Dieciocho

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"Dis moi qu'est ce que t'en sais ? Tu sais rien."


Je finis mon verre en une gorgée et plonge mon regard dans le sien. Il fixait un point, concentré. J'ai doucement souris, sans raison. Nabil était mon seul ami ici, avec Adem, que je considérais plus comme un petit frère. Il lève doucement la tête et me regarde, il n'était pas là. Il avait la tête dans les nuages, plongé dans ses pensées. Un silence agréable s'installa, et j'en avais profité pour moi aussi réfléchir. À vrai dire, le sujet de ma réflexion était débile, je me demandais combien aurai pu couter toutes les tables du restaurant. Je suis irrécupérable. Lui, il avait l'air de réfléchir sur quelque chose d'important. Je ne voulais pas le déranger, faire le moindre geste le sortirait de ses pensées, alors je suis restée, comme une statue. Un message d'Esra apparait sur mon téléphone. Je déverrouille l'écran sous les yeux de mon ami.

" T'es où ?". Merde, Azzah et elle étaient à fond sur moi depuis quelques jours, à propos de Nabil. Depuis qu'Azzah m'a vu parler avec Nabil dans les escaliers, elle enchaine ses interrogatoires embarrassants et avait mis Esra au courant qui avait elle à son tour commencer à faire son commérage. Ça m'agaçait plus qu'autre chose, et Azzah en riait, " il n'y a que la vérité qui fâche." C'est ce qu'elle répétait maintes et maintes fois, mais c'était tellement faux. Je n'aimais juste pas qu'on me soupçonne pour des choses fausses, même si ce n'était pas quelque chose de grave bien sur. Mais Nabil était mon ami. C'est tout.

Je lui ai répondu un simple, " j'suis sortie prendre l'air." Ça ira. Mais je sais déjà qu'elle hypothèse avec Azzah dans la cuisine autour d'un thé vert, un enfant de toute la tribu dans ses bras, toute excitée à l'idée de savoir que je fréquentais un mec. N'importe quoi cette fille, mais Esra est dure à ne pas aimer, elle propage son bonheur partout où elle va, et c'est cool.

- J'vais au cimetière, tu viens ? dit-il en se levant.

- Oui, de toute façon j'avais prévue d'y aller.

Je me lève à mon tour et le suit. Nous avions marché 10 minutes puis nous étions finalement arrivés devant ce portail. Il le pousse légèrement, salue le gardien qui s'endormait dans sa cabine et plonge dans les rangées, d'un pas déterminé, comme si il avait fais ça toute sa vie. Mains dans les poches, les cheveux qui virevoltent dans l'air, en laissant son doux parfum masculin derrière lui. Une vue étrangement apaisante.

Il s'arrête devant la tombe, et sort son paquet de cigarette. Il en sort une, et l'allume. Je reste en retrait, dans mes pensées. Son frère devait être quelqu'un d'important à ses yeux. C'était sur. J'avais une soif d'histoire, de nouveauté, de choses qui m'émerveille. Je voulais qu'il s'assoit, et qu'il me raconte tout, d'une façon poétique, si il le souhaitait. J'étais prête, je le voulais. Mais hélas, par fierté, par peur de se rappeler, ou peut-être simplement car il n'y avait pas pensé, il n'a rien fait. Alors je me devais de lui poser la question, je n'en sais pas assez sur toi.

⎟INJURY⎟ Nabil⌁PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant