"Mais là haut, c'est trop tard, pour lui dire, désolé."
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J'étais plongé dans mon livre, assise dans ce foutu bus remplit d'inconnus. J'étais assise à coté d'un vieil homme, habillé d'un costume bleu marine et de mocassins en cuir. Il devait surement être avocat. La chance.
Je voulais être avocate, enfin j'hésitais entre avocate et médecin. Mais je savais que j'aurais été une meilleure avocate. Je possédais un caractère de merde, certe, mais tout ce qui était défense, j'avais un don. Je n'admettais jamais mes torts, me convainquant moi même avec des arguments qui me poussaient à croire que j'avais raison. J'étais souvent en conflits avec ma mère et mon père par rapport à ça. Puis au fur et à mesure, j'ai mûri, et j'ai appris à m'excuser quand j'étais en tord, mais ma maturité faisait que je réfléchissais beaucoup trop pour être en tort sur ce que je disais et faisais. Migraines sur migraines, réfléchir, analyser et observer. C'était mon quotidien. Le moindre petit geste, la moindre action faite me remettais pendant des heures en question. J'ai haïs cette France, celle qui m'a fais souffrir pendant des années à cause de cette injustice que j'ai détesté du plus profond de mon âme. Voila que je réfléchissais encore à ce foutu passé, beaucoup trop dur de tourner la page. J'avais beaucoup trop de haine, essayais en vain d'arracher cette page, mais c'était trop dur, elle était collée à vie, comme mon passé. La tourner ? Ma rage m'en empêchait putain. J'avais pas les couilles de me battre, et je me maudissais pour ça.
Enfin bref. Aujourd'hui c'est jeudi. Je me réveille de bonne humeur. Ouais, une grosse bipolaire. J'étais toujours dans ce short et un court débardeur. Je dansais en me maquillant devant mon miroir. J'ai toujours aimé me maquiller. Mais je ne le faisais pas chaque jour, je ne veux pas paraitre superficielle. J'aimais juste me trouver jolie, puis j'aimais bien inventer des maquillages. L'art. J'avais beaucoup de maquillage, que j'ai dispersés dans une étagère juste à coté de mon miroir dans ma salle de bain. J'avais mis un discours de Martin Luther King en fond, je n'aimais pas le silence. Je répétais ses phrases, en me regardant dans le miroir. Mais quelle folle.
Je suis allée manger mes tartines dans ma cuisine tout en regardant ma vidéo. Puis j'ai enfilé mes chaussures et je suis partis au travail.
Je commençais a avoir mal aux joues à force de sourire à cette petite créature. Un petit garçon aux cheveux longs étaient dans mon cabinet aujourd'hui. J'avais un adorable nouveau patient. Il s'était brulé la main. On ne m'avait donné aucune explication, comment avait-il fait ça ? Comment un enfant de 3 ans aurait pu se brûler la main comme cela ? Je me faisais quelques hypothèses. Il s'appelait Mehdi. Un petit mâte aux gros yeux. C'était le coup de foudre. Il était si mignon.
Je joue quelques minutes avec lui pour le mettre en confiance. Je prend sa main et grimace à la vue de celle-ci, elle était vachement amochée. Toute sa paume était gonflée par de grosses cloques. Je prend un ciseau et perce ses cloques, ce qui ne devait pas trop lui faire mal. Je lisais dans son visage une peur, et il respirait vraiment fort, très fort.
