c.14: La rechute morale

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Mes pensées lourdes de regrets alourdissent mes pas. Mes pieds me font mal. Je pleure à chaudes larmes.

- Mais putain!

Puis, quelques secondes plus tard, alors qu'une voiture venait de passer:

- Mais c'est pas possible d'être aussi conne!!! Iris!!! Comment tu fais pour toujours tout gâcher alors qu'on t'offre tout?! ARRRHHH!!!

Je retombe en larmes.

Si avant je me disais que c'était la faute à pas de chances, là au moins j'en suis sûre. Ce n'est QUE de ma faute. Et tant que je ne ferais aucun effort, rien ne s'arrangera jamais.

Voilà maintenant une heure et demie que je marche, seule. Etant passée par toutes les émotions, l'heure était au calme. J'avais séché mes larmes. Je marchais à présent sans penser à rien, telle un zombie. Une voiture passait de temps en temps. Mais a minuit passé, personne n'ose prendre une jeune fille. Trop susceptible de vomir dans la voiture.

La même Ferrari qui m'avait déposé il y a quelques kilomètres s'arrête subitement à mon niveau. Je tourne la tête. Pour le coup, je n'ai pas bronché: j'ai ouvert la portière, et je suis montée. A la place d'Adrien, j'y ai découvert Anne. Mais peu importe, du moment je retrouvais mon nouveau chez moi.

Elle ne dit rien, se contente de me sourire gentiment. Elle a vraiment un sourire flippant, elle. Après quelques secondes, j'ouvre la bouche.

- Merci.

- C'est bien normal.

- Merci pour tout. Même si maintenant je sais que c'était par intérêt, cela m'importe peu.

- Par intérêt? Répète la jeune femme.

- Philipe... L'équipe de France, tout ça...

- Mais de quoi tu parles?

Là, je me suis réellement remise en question.

- Ben... Tu n'est pas au courant?

- Non, dit-elle, fixant la route d'un œil, et m'accordant toute son attention de l'autre.

C'est alors que j'entrepris de tout lui raconter.

Nous arrivions dans l'allée de peupliers quand j'eu fini d'exposer toutes mes cachotteries.

- Et bien... Ça pour une nouvelle, répondit-elle, presque à voix basse. En réalité, quand nous avons entamé la procédure, nous ne faisions que chercher de jeunes adolescents à aider. Si celui-ci aimait les chevaux, tant mieux, sinon, tant pis. C'est alors que Mme Russel nous a contacté. Comment savait-elle que nous cherchions... ça, je ne sais pas. Nous avions partagé quelques mots à ce sujet avec Philipe, c'est vrai... Mais de là à ce qu'il se trame quelque chose entre lui et l'orphelinat d'Equeuil... On était loin de s'en douter. Bref, elle nous a parlé sur un ton plutôt affolant, ça avait l'air d'être urgent. Même si elle savait encore mieux que nous que les procédures étaient extrêmement pénibles et longues, elle avait espoir. Alors elle nous a envoyé ta photo, elle nous a dit quelques mots à propos de toi. A la simple évocation du fait que tu aimais les chevaux, nous avons accepté. Tu ne pourrais qu'être heureuse, chez nous. Et rien que ça, ça nous rendait euphoriques.

Sa révélation me laisse sans voix.

Anne gare la voiture sur le parking. Nous sortons tranquillement, même si j'avoue avoir encore mal aux pieds.

- Mais... Pourquoi adopter?

Anne sourit, comme si elle allait pleurer. Puis, après un petit moment de silence qui se voulait lourd de pensées pour elle, elle lâche un:

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