" Dis moi que tu m'aimes et regarde moi dans les yeux. "
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Esra m'avait quitté. Oui encore une fois. J'étais terriblement gênée dans ma tenue qui attirait beaucoup trop le regard à mon goût, puis j'avais entendu une voix me dire de m'en ficher. Et c'est ce que j'avais fais. Je trainais dans les rues. Je choisissais celles qui étaient vides, de peur de tomber sur des gens bizarres. Comme la dernière fois. J'avais soif d'aventure, j'avais une envie terrible de me retrouver dans une situation remplit d'adrénaline, mystérieuse et complètement hors du commun. Je laissais glisser mes doigts sur les grillages, le vent me soufflait dessus, et mes cheveux virevoltait dans tout les sens. J'étais terriblement fatiguée. Je me noyais dans l'insomnie depuis mes 13 ans surement. Mais cela ne m'a jamais dérangé. La fatigue vous empêche de trop réfléchir, ce que je faisais déjà beaucoup. Ma mère m'a dit qu'à force de ne pas dormir, on en deviendrait malade. Je devenais surement malade. Mais quoi que je fasse, je ne pourrai point fermer les yeux. Je resterai dans mon lit, les yeux fixés au plafond et je réfléchirai, et je rêverai. Oui les rêves éveillés. Ceux que notre cerveau, notre coeur contrôlent. Ceux qui nous évadent dans un monde dont on a toujours rêver d'habiter. Ou bien juste ceux qui changent notre passé, notre présent, en y ajoutant les personnes que l'on voudrait voir, en changeant les lieux et la météo. Ces rêves qui changent notre destin.
J'avais affreusement soif. Je décide de me rendre dans un bar. Il était pas mal remplit, d'hommes et de femmes tatoués. Ils hurlaient, riaient aux éclats, autour de leurs verres d'alcool. Ils devaient tous avoir la quarantaine. Cela ne me dérangeait pas particulièrement, j'ai toujours aimé la diversité du monde. Je m'assois autour d'une table haute, sur un tabouret et j'attends. Un homme chauve, tatoué d'une grande flamme sur son crâne chauve, la barbe blonde, m'emmène un verre de coca. J'aime le coca, vous devez le savoir maintenant. Ma fatigue rendait la scène très intéressante. J'avais la tête qui tourne et la vision floue. Les yeux humides par la fièvre. J'avale le liquide froid en observant tout le monde. Je joue avec ma paille et attends. J'attendais, juste que le temps passe. J'étais seule, entourée de monde. Être seule, pas se sentir seule. Cet endroit était beaucoup plus intéressant que mon appartement. Surement des tas de choses s'étaient déroulées ici, comme dans mon appartement. Les anciens locataires comme tout les clients de ce bar. Chaque endroit, chaque personne est unique. Nous avons tous vécu des moments tristes, heureux, bizarres. Les bâtiments l'ont vécu comme nous, les humains les avions vécus. C'est pour cela que j'aime toucher les murs, regarder le monde. Tout à un passé, tout à une histoire, et tout est unique.
Soudain mon téléphone sonne. C'était Adem.
- Allo, dis-je un doigt sur l'oreille, tentant d'entendre le son de sa voix.
