Avant le saut

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Il prit mon visage entre ses mains et m'embrassa aussi délicatement qu'une fleur fragile.

Les larmes coulèrent, sans que je puisse me retenir, et elles ne voulaient pas s'arrêter.

Il goûtait mes larmes mais au moins j'étais près de lui.

-« Emma, il faut que tu y ailles. Je t'en prie, N'attise pas le feu. «

-« Ca, je ne le réserve qu'à toi ! »

Je réussis à lui soutirer un petit sourire avant de m'en aller.

Il ne me restait pas grand-chose mais j'avais encore de l'espoir et ça personne ne pourrait me le retirer.

Je serrais dans mes bras Hank et Andrew et je partis rapidement dans la voiture.

Eddy ne dit rien pendant la première heure du trajet. Ensuite, il tenta de me faire sortir de ma coquille.

-« Tu as un plan ? »

-« Non. »

-« Comment est Carlos ? »

-« Froid et calculateur. Il te séduit mais ensuite il te plante un couteau .C'est un serpent. Il a le physique pour. »

-« C'est un beau portrait. »

-« Il m'a séduit quand j'étais jeune mais rapidement j'ai ouvert les yeux .Je suis comme un jouet pour lui. »

-« Je ne peux pas te laisser avec lui. Je tiens à toi Emma. »

-« Je sais Eddy, mais moins il connaîtra mes faiblesses, mieux ce sera. Il pourrait se servir de toi pour m'atteindre et ça je le refuse, tu comprends ? »

-« Oui mais tu me demandes de ne rien faire alors que cet homme est le diable incarné. »

-« C'est ce que je te demande. Si tu es vraiment mon ami, tu me laisseras faire ce qu'il faut. Tu dois en mon absence, t'occuper du night- club. Tu es officiellement le responsable. Il n'y a que toi qui puisses tenir les rênes et je compte sur toi pour que tout se passe bien. Reste sage en mon absence. »

-« Même dans les moments de doute, tu restes pragmatique. »

-« Et oui, c'est moi la fille sage. »

-« Je crois que tu caches bien ton jeu. »

-« Peut-être oui. »

Le fait de parler du problème, m'aida à décompresser un petit peu. Eddy se montrait le meilleur ami qu'il fut. Il tenta de me faire rire et de me raconter les histoires de ces dernières conquêtes. Il avait rencontré également Susan au pub l'autre soir, alors qu'il sortait avec Hank et Andrew et, cette dernière ne reculait devant rien, elle lui avait de l'œil dès son arrivée. Elle lui avait fait des avances ouvertement mais il ne se montrait pas intéressé par son invitation.

Elle n'avait plus assez de succès, elle avait perdu la main apparemment. Mais elle profiterait certainement de mon départ pour se jeter aux pieds de Steve. Je ne voulais vraiment pas penser à ça. J'avais d'autres soucis en tête.

Nous arrivions vers onze heures chez moi. J'étais épuisé physiquement mais aussi nerveusement.

Eddy voulait rester avec moi mais je refusais poliment et le priait de rentrer chez lui.

La discothèque ré ouvrirait demain. Il fallait que tout soit parfait et que les principales affaires soient réglées.

Pour mes factures, je laisserai mes clés et mes papiers à Eddy. Il se chargerait de tout.

Je dormis vers deux heures du matin .Le ménage m'avait tenu éveillé un bon moment et m'avait surtout permis de me défouler.

Vers dix heures, je me dirigeais vers la discothèque.

Tout semblait enfin rénové. Le carré VIP était prêt et mon bureau, malgré le « raz de marée » Eddy, avait gardé un semblant d'organisation.

Je fis le tour de toutes les pièces comme pour m'en imprégner.

Lorsque le personnel arriva, je le saluai et écoutai leurs petites histoires. En presque dix jours, il s'en était passé des choses. Les ouvriers avaient fait un très beau travail et surtout rapide.

J'appelai également Trévor pour lui expliquer brièvement la situation.

Il ne semblait pas du tout content du fait que je parte quelques temps. Je ne lui dis rien de plus.

Il y avait suffisamment de boissons dans la cave et derrière le bar. Tout était prêt pour ce soir.

Eddy vint en fin d'après-midi, il était tendu comme un arc.

-« Eddy, ne t'inquiète pas, tout est en place pour ce soir. »

-« Je n'arrive pas à me calmer. Je sais que ce soir, il viendra. »

-« Non, Carlos ne viendra pas à découvert. Il ne connait pas les lieux et ne prendra aucun risque. Monsieur cicatrice sera là lui. C'est son homme de main, et il ne fait pas de différence entre un animal et un homme. »

-« Si tu crois que ça va me détendre. »

-« Non, je le sais mais il faut que tu saches à quoi t'attendre. »

-« Je veux que le temps s'arrête. »

-« Moi plus que n'importe qui. »

-« Tu peux toujours t'enfuir. »

-« Non, je refuse de vivre ainsi. »

-« C'est horrible d'être impuissant. »

-« C'est une situation que je connais trop bien. »

-« Bon explique moi ce que tu attends de moi ce soir. »

-« Viens dans le bureau, je vais te décrire le tableau. »

C'est ainsi que la nuit commença à arriver et que les ennuis aussi.


Opération spécialeWhere stories live. Discover now