Veinticinco

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"Je t'aime mais je te hais, de l'amour à la rage."

Il embrasse une dernière fois ma chevelure, caresse ma joue avec son pouce et me serre dans ses bras. La sonnerie de son téléphone le perturbe, il sort celui-ci de sa poche et fronce les sourcils. Il me regarde le regard remplit de haine, de doute, un regard désolé, puis il part. Il faisait tard, et c'est son business qui l'appelait, qui ne l'aurais pas deviné hein ?

J'éteins complètement mon appartement et pleure silencieusement serrée à mon coussin. Mes larmes étaient brulantes. Une haine puissante envers moi, pleurer si facilement, mais dur de voir celui qu'on aime s'enterrer dans une merde pareil. C'était un vrai supplice à vivre. Mais je l'aimais comme ça, sa façon de rire, de sourire. Il est têtu, mais si intelligent, si beau, si intéressant. Je pourrais passer des journées à caresser sa douce chevelure brune, sa barbe de quelques jours. Nous ne vivions pas l'histoire d'amour de rêves et tant mieux. Notre histoire était différente, deux âmes qui n'ont d'autres choix que de s'aimer après avoir présenté leurs séquelles. Quand quelqu'un comprends le mal être et la torture psychologique que nous traversons, comment ne pas s'attacher et placer sa confiance en cette personne hein ? Nabil est différent des autres, je l'aime comme il est, ce n'est qu'un homme, mais à mes yeux il représentait tellement. La psychologie humaine et la tristesse nous avait forcé à nous aimer en moins de deux minables semaines. Mais qu'est ce que j'y pouvais? Rien.

Mes yeux étaient clos, gonflés par mes larmes. Ô Allah! Sois mon ami lorsque je suis dans la dépression et l'angoisse et aide-moi dans ma solitude. Adil m'avait dit de répéter ça chaque fois que j'étais seule à la maison et que je voulais dormir. ( Ce que je dis là est vrai, prenez-en note mes soeurs.)

Puis le lendemain, c'était toujours la même routine monotone. Soigner, s'énerver bêtement contre sa responsable, prendre le bus en songeant à passer le permis, et rentrer chez soi. Adem était venu manger chez moi à midi, je l'ai aider à réviser une leçon, il m'avait ensuite raconté les conneries qu'il faisait avec ses amis chaque soir. 

- Non sérieux, on pense arrêter d'faire la merde comme ça, parce que c'est chaud comment les keufs rodent, dit-il avant de croquer dans sa pizza.

- Ah bon, pourquoi ?

- Bah toujours pour les histoires de drogue hein.

- Nabil est en danger ?

- Nabil ? dit-il un sourcil arqué.

- Oui.

- Bah ouais, comme tout les bicraveurs. Mais c'est vrai qu'il est une des cibles de la police, mais ça va vu qu'en ce moment il reste plus au studio, ils galèrent pour le traquer tu vois, dit-il passionné.

Je hoche la tête.

- Pourquoi ? dit-il intrigué.

- Comme ça j'voulais savoir, dis-je en haussant les épaules. 

Enfin bref, il est partit et j'étais de nouveau seule. J'enfile mes pantoufles et je monte deux étages plus haut. J'entre doucement dans l'appartement et avance dans le salon où je retrouve mes deux amies. Esra était couchée, vêtue d'une robe de blédarde. Elle était concentrée dans sa série indienne. Elle ne travaillait pas le lundi. Azzah elle était assise par terre, un thé à la main, ses yeux ne quittaient pas l'écran plat. Je ne dis rien et m'allonge sur l'autre canapé. Au bout de quelques minutes l'écran s'éteint, l'épisode était apparemment finit. Esra s'étire, Azzah boit une gorgée de sa tasse et je me relève.

- T'as les yeux pétés toi, avoue Esra en me regardant.

- Ouais j'ai pas bien dormis.

- La même.

⎟INJURY⎟ Nabil⌁PNLWhere stories live. Discover now