Chapitre 48 Opération très spéciale

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A peine avais-je franchi la porte de la chambre que je sentis un malaise dans la pièce. Eddy était bien trop près d'Emma et j'avais l'impression de déranger une discussion importante.

Emma n'avait toujours pas pris sa douche et si je détaillais sa chevelure, je m'aperçus rapidement qu'elle était désordonnée. Inutile de me faire un dessin.

En appelant Eddy, je savais que je prenais un risque mais face à la vie d'Emma, le choix avait été vite fait.

D'ailleurs, il avait bien fait de sortir car je n'avais pas du tout envie de faire un combat de mâle. Je préférais rester concentrer sur la mission car nous n'étions pas sortis de l'auberge.

Je pris mon ordinateur et je m'assieds près de la table. J'avais besoin d'estimer l'avancée de l'équipe de Carlos et de rester en contact avec Andrew et Hank en cas de danger.

Emma dut comprendre que je n'avais pas le cœur à parler, elle partit donc en direction de la douche.

Cela me laisserait un peu de temps pour souffler et réfléchir.

Lorsqu'elle était dans les parages, mon esprit n'était pas toujours clair. J'avais besoin de ces quelques moments de solitude.

Je me levais finalement et chauffais les tapas que j'avais gardées dans le coffre.

Tout le monde devait mourir de faim.

Ce n'était pas un menu quatre étoiles mais cela suffirait à nous nourrir.

Elle ressortit finalement quelques instants plus tard, vêtu d'un simple tee-shirt. Elle me faisait toujours autant d'effet même lorsqu'elle s'habillait en toute simplicité.

Je tentais de garder un ton froid.

-« Je t'ai laissé quelque chose à manger sur la table. »

-« Merci. »

Contre toute attente, elle prit la chaise en face de moi et s'installa.

Elle me regardait et cela me perturbait au plus haut point.

Je stoppais tout ce que je faisais pour avoir une petite discussion franche avec elle.

-« Ya un truc entre Eddy et toi ? »

Je n'allais jamais par quatre chemins...

-« Non. Il est mon meilleur ami. Nous sommes proches. Tu dois le savoir, non ? »

-« Oui, je le croyais. » Lâchais-je brutalement.

Elle ne répondit pas devant mon ton accusateur.

Je lui tendis la montre que nous avions retrouvée et qui abritait la puce.

-« Tu dois toujours l'avoir sur toi. On ne sait jamais. Elle permettra de savoir où tu es en toutes circonstances. »

Elle la mit sans faire le moindre commentaire.

-« Que faisons-nous demain ? »

-« Nous repartirons. Il ne faut pas laisser de trace. » Je répondais du tac au tac

-« Tes amis nous rejoignent ? »

-« Dans quelques jours. »

On jouait à question/réponse et ça je savais très bien faire.

-« Et ensuite ? »

-« Je te mettrai à l'abri et je m'en irai. »

Je vis qu'elle se crispa. Lorsque j'avais dit que je partirai, c'était pour lui laisser le temps de se retrouver et de faire le point sur ce qu'elle souhaitait. Je ne voulais pas l'influencer ou la déstabiliser.

-« Nous ne restons pas ensemble ? »

-« Emma, il va te falloir du temps. Tout ce qui s'est passé avant, n'a plus lieu aujourd'hui. »

-« Mais j'ai besoin de savoir tout ce qui s'est passé avant ? »

-« Si tu as besoin de moi, je serai toujours là. Tu es venu une fois me chercher, tu retrouveras le chemin s'il le faut. »

-« Comment ? »

-« Je connaissais très bien ton père. »

-« Tu as été avec lui dans l'armée ? »

-« Oui. C'était un véritable mentor pour moi. »

Elle avait vraiment tout oublié. Mon moral tomba encore d'un cran même si je le savais déjà.

...


Opération spécialeWhere stories live. Discover now