Chapitre 32 Opération très spéciale

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Je ne voulais pas penser à ce qui me ferait souffrir, ni à ce qu'Emma subissait à l'heure actuelle. Parfois, faire le vide était nécessaire et maintenant c'était une absolue obligation.

Lorsqu'Emma serait sortir d'affaire, alors je pourrai enfin oublier tout ça et effacer tous ces actes qui tournaient en boucle dans ma tête.

A partir de ce moment-là, je roulais sans but précis, juste appréciant l'air frais et la vitesse. J'avais mis un déguisement et je devais jouer le rôle jusqu'au bout.

La seule personne qui comptait pour moi, avait confiance en moi pour la sortir du pétrin et seulement après, nous pourrions vivre ensemble, heureux.

...

Je n'avais pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. Je savais que je devais franchir l'étape qu'Emma risquait ensuite de me reprocher mais je n'avais pas le choix.

Toute ma vie a été régie par des choix, tout le monde pense savoir-faire la part des choses entre le bien et le mal mais ce n'est pas toujours évident.

Lorsque je me retrouvais devant un autre soldat qui tenait une arme contre moi, c'était soit lui soit moi, entre quatre planches de bois et dans ce cas, le choix est vite fait. Il n'y pas d'hésitation à avoir, sinon, vous mourrez avant d'avoir pris votre respiration.

Le père d'Emma, m'avait donné une belle leçon alors que je venais de débuter auprès de lui.

Il m'avait dit qu'avant d'attaquer, il fallait avoir un regard réaliste et que même si un ange se dessine devant vous, il n'est pas forcément ce qu'il parait.

Mais il fallait rester conscient et humain. Chaque personne avait le droit d'être soignée et méritait de se rendre s'il le souhaitait.

Voilà comment fonctionnait les grands hommes ?

Mais le plus dur, c'était d'évaluer la situation et tout pouvait vite déraper.

J'avais hésité une fois devant une femme qui levait les mains devant moi. J'étais entré dans la demeure d'un dictateur et elle était là, les mains en l'air.

J'ai regardé autour de moi et j'ai vu qu'elle était seule.

Pourquoi était-elle là et surtout pourquoi n'avait-elle pas tenté de s'enfuir ?

Je baissais mon arme pour éviter de lui faire peur.

Mais son sourire se transforma en un rictus digne du diable.

Ces yeux exprimaient à cet instant précis, l'enfer et la mort elle-même.

Le temps était comme suspendu. Je ne percevais pas les choses comme d'habitude.

Elle sortit un flingue de sa robe à bouton et me visa.

Avant que je ne puisse bouger et compter jusqu'à cinq, un coup de feu partit et je fus totalement immobile.

A cet instant, je n'aurai pas su dire d'où venait le tir mais rapidement je vis la femme avec une tâche de sang sortit de son corps et tomber au sol.

Le commandant était derrière moi, je ne l'avais même pas entendu.

Je le regardais, il baissa son arme et me donna une légère tape sur l'épaule.

Il fallait le suivre apparemment et rapidement.

Je courus, je ne sais pas où ni comment. En fait, jusqu'à aujourd'hui, certaines zones restaient floues. Cette femme avait failli me tuer et je me sentais si mal par les derniers évènements.

Lorsque je rentrais à la base, je restais prostré dans une tente.

Le commandant vint me voir et prit place sur une chaise.

-« Ce n'est jamais évident de tuer une personne Steve. »

Je le regardais. Cet homme m'avait encore sauvé la vie et je l'admirais tant.

-« Merci. »

Il posa sa main sur mon épaule

-« Je n'aurai pas voulu perdre un de mes meilleurs éléments. »

-« J'aurai du savoir qu'elle... »

Il me coupa la parole.

-« Certains choix sont difficiles à faire. Tu as cru qu'elle se rendait. Tout le monde se trompe. Mais il faut désormais que tu observes plus et que tu saches te protéger. Tu dois suivre tout le protocole même si parfois cela te semble strict et démesuré. »

-« Je comprends. »

-« Tant mieux ! »

Il se leva et m'attendit.

-« On va manger. »

Je me levais et le suivit.

Pas de longues conversations, pas de doux rêves, pas de fausses promesses.

La guerre ne faisait pas de cadeaux, et beaucoup de gens allaient trouver la mort dans la bataille. Il y aurait certainement des innocents mais aussi des personnes qui n'auraient aucun remord à nous tuer.

Combattre et protéger le peuple, c'est pour ça que je m'étais engagé.

Aujourd'hui, mon combat c'était pour sauver la femme que j'aimais.


Opération spécialeWhere stories live. Discover now