#Jamaissansmarwa
" Où sont passés mes rêves d'enfants ? J'ai grandis trop vite ma chère maman. "
Mon Dieu aide moi, j'ai envie de disparaitre. Je suis en ce moment même avec une soignante bavarde, très bavarde. Cela ne me dérange pas, mais son haleine si. Moi qui suis nulle en apnée, j'avais une de ces poisse. J'étais énervée contre elle, de bon matin en plus. Elle n'avait rien fait, mais elle devait avoir une bonne collection de regards noirs en mémoire maintenant. C'était affreux. Nous avions mis 20 minutes pour soigner sa plaie minuscule, en plus de ça elle n'était qu'une pauvre chochotte. J'avais ce besoin de la frapper, et seulement Dieu sait comment j'ai pu réussir à me contrôler.
Quand elle fut partie, j'ai rapidement soigné les enfants de la fois dernière, qui étaient maintenant habitués et à l'aise avec moi. J'ai quitté le bâtiment plus vite que mon ombre, d'un pas déterminé, je voulais rentrer chez moi. J'ai pris ce bus qui était vide, ce qui signifiait que je pouvais poser mon derrière sur un siège, premier point positif. Je marche en apercevant au loin ma haute tour, en espérant être assez patiente jusqu'à mon appart' pour ne pas hurler de colère, décidément ce matin ne s'annonçait pas très calme. Je ne m'étais pas levé du bon pied c'est tout.
Je regarde sa voiture, il fumait encore sa merde. Il était assis, il me regardait. Son regard me proposait de venir lui parler, mais je n'en n'avais pas envie. Je continue de marcher jusqu'à ma tour. Je bouillonnait sur place, mais pourquoi ? Je n'en sais rien, j'éspère juste que je ne vais pas faire quelque chose que je vais regretter.
Une fois arrivée chez moi, en insultant tout ce que je voyais sur mon passage, je cours dans ma douche. Je m'asperge la face d'eau glacée, mon corps tremblait, mes dents claquaient, mon cerveau s'apaisait. Je passe mes mains plusieurs fois sur mon visage, en m'adossant contre le mur froid. Ça faisait du bien. Je prend une grosse noisette de shampooing et frotte mes cheveux, j'applique le reste des soins nécessaires pour ma longue chevelure qui était plus emmerdante qu'autre chose. Je ne veux pas me couper les cheveux, je ne sais pas pourquoi. Ils sont lisses, je les ai toujours voulu ondulés. Je trouvais ça plus beau. En revanche, ils s'emmêlent affreusement vite, d'où le fait que j'achète une brosse tout les mois. Nerveuse que je suis, j'ai défoncé toutes les brosses que je possédais, rien de pire que les noeuds. Quand les gens me complimentent sur mes cheveux doux, je souris, car ils ne savent pas la dose d'après-shampoing que je mets sur ces foutus poils.
Je sors et enfile un ensemble assez confortable Adidas. Une heure passa, je m'étais seulement séché les cheveux, et j'avais aussi mis des chaussettes. C'est tout mdr. J'étais un peu plus calme que les heures précédentes, mais mon cerveau partait en cacahuète. J'enfile rapidement mes baskets tout en me faisant un chignon à la va vite, et je dévale les 6 étages. Il n'était que trois heures et demi. Personne n'était dehors, enfin presque. Juste quelques petits rodaient au stade, c'est tout. Je marche, jusqu'au cimetière, mains dans les poches, mes pas se pressent, mes sourcils se froncent, seul sa tombe m'apaisera. Je pousse le haut portail et marche lentement dans les allées sombres. Le ciel était nuageux, c'était beau.
Je m'assois, croise les jambes et ferme les yeux en laissant le vent dégager les mèches tombées sur mon visage. Je joue avec un caillou en regardant les lettres inscrite sur sa pierre. Mon frère, aujourd'hui je réalise à quel point la destruction d'un pilier peut faire chuter un énorme bâtiment. Je regarde au loin une vieille femme de mon immeuble, une argentine. Je l'ai connu quand je l'ai vu le regard désespéré devant toutes les marches d'escaliers de mon immeuble, elle venait de faire les courses, et l'ascenseur était apparemment en panne. On avait seulement parlé quelques minutes. Elle mélangeait le français et l'espagnol, c'était marrant. Chaque fois que je la vois, je la salue. Je l'appelais Vieja, qui veut dire vieille. En Amérique Latine, ce n'est pas irrespectueux d'appeler les vieilles personnes comme ça, au contraire. Je lui fais un signe de la main et me capuche, juste avant de m'allonger par terre.
