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Nabil.
Il était 8 heures du matin. Je prends une douche en 5 minutes. Cette putain d'plaie faisait mal. De toute façon je vais aller de suite au cabinet. Elle a pas dû dormir, la pauvre. J'étais son seul patient maintenant, le tipeu Mehdi était hospitalisé. C'est ce qu'elle m'a dit. Je me ferais soigner puis elle pourra rentrer chez elle. Enfin si sa pute de responsable voudra. Je descends dans le hall tchek mes gars et rigole avec eux. Je tire 2,3 fois sur mon joint et le passe à Samy, un poto.
- Vas y j'vais à l'hôpital moi, dis-je en me levant de la chaise.
- A 'taleur, dis un pote.
Ils étaient tous à fond dans leurs occupations. La routine.
J'avance vers ma voiture. Au loin j'aperçois Azra, des petites derby noires au pieds, un slim noir et sa grosse parka. J'ai souris. Je commence à rouler et et je ralentis devant elle. J'ouvre la fenêtre.
- Ça va gazelle ? dis-je d'une voix grave.
Elle se retourne et souris en me voyant. Elle lâche un petit rire.
- Tu m'as fais peur.
- Tu vas où ?
- Au travail.
- Monte.
- Hein ?
- Bah viens wesh moi aussi j'y vais.
- Non j'te fais pas confiance, dit-elle pour me taquiner.
- Ah mais c'est pas ton bus là ? dis-je en pointant du doigt un bus.
- Merde ! Putain... dit-elle en soupirant.
Elle s'arrête et me regarde.
- Crois pas, c'est parce que j'ai pas le choix.
Je souris et lui ouvre la portière. Elle s'assoit timidement son sac à main noir longchamps sur les genoux. Elle n'était pas habituée à entrer dans les voitures d'inconnus. Tant mieux. Ça sonne un peu psychopathe mais j'me comprends. Je fixe la route et roule. Elle textotait avec quelqu'un. Elle avait l'air fatiguée. Ces cernes ne faisaient qu'intensifier son regard de lionne. Ses yeux étaient d'un marron noisette, la couleur banale. Mais ils avaient des reflets, on y voyait des dunes de sable, on se noyait dedans. J'aimais bien cette fille, mais ce sentiment, j'savais pas quoi en faire. Je n'étais pas amoureux, je le sais.
- Oh enfaite Nabil ?
- Ouais ?
- Tu voudrais bien venir avec moi voir Mehdi ? J'ai pas envie d'y aller seule.
Je la regarde, le visage neutre.
- Si tu ne veux pas je comprends hein tu dois avoir des trucs à faire, dit-elle en bégayant.
