La vengeance est un plat...

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La semaine se déroula très rapidement. Mon plan était parfait. Enfin au départ, la partie impulsivité m'apporterait certainement des ennuis mais on ne se refaisait pas.

Carlos s'était beaucoup absenté, une affaire urgente m'a- t-il déclaré. Il devait vraiment penser que j'étais stupide. Carlos m'avait peut-être menti dès le début en me trompant dès qu'une occasion se présentait et en général, elles étaient nombreuses.

J'avais donc eu le temps de faire les magasins et de fouiner dans les accessoires.

Un garde m'accompagnait toute la journée mais restait tout de même à une distance raisonnable. Ce n'était pas Pedro et pour une fois, je pensais enfin avoir une bonne étoile.

Pour Elsa, c'était une autre histoire. Elle tentait de me joindre mais je l'ignorais. Je ne voulais plus rien lui dire. Je pensais qu'elle était mon amie et encore une fois, elle m'avait déçu.

Alors que je me préparais silencieusement dans ma chambre et que je peaufinais les détails pour que mon entrée soit fracassante, je sortis de l'armoire ma tenue. Lorsque j'ouvrais la housse, je tombais encore une fois sous le charme.

Elle valait une petite fortune mais puisque Carlos pensait que faire du shopping pouvait compenser son absence et ses mensonges et bien, je n'avais même pas regardé le budget.

C'est vrai qu'en dépensant une grosse somme sur sa carte m'avait un peu mis du baume au cœur mais cela en valait la peine.

C'était une robe Elie-Saab haute couture. Elle était champagne et toute en dentelle. C'était une robe longue, qui dévoilait à l'avant mes jambes lorsque je marchais. Les manches trois quarts donnaient un air sage à cette robe si provocante car de par sa matière, elle laissait dévoiler les formes et courbes de mon corps. Avec ce genre de tenue, je ne pouvais pas mettre de soutien- gorge. J'attachais sagement mes cheveux en un chignon et mis simplement des boucles d'oreille en perle pour accessoiriser le tout.

Des escarpins assortis perfectionnaient la tenue. Pour le maquillage, je ne devais pas trop forcer. Je voulais être élégante pas vulgaire. Un peu de poudre pour creuser mes joues, de l'eye-liner et du mascara pour souligner mon regard et un simple gloss rose pour pulper mes lèvres.

Lorsque je regardais mon reflet dans le miroir, j'avais l'impression d'être une princesse d'un conte de fée. Je ne me reconnaissais pas.

La porte sonna. Je descendis doucement dans les escaliers.

Lorsque j'arrivais devant la porte, le garde me demanda de rester en retrait.

-« C'est un ami de Carlos. Il doit me conduire à une soirée très importante. »

Il détailla ma tenue et sembla hésiter. Finalement, il ouvrit la porte et vit mon cavalier en smoking.

-« Carlos nous attend. Merci d'être venu. »

Il acquiesça, me détailla avec ardeur et m'offrit son bras pour me conduire à la voiture.

Le garde n'eut pas trop le choix. Il me laissa partir.

La première étape était franchie et réussie.

-« Merci Thiago. »

-« Avec plaisir. Lorsque tu m'as appelé, je n'ai pas cru en ma chance. »

-« Tu es un garçon adorable Thiago. Mais ce soir, je dois régler mes comptes et tu es le seul qui pouvait m'aider. »

-« Peu importe. Avoir une soirée avec toi, c'est déjà parfait. Et franchement quand je te vois comme ça, je me dis que j'ai une chance extraordinaire. »

-« Merci Thiago. Tu sais la dernière fois en boite de nuit, j'étais un peu méfiante mais maintenant, je sais que tu es digne de confiance. »

-« Elsa n'a pas été franche avec moi. Si je peux t'aider à avoir ce que tu veux et moi à rendre jalouse Elsa, et bien, tu auras comblé mon cœur. »

-« Tu as l'invitation ? »

-« Bien sûr ! Mes parents sont amis avec Carlos. Ma mère doit être déjà sur place. Mon père est en déplacement. »

-« Parfait. Les invités sont pour la plupart arrivés, il y a une demie- heure. »

Le chemin se déroula dans une ambiance détendue.

Dès notre arrivée, les voituriers prirent le relai et la maison de Carlos était magnifiquement décorée.

Un homme nous demanda notre papier nous autorisant à entrer. Lorsqu'il lui tendit, ma confiance en moi en prit un sacré coup. Thiago posa sa main dans mon dos et m'invita à entrer.

Lorsque la porte s'ouvrit, je vis toute les personnes influentes qui habitaient au Brésil et bien plus. Tout le gratin s'était réuni pour les fiançailles.

Je ne voyais pas Carlos et j'en fus soulagé.

Alors que Juan et Rafael discutèrent à quelques mètres de moi, je me dirigeais vers eux pour les saluer.

Lorsque j'arrivais à leur hauteur, ils semblaient totalement conquis.

Juan me regarda de bas en haut et ne trouva pas les mots.

-« Bonsoir ! »

Juan lui semblait plutôt surpris de me voir à la soirée. Il avait peur du clash.

-« Je ne pense pas Emma que ce soit une bonne idée. »

-« Je pense au contraire que ce sera instructif. »

Lorsque Juan vit Thiago avec moi, il fronça les sourcils.

-« Tu n'as pas fait ça ? »

-« Fait quoi ? »

-« C'est ton cavalier ? »

-« Le seul et unique. »

-« Tu perds la raison. Tu connais Carlos, dès qu'il le saura, il va péter les plombs. »

-« Et moi, j'aurai le droit de faire la même chose ? Juan, sache qu'il n'en fera rien. Autour de lui, il a ses parents, sa fiancée et ses beaux –parents. »

Avant que je n'aille plus loin dans la conversation, le père de Carlos fit tinter un verre pour un toast.

-« Mesdames, messieurs, merci d'être tous venus ce soir fêter les fiançailles de mon fils. C'est avec grande fierté que nos familles se rapprochent aujourd'hui. Nous espérons rapidement assister au mariage et avoir des petits-enfants. Mais ne nous précipitons pas. Le buffet est ouvert. »

Tout le monde applaudit et les fiancés firent leur apparition.

Carlos était époustouflant comme toujours. Son smoking soulignait sa carrure irréprochable et sa chemise blanche faisait ressortir son bronzage. Mais lorsque je vis sa fiancée, je fus surprise. Elle était d'une beauté classique et portait une simple robe avec veste qui indiquait un côté sobre et formel. Eh bien, Carlos risquait de ne pas être fidèle très longtemps. Une autre personne attira mon regard. C'était Elsa. Elle était sublime dans son fourreau noir. Elle était au côté de la famille de Carlos et souriait.

Toute cette hypocrisie me donnait envie de vomir.

Un serveur passa avec un plateau de verre de champagne. J'en pris un et Thiago également.

Alors que je portais la flûte à mes lèvres, je vis le regard perçant d'un homme furieux.


Opération spécialeWhere stories live. Discover now