c.25: Amitié ou amour?

2.4K 180 15
                                    

 Je haie Lou, mais c'est bien parce que c'est ma meilleure amie que je cède.

- Ok, mais tu arrêtes ton cinéma et tu m'aides à choisir!

Elle me saute au cou immédiatement en lâchant un petit cri de joie instantanée. Je souffle, mais qu'est-ce que cette fille ne me ferait pas faire! Vicieuse l'Iris... Si elle a vraiment cru qu'on adopterait un chat... Au bout de plus d'une heure dans ce géant magasin, Boy, Adrien, Lou et moi passons enfin en caisse. La blonde aux grands yeux sur mes talons, les sourcils froncés, tapotant du pied nerveusement, j'en ris de bon cœur. Non, nous n'emportons pas de chat.

         

                Le soir-même, j'avais invité Lou à dormir, et que cela plaise au mur et a Adrien ou pas, je m'en fichais du moins littéralement.

Le dîner, elle avait mangé avec nous et le repas n'avait pas été silencieux, loin de là!  Ensuite, nous avions passé toute la soirée à visionner des annonces de chien. Mes critères étaient précis: Un berger australien, robe bleue merle, âgé de deux mois, joueur et joyeux, les yeux vairons si possible.

- Au purée! Regarde celui-là! Il est à tomber! Prends lui!

- Mais Lou... Il est à l'autre bout de la France, tu rigoles? Je ne vais pas voir un chiot si loin, tout ça pour ne finalement peut-être pas le prendre!

Elle souffle, les recherches n'étaient pas si faciles qu'on ne l'aurait pensé. Finalement, nous concluons sur la seule annonce intéressante à l'autre bout du pays.

- C'est bon, vous avez fini?

La voix vient de derrière le mur. Nous rions, il n'y avait pourtant rien de drôle, mais je crois que notre fatigue tenait sur nos nerfs.

- Comme ça tu payes ta magnifique nuit!

Lou me regarde, choquée, qu'avais-je dit qui l'avait mise dans un état pareil? Elle est tellement lunatique, ça m'en fait peur parfois.

- Rho, mais tu ne vas donc jamais arrêter d'en parler! Ça veut dire que tu ne m'a pas pardonnée?

Je soupire, ne répondant pas à cette stupide question, non, je n'avait pas oublié cette nuit là, cette nuit où il avait osé porter sa main sur moi. Je me souviens que quelques nuits après il avait aussi tenté avec moi, merci doux Jésus de m'avoir donné un contrôle d'urgence des méninges. J'explique tout à Lou, ne négligeant pas la scène du lendemain. Même sans le voir, à l'évocation du lendemain, Adrien s'était immédiatement raidi en rougissant. Il est horriblement prévisible.

Le lendemain soir, après que Lou soit partie, je voyais Adrien arriver de loin, le pas décidé. Malheureusement, le fait qu'il n'y est personne derrière moi me laissait largement sous entendre que j'allais prendre un savon, rien que son air brusque et sérieux me laissait le temps d'adopter l'attitude à avoir maintenant. Ses cheveux étaient pouilleux, pleins de poussière.

- Je peux savoir pourquoi tu racontes toute ta vie à cette fille? Devant moi en plus, alors que je suis concerné!

Les neurones de mon cerveau ont tout anticipé, c'est que ça travaille là dedans!

- Monsieur concerné saurait s'il me connaissait mieux peut-être que je n'en ai absolument rien à faire. Et contrairement à toi, j'assume ce que je suis, ce que je fais, ce que je pense, et ce que je dis. Jusqu'à présent, je crois encore savoir me contrôler, tandis que toi, non. 

A cet instant précis, son changement brutal d'expression me rappelle illico Lou. Il se frotte le visage avec ses mains, puis en passe une dans son cou, je crois que vous aurez vous aussi deviné ce que signifie ce geste.

AzzaroWhere stories live. Discover now