"On né, on vit, on meurt. Le jour tu ris la nuit tu pleures. T'as connus que peine et douleur toi qui rêvais d'un monde meilleur."
J'étais au centre commerciale avec mon amie turque. Je m'étais achetée une simple tenue classe pour le mariage de Tarik. Enfin, ils allaient se marier de leurs cotés puis ils organisaient une mini fête pour célébrer la chose. C'était cet après-midi. Ouais, à la dernière minute. Esra avait décidé de venir. Son mari était invité, et puis je n'allais pas y aller seule. Adem venait aussi, il était heureux de nous accompagner.
Adem.
Aujourd'hui, j'avais décidé de me faire beau. J'étais parfumé, vêtu de mon vêtement traditionnel. Je n'y serais jamais allé avec mon grand-frère, j'y allais juste pour Azra. J'aimais rester avec elle, ma grande soeur. C'était ma grande soeur, ces foutus liens de sang ne voulaient rien dire, elle était ma confidente, ma conseillère. Si un jour j'voudrais chialer, j'irais sur son épaule. Elle me comprend. C'est ma grande soeur.
Je marchais toujours de cette même manière, dangereusement. Mon visage était neutre. A l'entrée de la salle de fête, y'avait mes potes, et les bâtards qui jactent dans mon dos. J'essayais de leur montrer que j'étais pas une de leur tapette. Mamoudou était déjà à l'intérieur. La plupart des gens squattaient devant, sur le parking. J'étais suivie des deux turques. Azra était belle, franchement. Avec son truc noir sur l'oeil, et son rouge à lèvre sur ses grosses babines là, ça lui allait bien. Je la trouve autant belle quand elle n'est pas maquillée, mais la c'était un missile. Je tchek et rejoins des potes de ma cité, pendant qu'elles entrent dans la salle, avec les autres femmes. Tarik vient me tcheker, il était frais. Il avait une chemise blanche, un costard et un noeud papillon. Il était en train de rire, il était heureux, ça fait plaisir de le voir comme ça. Puis ils sont tous entrés. J'attendais que tout le monde rentre pour y rentrer aussi. J'étais contre une voiture, en observant chaque visage. Des gens que j'aime, que j'aime pas. Je les connaissais tous. De toute façon aujourd'hui y'avait que les gens de la cité.
Quelqu'un me frappe dans le dos. Enfin, c'était un geste amicale, mais c'était fort putain. Je me retourne et voit Nabil, un sourire en coin, une clope aux lèvres.
- Ça va mon p'tit?
Il me sert rapidement contre lui et tapote mon crâne.
- Ouais on est là.
- Vasy viens on y va, ça va commencer... En faite, Azra est venue?
- Ouais elle est avec ma belle-soeur à l'intérieur.
Il hoche simplement la tête puis je le suis. On entre dans la salle, elle était belle. Des tables, des chaises, c'était décoré dans des tons blancs et rouge. Au loin je vois Esra rire avec la voisine pendant qu'Azra souriait devant son écran. Elle relève la tête, regarde Esra parler, puis elle m'aperçoit. Un plus grand sourire se dessine sur ses lèvres. Elle me fait signer de venir m'assoir à coté d'elle. Je m'exécute, traverse l'allée sur le tapis rouge.
Quelques minutes plus tard, les mariés font leur entrée. Sa femme était belle, vêtue d'une robe blanche, très simple mais c'était beau. Puis la fête commence. La musique était si forte. Des femmes dansaient sur la piste, la plupart des hommes restaient assis autour de leur table à parler foot. Esra était je ne sais où. Elle devait surement être sur la piste. Azra lisait des articles sur la politique turque sur internet. Et moi, je regardais les gens. Tarik discutait avec ses amis. Nabil, lui, était adossé contre le mur, en observant la scène.
- J'reviens, j'vais aux toilettes, dit Azra dans mon oreille.
Je hoche la tête et la regarde se lever timidement. Elle traverse discrètement l'allée, en espérant que personne ne la remarque. Quelques femmes la regardait. Je les vois immédiatement se concerter. Qui est-elle? C'est vrai qu'elle s'était faite très discrète. Et c'était la clé d'une vie paisible ici. Le bouche à oreille, les commères, c'est insupportable.
