Survivre ou combattre

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Je ne sais pas exactement combien de temps je restais ici entre ces quatre murs, sans la visite de Carlos. En général, un homme m'apportait un repas et repartait sans un mot. En général, le silence ne me gênait pas mais, là cela devenait macabre.

Je refusais de beaucoup mangé, car mon estomac rejetait le peu que je mangeais. L'angoisse, la contrariété ou bien peut-être que Carlos me droguait sans que je le sache. Je me méfiais de tout ce qui me parvenait sous n'importe quel format.

Je n'espérais plus rien.

Or Carlos entra un matin alors que je venais de me laver.

Il semblait calme en apparence et prêt à discuter.

Il prit place sur mon lit et me regarda.

-« Je pense que tu as eu suffisamment de temps pour réfléchir. »

-« Cela fait combien de temps que je suis ici ? »

-« Deux semaines. »

-« Ton jeu ne m'amuse pas. »

-« Ce n'est pas un jeu Emma. »

-« Je ne suis pas ton trophée. Je suis encore moins ton animal de compagnie. Alors laisse-moi partir. »

-« Lorsque tu me donneras ce que je souhaite, si tu veux partir alors tu le pourras. »

-« Tu sais très bien que si jamais mon enfant devait naître, jamais je ne l'abandonnerai. »

-« A une époque, tu étais heureuse d'être à mes côtés et dans mon lit. »

-« Tu parles du moment où tu mentais ? «

-« Et toi, tu complotais. »

-« Je voulais avoir une chance de vivre normalement. Aujourd'hui encore, tu me séquestres. Jusqu'où ta folie va-t-elle te conduite. »

Il s'approcha et leva la main mais cette fois-ci je ne baissais pas la tête en attendant qu'il me frappe. Non cette fois-ci je le défiais.

-« Tu ne me fais pas peur. Tu veux frapper, fais-le mais ce n'est pas comme ça que tu changeras mon opinion sur toi. Je n'espère plus rien de ta part. »

- « Parfait. Donc, si tu m'obéis, tu pourras remonter et avoir ta chambre. »

-« Je veux partir ! »

-« Emma, tu aurais pu avoir tellement plus. Je pourrais tout t'offrir. »

-« Je veux ma liberté. N'importe quelle femme, pourrait t'offrir ce que tu veux et elle rêverait de tout te donner. «

-« J'aime les charmes des femmes et elles me donnent ce que je souhaite. Mais je n'en aime aucune comme toi. Tu comprends, tu m'as ensorcelé et depuis ta fuite, je t'ai cherché sans relâche. J'étais tellement furieux Emma. Tu as profité de mon mariage pour fuir. Tu as détourné l'attention et tu as trompé tout le monde. Tu savais que je ne pourrais pas quitter la cérémonie. »

- « C'était le seul moyen pour que tu ne me détruises pas. »

-« Tu penses qu'au fond de moi, tu ne m'as pas brisé. Ce mariage, je l'ai fait uniquement par convenance. Tu le sais. Je t'aimais comme un dingue. »

-« As-tu simplement pensé à moi Carlos ? Tu as pensé au mal que tu me faisais en te mariant et en jouant la maîtresse esseulée ? Non bien sûr que non ! Tu étais tout pour moi mais tu m'as dupé. Toutes ces femmes, avec qui je devais te partagé, ce n'était pas possible. »

-« Tu t'es éloigné de moi. Je t'ai perdu Emma. Mais j'aurai quand même tout ce que j'ai toujours rêvé, un ange qui nous ressemble. »

-« Pourquoi refuses-tu de m'écouter ? »

Des larmes jaillissaient face à cette situation inextricable.

Il se leva et me regarda.

-« J'ai réussi à vivre sans toi mais désormais, je refuse de vivre sans toi. Même si tu penses que je ne tiens pas à toi, je saurai te prouver le contraire. »

Et il partit en refermant la porte.

Je cognais de rage dans la commode, je retirais tous les draps et couvertures de mon lit et pliait en boule, le tout par terre. Je jetais les oreillers à l'autre bout de la pièce. Je pris la chaise et la lançais contre le mur. Elle se cassa au niveau des pieds.

J'étais essoufflé mais j'avais besoin de faire sentir cette rage de mon corps.

Je hurlais ensuite et tambourinais sur la porte avec mes poings.

-« Carlos ! »

Alors que je commençais à ne plus avoir de voix, la porte s'ouvrit. Pedro entra et me dévisagea.

Il appela deux autres hommes. J'avais un mauvais pressentiment.

Je voulais me débattre mais chaque garde me tenait un bras.

Je me rappelais les conseils de Steve à cet instant, mais trois hommes face à une femme, je ne pouvais pas faire grand-chose.

Je luttais et réussis même à donner un coup de coude à celui de droite.

Mais rapidement, ils réussirent à m'immobiliser.

Avec la force du désespoir, je leur donnais un coup de pied dans un endroit sensible et ils me lâchèrent quelques secondes, mais à peine, avais-je franchi la porte que deux autres hommes accoururent.

Un homme vint dans mon dos et m'immobilisa mais je lui donnais un coup de tête et je le mordis.

Mais ce n'était pas moi qui allait l'envoyer au diable, non, il revint encore plus furieux et sans retenu, m'envoya un coup de poing qui allai s'écraser contre mon œil.

Face à la force de l'impact, je tombais au sol. Ma tête me faisait atrocement mal. Une sculpture d'un buste tangua face à mon impact et malheureusement dérapa et tomba. J'étais au sol et totalement incapable de le retenir. Cette chose allait m'ouvrir le crâne. Mais Pedro eut un réflexe et me prit sans douceur par le col du pull et me jeta loin de la statuette.

Je m'écrasais donc contre le mur d'en face.

Et c'est ainsi que je perdis connaissance. Seul un liquide chaud, se faisait ressentir sur mon visage avant que le noir devienne omniprésent.

J'entendis des cris au loin et des pas accourir. Mais j'avais tellement mal. Je voulais oublier et partir loin de cette détention.

Un coup de feu retentit mais ma tête heurta le sol et le silence compléta ce trou noir.

Opération spécialeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant