Partie vingt trois

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On fait l'impossible pour regagner l'amour qu'on a perdu.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Ses lèvres ont un goût d'interdit.
Cette fille est une putain de source de lumière a elle toute seule. Je ne sais pas une sorte de machine qui fabrique du soleil et du bonheur pour tout le monde. Elle donne sans jamais reprendre une miette, elle accumule sans jamais rendre les coups. Je crois qu'on a tous besoin d'une Juno Decker dans sa vie.

— Encore une minute.

Ça fait déjà un petit moment que nous disons ça mais rien ne semble compromettre cette envie mutuelle.

— Après stop.

Nos baisers devinrent brûlants, plus encore depuis qu'elle a enroulé ses jambes contre ma taille. Son corps frappe violemment contre les murs de sa chambre trop infantile contrairement à ce à quoi nous jouons. La folie c'est ce qui nous fait faire des choses insensées.

— Et si elles nous entendent ? Grommelle-t-elle entre ses lèvres en s'affaissant contre le montant de la porte. Je suis bonne à dormir à la rue.

— Angelina est sourde comme un vieux pot, ça ne risque pas de s'entendre.

Elle me donne une petite claque en rigolant.

— Sourde peut-être mais pas bête.

Nos lèvres se soudent, nos langues se cherchent et Nous nous embrassons comme s'il ne nous restait plus longtemps à vivre. Je laisse faire, je m'amuse encore un peu, bientôt elle ne voudra plus jamais de ses moments parce que je fais partie du groupe des menteurs. Que je suis au courant que son père est en ville et que sa propre famille n'est pas digne de sa confiance.

— Je dois te dire quelque chose.

Mes mots inavouables meurent dans sa bouche. Juno ne veut pas d'une conversation apparement et moi comme un con, je retarde mon heure de vérité.

— Pourquoi ça ressemble à un règlement de compte d'un coup ?

— Je suis pas très bon dans ce domaine. Oublie, ça attendra.

Je fuis bêtement parce qu'à ce moment-là où je dirais tout ce qui concerne son père, plus rien ne sera jamais comme avant. Plus de machine en arrière et c'est flippant.

— Ah non, tu en as trop dit maintenant !

Je la repose contre le parquet en ne sachant plus où me mettre. Pourquoi est-ce que je suis ici d'ailleurs et surtout pourquoi ça m'emmerde de me dire que c'est peut-être la dernière fois qu'elle voudra de moi ? Je jure que ma vie serait beaucoup plus simple si je n'avais jamais pris le temps de faire des folies avec sa frangine.

— Je t'aime bien, Juno. Dis-je en ayant envie de m'en mettre une. Je ne pensais pas avoir besoin de le dire mais j'espère que ça ne s'arrêtera jamais.

Les secondes qui s'ensuivent sont certainement les plus longues de toute mon existence. Je ne sais pas où me mettre et le pire dans cette histoire, c'est que je pense vraiment ce que je viens de dire. Il y a du positif dans ma vie depuis deux semaines et ça aussi je ne veux pas que ça s'arrête.

— Il n'y a pas de raison, Jared.

Elle se hisse sur la pointe des pieds en m'enserrant de ses petits bras. Je ne m'y oppose pas, mais ce n'est pas quelque chose que j'aime. La tendresse et toutes ses marques d'affections ça n'a jamais été mon truc.

— Bon on regarde ce film alors ?

Mon corps se relâche automatiquement en sentant enfin qu'elle ne me tient plus. Je me suis raidit et peut-être même un peu trop à la façon dont elle me regarde inquiète.

— Désolée, oublie c'était une erreur.

— J'ai vu ça. Dis-je en me positionnant à l'autre extrémité du lit. Ne croit surtout pas que c'est contre toi.

Elle soupire en se plaçant le plus à droite possible. Bande de gamins immatures.

— Je ne sais même pas pourquoi j'ai fait ça, j'en avais pas vraiment envie de toute façon.

Chacun de nous demeure silencieux après ses mots. Elle tente de se convaincre que ce n'est pas la meilleure solution de me montrer ouvertement qu'elle tient à moi et de l'autre côté, beaucoup trop de fierté, j'imagine. On est tous pareils à ce sujet.

— Bon d'accord, je ne voulais pas dire ça, je ne le pensais pas.. Me surprend-t-elle a dire après plus d'un quart d'heure de silence.

— On est deux alors, je ne voulais pas vraiment te dire ça moi non plus tout à l'heure.

Elle me regarde perplexe en ne comprenant certainement pas où je veux en venir.

— Il y a des choses pas facile à dire, mais je dois être honnête avec toi.

— Tu as mangé mes gâteaux dans ma cachette secrète c'est ça ?

Elle sourit malicieusement en pointant du menton ses tiroirs pleins de cochonneries. Si ça ne pouvait être que ça, je ne serais pas en train de me tordre nerveusement sous ses yeux.

— Ton père est à New-York en ce moment même.

Le silence le plus foudroyant de mon existence, voilà ce qu'il se passe.

— Autant tu me fais rire d'habitude mais là cette blague n'est pas drôle du tout.

— J'aimerais rire d'autre chose tu vois. Dis-je dans une grimace. Je pense que tu as le droit de connaître la vérité, Juno..

Ses yeux débordent de larmes en me regardant depuis un bout du lit. J'aimerais vraiment que ça se passe autrement, qu'elle ne montre pas toute cette tristesse qui remonte à la surface en prenant conscience que je ne joue plus.

— Où est-il maintenant ?

Elle s'essuie rageusement une larme qui coule en me menaçant du doigt.

— Il travaille pour moi depuis plus de cinq ans.. il habite dans la carrière juste derrière chez moi.

— Est-ce que c'est Max ? Non c'est impossible..

My only one Where stories live. Discover now