant à la merveilleuse fin de journée qui m'attend.
J'ai enfin atteint le bord de la piscine, et c'est ma belle directrice qui m'aidera à en sortir.
J'aimerais bien qu'elle soit habillée en maillot de sauveteuse rouge, mais je préfère ne pas trop en demander. Qu'elle soit là avec ses yeux verts et son regard qui à lui seul est un oxymore de professionnalisme et d'enfantin est amplement suffisant.

Je me souviens des mots qu'avait prononcés Isabelle il y a quelques jours :
"Si tu veux l'avis d'une femme, je te conseille vivement de le lui dire si tu le ressens... Tu l'aimes ?"

Oh que oui, je l'aime. Et je compte prendre mon courage à deux mains pour le lui dire bien en face.
Elle mérite de savoir à quel point sa présence me rend heureux, à quel point je l'aime, à quel point il me serait impossible de vivre sans elle.

***

J'enfile ma chemise blanche ainsi que ma veste en cuir. Encore une heure et ma belle se retrouvera entre mes bras.
Je mets mes clés dans mon pantalon noir et monte dans ma voiture, bien décidé à rendre cette fin de journée inoubliable. Même si je sais que je ne serai pas la première personne qu'elle verra, au moins si les sentiments que je ressens envers elle sont réciproques, je serais une des personnes les plus importantes à ses yeux.

Cela fait déjà une bonne centaine d'allées retour que je fais près du lac. Je suis excité, nerveux, content, pressé, et une autre grande panoplie de sentiments tout aussi contradictoires qui ne font qu'accentuer mon stress. Je vais la revoir après un an de séparation, et je vais en profiter pour lui dire vraiment ce que je ressens. Tu veux que j'ouvre mes sentiments envers toi Samar ? Tu vas être gâtée.
Je ne te dirais pas "tout", mais une bonne partie.

Alors que j'entamais le cent quarantième allé, j'entends une douce voix légèrement fatiguée :

- Jonathan, m'appelle-t-elle.

Je me retourne pour voir Samar, ses yeux étincelants, un sourire timide collé aux lèvres. Enfin, elle est là devant moi, je dois faire un effort surnaturel pour ne pas l'étouffer de mes bras.
Je marche rapidement jusqu'à elle et, avant qu'elle n'ait le temps de dire quoique ce soit, l'entoure de mes bras le plus fortement possible, et la serre plus fort que je ne l'ai jamais fait.
Mes mains caressent son dos alors que je la soulève légèrement, mon visage enfoui dans son cou, et ses longs doigts caressant mes cheveux, c'est l'endroit où je devais être depuis longtemps.

Sa respiration est rapide et saccadée, j'entends son souffle fort alors que ses pieds retrouvent le sol. Néanmoins, je ne la lâche pas.

- Tu es enfin là putain, murmurais-je en souriant, mon front collé au siens et mes mains caressant sa taille.

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