Tête à tête entre femme

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Je la saluais à mon tour et attendis que Carlos ait fini.

Ce fut long mais il vint s'installer à la tête de la table.

Il commença doucement à débuter la conversation.

-« Nina, j'espère que tu vas bien. »

-« Oui merci. »

-« L'eau était bonne Emma ? »

-« Oui. »

Ma réponse qui manquait de conviction, fit relever la tête de Nina.

-« Nina, je dois m'absenter deux jours. Tu resteras dans la villa. »

Elle n'avait pas le droit à la réponse. Elle devait seulement obéir.

Le fait qu'il s'absente me soulagea un peu. J'allais avoir un peu de répit.

Je commençais à goûter le plat lorsqu'il me dit :

-« Emma, tu viendras avec moi. »

Je le fusillais du regard mais il n'en tint pas compte.

Nina ne dit rien. Elle connaissait Carlos, elle savait qu'il lui était infidèle dès le lendemain de son mariage.

Les parents de Nina acceptaient les penchants de leur gendre. En effet, leur fille ne leur avait pas donné de petits enfants et ils étaient encore heureux que Carlos la garde encore près de lui. Je les avais rencontrés une seule fois, deux semaines après le mariage. J'étais encore présente malgré leur union et ses parents disaient à leur fille d'accepter ce fait. Nina était sa femme et moi sa « putain ».A ces mots, j'avais été vexé au plus profond de moi, j'avais envie de leur rappeler que Carlos et moi étions fiancé jusqu'à que le père de Nina leur propose une alliance .Il lui apportait un autre territoire, de l'argent, bref un peu plus de pouvoir.

Carlos avait hésité mais sous les ordres de son père, il avait accepté. Les affaires passaient toujours en premier.

J'avais appris par les journaux que son père était décédé il y a deux ans environ .Le choc avait dû être important mais les responsabilités aussi.

Le repas se déroula dans le silence absolu et j'avoue que cette situation me mettait de plus en plus mal à l'aise.

Avant le dessert, Pedro vint chuchoter à l'oreille de Carlos. Il se leva et partit dans son bureau.

A table, Nina était silencieuse et terminait son assiette.

-« Je suis désolé »

Elle s'arrêta un instant et me regarda.

-« Je sais que vous n'y êtes pour rien. »

-« Je ne voulais pas être là. »

-« Ils vous a retrouvé et maintenant il ne vous lâchera plus. Il vous a toujours aimé. »

-« Vous êtes sa femme, il a fait son choix. »

-« Nous savons pour quelle raison ma chère. »

-« Oui mais je pense que c'est une bonne chose. Vous avez beaucoup de points communs. »

-« Au départ, je le croyais mais maintenant non. Il ne m'aime pas. »

-« Savez- vous où il partira demain ? » Demandais-je

-« Non mais je pense qu'il veut être seul avec vous. C'est lui qui vous a fait ça ? »

Elle faisait référence à ma rougeur sur la joue.

-« Je lui tiens tête. Je ne devrais pas. Je le connais trop bien. »

-« Il a de nombreuse maîtresses, mais aucune n'a de grâce à ces yeux. »

-« Je sais qu'il les accumule. Même lorsque j'étais avec lui, les femmes l'attiraient énormément. »

-« Oui mais il vous respecte. Il m'ignore parce que ma mission principale était de lui donner une enfant et que j'en suis incapable. »

-« Beaucoup de femmes ont des problèmes pour mener une grossesse. Vous n'y êtes pour rien. »

-« Si un jour, quelqu'un m'aurait dit que la seule personne qui me comprenne est la maîtresse de mon mari, j'aurai ri. »

-« Je ne suis plus sa maîtresse. »

-« Ça ne devrait plus tarder. Aucune femme ne lui résiste »

Pedro nous interrompit en entrant dans la pièce.

-« Nina, Carlos vous réclame. »

Elle se leva et suivit Pedro.

Cette femme souffrait, ma vie était un champ de ruine, comment j'en étais arrivé là ?

Je partis dans ma chambre. Je n'avais pas d'allié ici, ni d'ami.

Cette situation était une mascarade.

Je m'asseyais sur le lit et prise par une bouffée de colère je lançais ma chaussure à talon contre la porte.

Elle s'ouvrit à ce moment-là. Carlos avait dû sentir le missile arrivé, il ferma la porte, le temps que l'objet repose au sol et il la rouvrit.

-« Je ne déclare pas la guerre. Puis-je entrer maintenant ? »

-« C'est la première fois que tu me le demandes. »

-« Nous allons directement en centre- ville demain matin. J'ai un appartement là-bas. Je voudrais te parler seul à seul. »

-« Pourquoi ne pas le faire ici. »

-« Trop de gens autour. »

-« Mais.. »

Avant que je puisse terminer ma phrase, il mit alors ses doigts délicatement sur ma bouche.

-« Chut... »


Opération spécialeWhere stories live. Discover now