Partie quatre

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Dans l'incertitude de mon cœur vacillant, les larmes ont broyé mes regrets.

Je patiente plus d'une heure sans nouvelle de ma frangine ni même de mon taxi. Aujourd'hui, les nuages demeurent au dessus de mon crâne. J'ai envie d'un autre remontant et de me mettre une gifle à mon voisin de droite qui vomi tout proche de mes talons. Je ne suis pas une femme chiante mais il est quatre heure du matin, mon portable est a plat et ce parfum qui me vient dans le nez est insupportable.

— Ton portable recharge à la lumière du lampadaire ?

Je sursaute en tenant toujours mon bien haut dans mes mains. Je cherche un putain de signe du destin, je veux juste qu'il se rallume simplement pour ne pas être en face de ce psychopathe.

— Autant te dire tout de suite que cette technique ne fonctionne pas. Me rappelle-t-il en descendant encore plus bas la fenêtre.

Je distingue à la faible lumière du lampadaire son petit sourire satisfait. Il suffit d'une image de ce garçon dans cette berline rouge sang pour me rendre vulnérable. Ouais, je suis jeune et fragile, ça ne vous arrive jamais à vous ?

— Autant dire que je m'en fous de votre avis.

— Monte, il y a une prise juste ici.

Il ouvre d'une main agile en me faisant signe de le rejoindre.

— Besoin d'un jogging maintenant, désolée.

Je cours de plus en plus rapidement mais la voiture qui me pourchasse à allure lente m'agace davantage. Je ne peux pas me permettre de prendre le risque de me faire raccompagner même s'il s'agit d'un mannequin qui ne semble pas vraiment dangereux.

— Vingt kilomètres à cette vitesse, ça pourrait bien te prendre la nuit entière. Me dit-il en jouant avec le petit embout de la prise. Tu veux vraiment prendre le risque de faire la route seule jusqu'à Midtown East ?

Je m'approche doucement en serrant machinalement le plastique beige qui encadre la fenêtre.

— Vous êtes un psychopathe, c'est ça ? Comment connaissez-vous mon adresse ?

— On se connaît bien avec ta pochtronne de frangine. Ça te va ?

Il lève les yeux en soupirant histoire de bien me faire comprendre qu'il est à la limite de mettre un terme à sa proposition.

— Gardez vos mains sur le volant, j'ai encore assez de voix pour rameuter tout un quartier.

Je reste silencieuse en montant dans cette voiture de sport qui offre tout le confort possible et inimaginable. Climatisation jusqu'à dans nos sièges, toutes les fonctions automatique et même une sorte de petite robot intégré dans je ne sais qu'elle partie de l'habitacle.

— Comme promis, tu peux mettre ton portable ici.

Je constate qu'il est honnête, c'est déjà ça.

— Je suis toujours un gros con, maintenant ? Me demande-t-il en fixant des yeux la route.

— Avec des grands airs.

Je ne suis pas sereine mais il reste ma seule solution alors autant faire la conversation pendant nos vingt kilomètres.

— Vous abordez souvent les femmes comme ça ? Demandai-je en m'agrippant secrètement à mon siège. 

— Seulement si elles sont bonnes.

Le rouge me monte dans les joues en me raidissant de plus belle.

— Je rigole, ce n'est pas de la bonne marchandise à New-York.

— Hilarant, je suis plié de rire vraiment.

La berline s'immobilise tout juste après un petit malaise entre nous. Je m'extirpe le plus vite possible de la voiture en restant en retrait et lui balance un petit " Merci pour la course. " sans attendre mon reste. Tu es bien sympathique mais un peu flippant.

— Tu ne veux pas me dire ton nom ?

Sa voix rauque ressemble à une douce chanson à mes oreilles. Je deviens écervelée, c'est le cas de le dire parce que je suis bizarrement plus joyeuse qu'il ne le faudrait.

— June.

Il reste silencieux mais quelque chose brille dans ses yeux avant de se remettre en route. Pas de mot de fin, rien. Jared Collins ne devient plus qu'une lointaine ombre en sortant de mon champ de vision. Il ne me reste plus qu'à me mettre au lit.

— On a des comptes à se rendre, June.

La lumière de la cuisine s'allume au mauvais moment. Angelina me toise de ses grands yeux ronds inflexible en s'affaissant contre la chambranle de la porte.

— Pas besoin de jouer au rôle de la maman. Dis-je sèchement. J'ai attendue un taxi qui n'est jamais arrivé et ton message par la même occasion.

Elle avale un petit cachet blanc contre les maux de tête avant de me dire.

— Justement, regarde ton portable.

Je cherche dans ma pochette, dans la poche de ma veste mais je ne trouve rien. Bon sang, où est-il ? Je crois que mon illumination vient au pire moment qui soit. Ce moment où je me rends compte qu'il est toujours en charge dans la voiture de Jared et qu'il doit être déjà bien loin d'ici maintenant.

— Je me suis fait un sang d'encre alors ça ne sert à rien de faire comme s'il avait disparu. Soupire-t-elle plus agacée que jamais. C'était qui ?

— Appelle ton mannequin en carton.

— Excuse-moi ?

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant