Partie quatre vingt seize

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Même les romans les plus stupides ont quelque chose de vrai à dire.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Déjà une semaine que nous sommes en vacances. Les Maldives sont exactement comme dans les films et même bien mieux que ce qu'ils montrent. Des plages de sable a perte de vue, des bars où la fête règne jusqu'au bout de la nuit et des bikinis plus petit encore qu'une ficelle de string. Le rêve, d'ailleurs en parlant de rêve, June me crève les yeux au sens propre du terme à chaque fois que je regarde ailleurs que ses yeux.

— Non mais tu veux que je t'aide peut-être ?

Aïe aïe aïe, elle a des loupes à la place des yeux.

— Ma mère m'a fait des yeux pour regarder, June. Crachai-je en me renfrognant comme un gamin.

— Ah ouais ? Râle-t-elle en sortant un tube de crème solaire. Bah moi ma mère elle m'a fait des mains pour t'en mettre une à chaque fois que tu me manques de respect.

Je ris franchement en rapprochant son petit corps contre le mien. Elle soupire mais ne cherche pas à mettre de la distance entre nous. Depuis qu'elle est enceinte, June a une baisse de confiance fulgurante, elle n'arrive pas à comprendre qu'elle a exactement tout là où il faut et que je la trouve toujours aussi belle.

— Ne cherche pas à te mettre en compétition avec elles, elles ne t'arrivent pas à la cheville.

Ma remarque fait son effet et la calme automatiquement.

— Bon ok tu gagnes pour cette fois-ci.

Au moment où je crois enfin être tranquille, une femme s'approche de nous en me montrant un tube de crème. Putain ça pue, je vois déjà les yeux revolvers de mon chihuahua à côté.

— Salut tu veux bien me filer un petit coup de main ? Claironne la brune en souriant.

— Désolée petite aguicheuse malformation de naissance il ne peut pas se servir de ses mains mais ne t'inquiète pas je vais le faire. Dit-elle de plus en plus rouge de colère.

Elle tire sur l'élastique au dos de son maillot de bain, claque une main violente contre sa peau déjà rouge du coup puis relâche la catapulte en arrachant un cri douloureux de la brune qui se retourne subitement.

— NON MAIS C'EST QUOI TON PROBLÈME ESPÈCE DE GARCE.

— Les garces qui demande des faveurs aux mecs sous le nez de leurs femmes, VOILÀ MON PROBLÈME !

— Elle a tout dit casse-toi maintenant.

Nous retrouvons notre espace vitale après cette tempête et je ris encore de la colère de ma femme. Juno ne se laisse pas faire, c'est ce que je préfère chez elle après sa gentillesse. Elle impose ses règles du haut de son mètre soixante même devant les plus costauds.

— Tu as fait peur à tout le monde, personne ne reviendra de si tôt. Dis-je toujours hilare de cette gueulante. Un vrai garde du corps.

— Je suis une boule de nerfs avec toutes ses hormones.

Elle m'embrasse soudainement de toutes ses forces comme en marquant son territoire où bien pour se rassurer. Rassure-toi Juno, tu as toute mon attention, je n'irai nulle part si tu n'es pas avec moi. Je lui rends ses baisers en nichant ma tête dans sa nuque.

— Personne ne s'appellera Collins mise à part toi.

~~~

Une fête sur la plage me rappelle mon adolescence et son campus privatif dans les baies de San Francisco. A cette époque, je ne vivais que de fêtes grandiose, de femmes et de mes amis. Plus le temps passe et plus je deviens celui que je ne pensais jamais être. Un homme plus un petit garçon, un type qui fonde une famille, qui ne compte pas sur ses parents pour subvenir à ses besoins mais surtout qui ne pense plus qu'à lui-même.

— Je faisais souvent ça avec mes meilleurs amis. Me dit soudainement June en s'installant au coin du feu.

— Quoi boire des litres de punch en mangeant des marshmallows ?

Je pense qu'elle me sourit juste pour les bonnes manière vu la façon dont ses lèvres s'étirent dans un rictus pensif.

— Plutôt faire les quatre cent coups avec eux jusqu'à ce qu'on se retrouve ivre mort à regarder les étoiles.

— Pourquoi tu ne me parles jamais d'eux ? Demandai-je aussi nostalgique d'être assez égoïste pour ne pas mettre intéressé à sa vie d'avant plus tôt.

Ses yeux bleus plongent à cet instant vers l'horizon et je comprends qu'ils lui manquent.

— Il n'y a pas beaucoup à dire, aucunes nouvelles depuis mon arrivée à New-York a part une notification sur Facebook.

— Alors ça veut dire que ce ne sont pas vraiment des amis, Juno.

Elle se renfrogne dans le sable en suivant les étoiles qui dansent au-dessus de nos têtes. Elle n'a pas beaucoup d'amis ici à part Lily et je suis conscient que ce ne sont pas Andrew ni Marvin qui y feront quoi que ce soit.

— Pourquoi ne pas prendre de leurs nouvelles ? Tentai-je en passant ma main dans ses cheveux. Il n'est pas encore trop tard pour reprendre contact si c'est ce que tu veux vraiment.

— Ils m'en veulent que je sois partie aussi rapidement. J'avais promis de revenir pendants les vacances mais une chose et l'autre, pas assez de temps.

Doucement elle se love dans mes bras et je resserre son corps plus fort contre le mien pour lui montrer mon soutien. Je ne suis pas fort dans les effusions amicales mais je fais de mon mieux.

— Ils n'ont pas répondus à mon invitation pour le mariage et pour le bébé j'ai simplement eu le droit à un {félicitations, c'est quoi le nom du père ?}

— Comme si ils ne le savaient pas, la terre entière est au courant.

Je souris fièrement de ma notoriété ce qui me vaut un bon coup dans le bras.

— Excuse-nous le mannequin en carton, nous n'avons pas toutes les retransmissions de tes exploits à la télévision.

— Dommage, c'est trop triste.

Mon accent Français dramatique pourrait faire pleurer n'importe qui mais au moins elle me semble un peu moins nostalgique.

— Ils ratent beaucoup de choses, toi non, dis toi juste ça.

My only one Where stories live. Discover now