Opération spéciale

Chapitre 13 Opération très spéciale

-« Qui ? »

-« Susan ? »

A quoi pensait-elle?

Elle tenta de monter les marches mais elle n'était vraiment pas au mieux de sa forme. A chaque pas, elle tanguait.

-« Emma, non. Tu n'es pas en état. Laisse-moi t'aider à regagner ton lit. »

-« Laisse-moi. »

Et ce que je pensais, se produisit. Elle rata la marche et vacilla.

Elle faillit tomber mais je la rattrapais à temps.

Je la portais dans la chambre et la posais sur son lit.

Elle ne pouvait pas dormir comme ça. Elle n'était pas du tout à l'aise.

Je lui ôtais ses chaussures puis son jean.

Je sais que ce n'était pas la meilleure chose à faire mais elle n'aurait pas la force de se changer seule.

Ses yeux commençaient à se fermer. Mais elle dit une phrase qui me blessa

-« Susan ne t'a pas suffi ? »

-« Tu es ridicule. »

Je pris le drap et le posais sur elle. Je voulais qu'elle se sente bien et qu'elle ne prenne pas froid.

-« J'ai mal à la tête. »

-« Ce n'est que le début. Je vais t'apporter de l'aspirine. »

Je partis dans la salle de bains et prit le nécessaire pour qu'elle puisse un peu se reposer.

Je lui donnais le cachet et le verre et elle me remercia.

J'en profitais pour sortir de la chambre et descendre dans ma salle d'entraînement. Frapper dans un sac, me ferait le plus grand bien.

Et c'est ce que je fis pendant une bonne heure.

C'était un bon défouloir.

Je réussis à m'endormir vers deux heures du matin, totalement épuisés par l'exercice.

Mais lorsque mon réveil sonna à six heures du matin, je ne me sentais absolument pas d'humeur à subir les frasques d'Emma.

J'enfilais un jogging et allais frapper à sa porte.

Lorsque je revins dix minutes plus tard, elle était encore endormie.

La patience n'était pas forcément une de mes qualités.

Je poussais la porte et la vis encore au lit, en train de dormir.

-« Debout. Ça fait dix minutes que j'essaie de te réveiller. »

Elle ouvrit les yeux et les referma rapidement. Elle réussit tout de même à répondre la voix enrouée.

-« Je suis désolé mais je ne peux pas aujourd'hui. »

Elle posa l'oreiller sur son visage. Elle avait voulu prendre une cuite et bien qu'elle assume.

-« Tu prends une décision et tu assumes. »

Je m'assieds au bord du lit.

Elle retira l'oreiller et se redressa sur ses coudes. Elle semblait d'un coup bien réveillée.

-« Et toi, tu n'es pas franc avec moi. Assume toi aussi »

-« A quel sujet ? »

-« Nous ! »

D'où elle sortait ça ?

-« Il n y a pas de nous, Emma. »

-« C'est vrai que tu préfères t'amuser avec Susan. C'était bien au moins hier soir ? »

-« Je ne vois pas de quoi tu parles. Nous avons diné et c'est tout. »

Autant ne pas lui dire que je l'avais renvoyé chez elle après son départ.

-« Tu as raison, penserais-tu la même chose si hier soir, c'était moi en tenue d'Eve et qu'un charmant jeune homme me ferait la cuisine ? »

L'imaginer en petite nue, me déstabilisait. Je secouais la tête et repris

-« Emma, il ne s'est rien passé et même si c'était le cas, nous sommes tous les deux célibataires. Je ne te dois aucune explication, après tout. »

-« Tu sais quoi, sors de ma chambre et disparait. »

Elle jouait à la petite fille gâtée et bien soit !

Je me levais brutalement et claquais la porte.

Pour une fois, c'est moi qui ferais une sortie remarquée.

Je n'insisterai pas et pour une fois, je tenterai d'avancer dans mon bureau.

Je pris un café et m'enfermait avec mon ordinateur.

Lorsque j'ouvris les mails, je découvris plusieurs photographies d'Emma lorsqu'elle était plus jeune.

Elle n'avait absolument pas changé physiquement mais la seule chose qui me frappait aujourd'hui dans son regard, c'était sa détermination. Cette histoire l'avait finalement changé et transformé. Elle s'était battue et continuait encore à le faire à sa façon. Elle ne voulait pas revivre le calvaire de sa détention chez Carlos. C'est dur de pouvoir se reconstruire sentimentalement après une histoire pareille.

Elle ne pourrait plus jamais donner sa confiance aussi facilement.

Je restais concentré sur mes tâches. J'avais besoin de tout connaître des habitudes ou failles de Carlos. Tout devait être passé au peigne fin. Il jouait dans la cour des grands.

Les heures filèrent. Le sommeil commença à se faire sentir. Lorsque je regardais l'heure, il n'était que midi.

Je me levais et partis vers la cuisine pour voir si Emma s'était réveillée. J'entendais des pas à l'étage, et encore une fois, je l'imaginais en train de préparer ces bagages. Cette tête de mule me rendait dingue.

....

Complètement accroc, je dirai.....