Veintidòs

4.9K 276 26
                                    


"Et je sais que tu m'en veux de t'avoir délaissé de la sorte en allant au charbon."


- T'es con, dis-je en pouffant de rire.

Nabil lisait des blagues qui avaient été postés sur Instagram. La plupart des blagues qu'il trouvait étaient débiles, ça en devenait marrant.

- C'est quoi ton Insta' ? dit-il un sourire en coin.

- Pourquoi? Dis-je en affichant un grand sourire, les sourcils froncés.

- Pour que je regarde.

- Hors de question, dis-je en riant.

Je continuais son bandage pendant qu'il s'amusait à me taquiner. La fenêtre permettait d'enluminer le beau visage du voyou grâce au magnifique soleil qui s'était levé quelques heures plus tôt. Aujourd'hui, il faisait étrangement beau, et bon. Il s'était arrêté de parler, et son sourire avait disparu. Pourquoi? Je n'en savais rien. Il était nerveux, irrité. Il mit rapidement son téléphone dans sa poche et remit son t-shirt, puis son pull. Il se dirige rapidement vers la porte mais s'arrête juste avant de la franchir. Il se retourne et me fait un petit sourire, peut-être avait-il lu l'inquiétude sur mon visage? Je lui le rends. J'observe sa forte corpulence se fondre dans le couloir et range tout le matériel utilisé. J'ai soigné ces mêmes vieilles dames, ces mêmes enfants puis je suis simplement rentrée chez moi. Dans le couloir j'ai croisé son grand-frère, un paquet de merde dans la main gauche, la main droite planquait une liasse dans sa chaussette. Il me regarde, il n'était pas craintif, comme si il savait que je n'allais rien faire contre lui. Il hoche la tête pour me saluer, alors j'ai vaguement agité ma main en l'air en lui adressant un léger sourire. J'ai plongée dans le long couloir et atteint ma porte d'entrée. J'insère mes clés dorées dans la serrure et me jette par terre pour enlever mes chaussures. Je traine jusqu'à mon salon et saute sur mon canapé en soupirant. Je sors rapidement mon mobile de ma poche arrière et cherche des notifications. Aucune. 

Je m'étais endormie, il faisait sombre dehors. Décidément j'étais condamnée à vivre cette routine ennuyante. Mes journées se résumaient à soigner, manger et dormir. Seules mes sorties avec Nabil me motivaient pour rester présentable. Je me suis réveillée, paniquée par les bruits qui provenaient probablement des couloirs et des escaliers. Je me frotte les yeux et me lève. La curiosité est un vilain défaut. Je me dirige vers ma porte et l'ouvre prudemment. Des putains de flics étaient à quelques centimètres de ma porte. Un chien avait aboyé quand il m'a vu. Sur le moment, j'espérais juste qu'il n'était rien arrivé à Nabil et son frère, ou même à quelqu'un. Un policier m'avait demandé de rentrer chez moi. J'avais entendu sa phrase mais mon corps n'a pas agit. Je voulais voir ce qu'il se passait. Et si Nabil avait des ennuis? Où son frère, Tarik? Je priais intérieurement, pitié. Combien de fois lui avais-je répété d'arrêter son business? À chaque conversation sérieuse qu'on entretenait je lui suppliais d'y réfléchir. Bien sur je n'étais qu'une pauvre meuf pour lui, je n'allais pas le changer. Un homme change pour une femme, mais la femme ne peut le changer. J'avais maintenant un bon scénario en tête. Une boule se forma au niveau de mon estomac. 

Malheureusement, ils bloquaient le passage. Aussitôt je ferme ma porte et cours chercher mon téléphone. Je le prends et appelle Nabil. Réponds moi bon sang.

- Allo? 

C'était lui, c'était sa voix enrouée qui résonnait dans mes oreilles. 

- Nabil? T'es, t'es où ?

- Au studio pourquoi?

- En rentrant, fais, fais attention. Les flics ont envahis le couloir.

- Est ce qu'ils sont rentrés chez nous ?

⎟INJURY⎟ Nabil⌁PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant