"Maman pleure devant mon lit je la console comme d'habitude, même si au fond de moi je pleure et titube."
Nabil.
Il était dix huits heures. J'avais rapidement quitté le studio, fallait que je passe m'acheter deux trois sappes, pour le mariage à mon frère. Le hlel c'est important. J'avais juste besoin d'une simple chemise. Je démarre la voiture, direction Evry. Je fredonnait cette musique que j'écoutais en boucle ces derniers temps, j'sais pas pourquoi. "Immortel" de Dtf. Chaque fois que je l'écoutais, des phrases me faisaient réfléchir, je les analysais chaque jour avec un point de vue différent. Ça m'inspirait pour mes textes. Il me manquait plus qu'un teh et j'étais prêt pour écrire une tuerie.
Ensuite j'étais rentré. Ça me faisait bizarre de ne plus vendre. Sincèrement. Toute ma vie tournait autour de l'argent sale. Quelques fois, tard la nuit, quand je fumais le teh de mon frère, mon esprit dérivait et se demandait si avoir fait ça pour elle était utile. J'avais fais ça pour une meuf. Puis quand je reprenais le contrôle de mon cerveau, je m'insultais. Ferme la sale con. Azra est différente.
J'ai 26 ans. Bientôt 27. Tout ce qui m'arrive est normal. J'suis un homme, pas un gamin. Mais je vivais dans le doute. La confiance, le destin. C'est à quoi il fallait faire attention pour s'assurer de gagner le combat de la vie.
Clope dans la boca, je l'allume et descends en bas, juste histoire de tcheker mes reufs. On squattait l'entrée du batiment. J'observais les clients venir, les reufs qui sortaient le gramme de leurs sacoches, ah putain. Nostalgie. Satan me tentait. C'était infernale. J'ai grandis dans ce business, c'était dur de s'en séparer. C'est fou, à croire que vendre est le taf de rêve. Mais mon regard s'était apaisé quand je l'ai aperçu. Elle marchait seule, vêtue de son sweat noir qu'elle aimait tant mettre. Elle était capuchée, elle aimait l'ombre. Elle allait surement pour aller au cimetière. J'hésitais à la rejoindre, mais j'ai tout de suite cessé quand j'ai aperçu Adem lui courir après. C'est un bon petit.
Je reporte mon attention sur mes amis qui divaguaient sous l'emprise de leurs joints. Le soleil se couchait. Mes yeux commençaient à se faire petit. J'avais besoin de dormir, moi je n'en n'avais pas vraiment envie. Mais mes yeux souffraient. Je prends les escaliers, pas le temps d'attendre l'ascenseur. Au 5ème étage, un vieux toxico parlait à Azra. J'ai pressé le pas. Une fois sur le palier, je suis allée aux cotés de ma belle.
-Aller, juste deux minutes! dit-il en la tirant par la manche de son pull.
Si je comprenais bien ce mec lui demandait de sortir avec lui. J'avais une envie de rire, c'était nerveux putain. Regardez toutes les filles que vous voulez, mais pas la mienne... Putain. Elle me regarde, laisse le il est pas important, c'est ce que son regard me disait. Mais ce fils de pute m'avait énervé.
Je m'approche de lui sans réfléchir et le pousse violemment contre le mur.
-Laisse la tranquille enculé! dis-je d'une voix grave.
Ce bâtard tenta de m'en foutre une. J'ai chassé son poing d'un geste brusque et rapide. Je l'ai pris par le col et l'ai jeté contre le mur. J'allais m'approcher de lui, mais j'ai sentis sa main tenir la mienne, et l'autre sur mon torse, me suppliant d'arrêter. Heureusement pour lui, j'étais trop fatigué pour l'enchainer. En plus j'en avais envie, ça faisait longtemps que j'en n'avais pas niquer un tiens. Il a de la chance, enfoiré.
-Arrête, ça suffit.
Sa voix calme résonne. Elle regarde sans expression l'homme partir, il était secoué. Elle monte les marches et je la suis. Nous arrivons devant la porte de son appartement.
-Tu sais, t'étais pas obligé de venir, je lui aurais dis de me laisser tranquille il serait partit.
Je la fusille du regard, et ça l'a fait rire. Je retire mes chaussures et relève ma tête. Nelma était en train de déguster un plat bizarre, je ne savais pas ce que c'étais. Je m'avance et regarde de plus près son assiette, ça sentait bon.
