Je m'accrochais à ces deux barreaux. J'essayais d'hurler, mon âme brulait, mon coeur avait mal, les larmes coulaient, je suffoquais. Les yeux qui fixaient le ciel, comme si je regardais quelqu'un. Comme si j'attendais une réponse, ou comme si j'en demandais une. J'avais mal à la vie. Il était 2 heures du matin, il faisait nuit noir, et l'orage grondait. J'étais en short débardeur, assise sur le carrelage froid de mon balcon. Je pleurais comme une merde, une pauvre fille abandonée.
Quelques heures plutôt, j'avais laissé coulé cette larme habituelle, mais d'autres sont venues. Elles n'étaient pas invitées, je ne les ai jamais appelées, mais elles ont pris possession de mon esprit, de mes sentiments. Elles ne s'arrêtaient plus. On dit que pleurer fait du bien, mais cette fois ci, ma douleur s'empirait. Mon coeur se serrait, j'essayais de me réconforter, de me consoler, ce que ma mère aurait fais, mais je n'y arrivais pas, je n'y arrivais plus, je n'arrivais plus à rêver, plus aucune lueur d'espoir. La pire douleur que j'ai ressentit. Je ne trouvais plus aucun sens à la vie.
Après ces longues minutes de torture, je cours m'asperger d'eau glacé. Je souffle un bon coup et cours chercher mon téléphone, et mes écouteurs. Ma musique, c'est ce dont j'avais besoin, oui, un des seuls remèdes. J'insère les écouteurs dans la prise de mon Iphone est augmente le volume jusqu'à son maximum. Je joue une chanson de Ninho, "tout ira mieux". Le refrain m'apasait, et la haine qu'il transmettait dans ses paroles apaisa de même ma tristesse. Ma tristesse se transformait en haine, ce qui me rendait infiniment satisfaite. Oui. J'allais mieux. "Est ce que je fais le bon choix ? Mais pas l'temps de regretter, tu peux garder tes mouchoirs."
Seul Dieu sait ce qu'il m'arrive, seul Dieu sait ce que je fais. Et tant mieux. Si j'étais quelqu'un d'autre, j'aurais flippé de ma propre personne. Je suis une fille incompréhensible, bipolaire et complètement folle. Ou peut-être que je vais juste mal. Suis-je une fille si fragile pour pleurer comme une taré à 2 heures du matin ? Non, enfin j'essayais de me convaincre que non... Je ne suis pas une fragile...je ne veux pas l'être.
On était officiellement mercredi. Je ne travaille pas aujourd'hui. Je vais aller à la salle, je m'étais inscrite, ce n'est pas pour rien. J'avais songé à emmener Adem, pour qu'il se défoule avec moi. Mais j'avais envie d'être seule, et il devait en avoir besoin aussi. Rien de mieux que la solitude pour se remettre en question. Avoir h24 quelqu'un sur son dos, c'est lourd, et c'est énervant. L'impression d'être assisté, dépendant.
Je met un jogging adidas avec un pull. J'enfile mes airmax et ferme mon appartement, le regard vide. Je descendais les escaliers, lentement, l'impression que mon corps contrôlait mon cerveau. J'étais lente, et fatiguée. Je devais ressembler à une pauvre fille inintéressante, ce qui me raidit. Je marche d'un pas déterminé, voila, j'étais revenue. Je profite du vent qui me frappe le visage et me dirige vers cette salle.
Squats, pompes, course. C'est ce que j'avais décidé de travailler aujourd'hui. 2 heures 30. J'étais restée 2 heures et demi dans cette imense salle. Et je puais, j'ai pas fais semblant.
Je sors et cours jusqu'à ma tour, personne n'était dehors, même pas un chat.
Arrivée dans ma salle de bain, je jette mes habits dans un panier, et me glisse sous une douche tiède. Je ferme les yeux et me masse le visage. Je me laisse glisser contre le mur, m'assoit, sous l'eau. Je n'avais plus envie de me relever, je ne savais même pas ce que j'allais faire après cette douche.
Je sors à contre-coeur, attache mes long cheveux bruns en chignon, par flemme de les sécher. J'enfile un bas de pyjama et un sweat et saute sur mon canapé. Je vais regarder un film. J'allume la télévision, m'appretant a zapper quand j'entend la porte toquer.
Je tourne la tête en direction de celle ci, surprise. Mais qui était-ce ? Adem ? Ça ne pouvait être que lui. Je marche doucement jusqu'à la porte et tombe sur Azzah. Elle avait les sourcils fronçés, elle avait l'air inquiète. Adem avait-il fait quelque chose ?
