Entre amour et haine

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Je pense que sa rage apparaissait clairement dans le ton de sa voix.

-« Je ne fais rien de mal. »

-« Tu m'as désobéi. Cela suffit amplement ! »

-« Je m'amuse Carlos, c'est tout. »

-« Où es –tu ? »

-« Je pars tout de suite. »

-« Hors de question. Je viens te récupérer ! »

Jamais, je ne l'avais senti aussi agacé et tendu. Il semblait se retenir d'hurler.

Lorsque je lui donnais l'adresse, il raccrocha et je raccrochais. Je me préparais à essuyer les plâtres mais j'étais encore loin du compte.

Quelques minutes, plus tard, il descendit de la voiture et frappa à la porte.

J'étais dans la cuisine, en train de boire un verre d'eau, lorsque je sentis sa présence.

Il y avait Juan et un pote à lui, un peu plus loin.

Carlos me dévisagea, il était furieux. Sa mâchoire était crispée et les jointures de ses poings se contractaient.

Je mis une mèche derrière mes oreilles lorsque l'impensable se déroula.

Je reçus une gifle monumentale sur ma joue.

Par la force de l'impact ma tête, faillit se cogner contre le placard.

Je ne comprenais plus rien .Je n'avais rien fait. Les larmes perlaient sur mes cils, puis la douleur reprit le dessus.

Je mis ma main sur ma joue afin de me convaincre de la force de l'impact. Comme si ce contact, allait effacer ce qui venait de se dérouler.

Juan ouvrit la bouche et s'approcha de moi pour me défendre mais Carlos se retourna vers lui et énonça bien trop calmement

-« Je t'interdis de la revoir et de l'approcher. Ne me force pas à te le faire regretter. »

Devant de tels propos, je me mis devant Juan et dévisageait cet homme que je pensais connaître.

-« Ne te mêle pas de ça Juan. Merci pour la soirée. »

Et je mis ma veste en jean et prit la direction de la sortie.

Avant que le chauffeur  puisse m'ouvrir la porte, je l'ouvris et la claquais derrière moi.

Je ne voulais pas le voir, je ne voulais plus qu'il m'approche.

Je regardais vers la vitre comme si une quelconque image pouvait retenir mon attention.

Carlos ouvrit à son tour la porte et s'installa sur la banquette. Il sortit son téléphone et pianota dessus.

La voiture démarra et l'ambiance fut proche des zones polaires.

Carlos m'ignorait et cela fut plus facile pour moi de le détester à cet instant précis.

Lorsque le portail s'ouvrit, et que la voiture stoppa à quelques mètres de la maison, je sortis et partis à pied.

Pedro arrêta la voiture et vint à ma rencontre.

-« Monte ! »

C'était la première fois qu'il me tutoyait.

-« Sinon quoi ? »

-« Ne joue pas à ce jeu. Ne m'oblige pas à te faire mal. »

-« J'ai besoin d'air ! »

Il m'attrapa par le bras et me coupa la circulation sanguine.

-« Lâche-moi ! » je hurlais

Carlos sortit à son tour de la voiture.

Il s'approcha de moi à son tour

-« Ne me force pas à me répéter Emma. »

Sous son regard insistant, je capitulais

-« Je te déteste ! » Criais-je avant de remonter dans la voiture.

Finalement, Pedro nous conduisit devant l'entrée de la maison et Carlos sortit en premier.

Lorsque je fus autorisé à quitter la voiture à mon tour, je dépassais les deux hommes pour courir me réfugier dans ma chambre.

Je claquais la porte de ma chambre et retirais mes vêtements. Je voulais partit et ne plus revenir ici.

Je sortis mon sac et commençais à rassembler mes affaires que j'avais ramené ici lors de mon voyage au Brésil. Je ne voulais rien de ces cadeaux.

Je me dépêchais d'entasser ce que je pouvais, et vérifiais dans mon sac, où se trouvait mon passeport mais je ne le trouvais nulle part.

Il se tenait accoudé au chambranle de la porte et il m'observait

-« Tu pars quelque part ? »

-« Je rentre chez moi ! »

-« Tu ne peux pas. »

-« C'est toi qui a mon passeport. Rends- le moi ! »

-« Hors de question. Tu es à moi. »

-« Tu m'as tapé dessus ! »

-« Tu l'avais mérité. »

-« Comment as-tu pu faire ça ? »

-« Je le referai si tu me défies. »

-« Qui es-tu ? »

-« L'homme que tu aimes et qui ne te laissera jamais t'enfuir. »

Puis il ressortit et ferma la porte à clé.

C'était quoi ça encore ?

Je me précipitais vers la porte et tentais de l'ouvrir mais j'étais bel et bien prisonnière.

Je tapais dessus de toutes mes forces mais à part des bleus, je ne réussis pas à faire grand-chose.

Je cognais ma tête contre la porte et pleurais toutes les larmes de mon corps.

Je hurlais

-« Laisse-moi sortir ! »

Je tentais de reprendre mon portable pour appeler Elsa. Elle pourrait certainement m'aider.

Mais mon portable s'était lui-aussi envolé !

Je pris la lampe sur ma table de chevet et l'envoyais contre le mur. Le bruit fut fracassant et elle se brisa. Je me mis à genou, épuisé par cette folie.

Je m'allongeais sur le lit, en boule comme pour me protéger des attaques extérieures. Les larmes coulèrent et laissèrent place à un sentiment de dégoût et de rejet de tout ce que j'éprouvais pour cet homme.

Finalement, la fatigue eut raison de moi. Je ne pensais pas encore avoir des larmes avec tout ce que j'avais pleuré.

Le bruit extérieur me réveilla en sursaut.

Les souvenirs de la veille affluèrent, et je serrai mes bras contre ma taille.

Je ne voulais plus rester ici mais Carlos avait été très clair, il ne me laissait pas le choix.

Je devais lui obéir et ne pas discuter ces ordres. Mais c'était mal me connaître.

Je partis vers la douche pour me laver. Alors que je retirais mes vêtements, mon visage attira mon attention, j'étais rouge et la trace de doigt restait encore visible. Mais le pire, c'était le bleu qui apparaissait nettement.

Je ne sais pas comment j'allais cacher tout ça.

La douche ne calma pas mes nerfs et je tentais de trouver une solution pour partir au plus vite mais tout semblait impossible.

Je réalisais petit à petit le piège qui se refermait sur moi mais j'étais encore loin de connaître toute la vérité.

....

 Merci à Tsyannne qui m'encourage et qui me suit depuis le départ!


Merci à vous tous pour vos commentaires et vos réactions.



Opération spécialeWhere stories live. Discover now