Partie soixante treize

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Dans leurs derniers moments la plupart des gens révèlent qui ils sont réellement.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Il glisse sa main dans ma nuque et m'entraîne à sa suite là où existe la plus belle vue de Philadelphie. La nuit, incontestablement sur les toits tout semble être paisible et pourtant une forte agitation danse sous nos yeux entre les buildings. Notre road-trip commence à peine mais cette journée-là est certainement la plus belle de mon existence. Émerveillée, je ne quitte pas des yeux la lune pleine qui illumine tout sur son passage.

— Rassure-moi, je suis la première avec qui tu fais ça ou c'est inclus dans le forfait ?

Une de ses mains caresse doucement mon ventre et m'attire légèrement a celui qui me comble de frissons de la pointe de mes pieds à la racine de mes cheveux. Je sens son sourire dans ma nuque, la chaleur de son corps qui couvre entièrement le froid de cette nuit de Septembre.

— Pas inclus dans le forfait, ça c'est exclusivement pour madame.

— Alors ça voudrait dire que madame a beaucoup d'importance à tes yeux ?

Ses baisers s'intensifient davantage au creux de ma nuque et descendent doucement sur ma clavicule. Je comprends facilement ce qu'il tente de me dire a travers ses silences. Après une bataille certainement longue et semé d'embûches, j'ai finalement une place de choix dans sa vie.

— Je suis pas romantique Juno, tu t'en souviens ?

Des bribes de souvenirs remontent à la surface en me rappelant notre rencontre dans un club de Manhattan. Cette nuit-là, je m'en souviens, il m'avait rendue folle puis m'avait raccompagnée chez Angelina parce qu'apparemment mon portable sans batterie ne rechargerait certainement pas à la lumière d'un lampadaire. Notre fameux restaurant de la veille en tête à tête quitte à être vu aux yeux de tous mais surtout cette greffe de poumon qui m'a sauvée la vie.

— Tu es le garçon le plus romantique que je connaisse, Jared Collins.

Ses lèvres ne dansent plus contre ma nuque mais nous restons tout de même dans la même position. Une main froide passe sous mon tee-shirt ample et remonte dangereusement sous la dentelle de mon soutien-gorge. Un sein dans la paume de sa main et c'est tout mon corps qui le supplie de m'offrir d'autre caresses.

— Est-ce que tu trouves ça romantique, June ?

Il maltraite doucement mon sein encore dans sa main que celui-ci en devient douloureux mais bizarrement j'aime cette sensation.

— Oui toujours.

J'avance doucement en prenant appuie contre la rambarde qui nous retient dans le vide. Il remonte mon tee-shirt et me place de manière à ce que personne d'autre ne puisse lorgner mon derrière. Je ne me sens pas gênée contrairement à ce que j'imaginais. Là tout de suite Jared est en train de me faire comprendre qu'il ne compte pas faire dans la dentelle. Il ne veut pas être doux, mignon et au petits soins, il veut simplement croire qu'il est celui d'avant, celui qui n'a pas une once d'humanisme.

— Jared..

Mon souffle court est désireux de toute cette attente qui me semble être interminable. A genoux, toujours derrière moi il fait descendre rapidement ma culotte qui se retrouve directement contre le vieux goudron des toits. Je rejette instinctivement la tête en arrière au contact délicieux de ses doigts qui pulse contre mon clitoris. Je suis en train de revivre ma première fois dans un endroit impensable à cette heure de la nuit simplement parce que j'ai besoin de me faire mes propre souvenirs.

— J'ai rêvé de ce moment une centaine de fois. Ronronne-t-il en se plaçant devant moi.

Mes jambes s'enroulent tout naturellement au dessus de ses hanches. Je joue avec ses cheveux qui même en bataille restent doux, tire doucement à la racine et malmène ses lèvres rouges vifs tant elles m'embrasse avec envie. Le paradis ne se trouve pas loin, mon rebelle est expert dans ce domaine de vous faire perdre toute notion de ce qui est bon ou mauvais.

— Embrasse-moi encore.

Je ne veux pas qu'il s'arrête, non c'est impossible.
Il accepte ma requête en resserrant vivement son emprise et rapidement je ne respire plus tant nos corps s'imbriquent à la perfection. Douloureux aux premiers coups de bassin, ses grands yeux verts me sonde avec insistance comme pour lire en moi mes plus grands secrets. Je vais bien, un râle involontaire qui s'échappe de ma gorge prouve bien que je ne veux pas que notre moment intime s'arrête. Mes paupières se ferment en m'agrippant davantage à son corps brûlant contre le mien.

— Je me souviens de notre première fois..

Des flashs de ses baisers et de ses caresses me reviennent dans la tête et me donne un sourire rassurant. Je ne suis pas totalement folle, je retrouve doucement ce qui me restait de lucidité.

— De quoi tu te souviens ? Me demande-t-il soudain taquin.

Suspendue dans les airs, le rouge me monte aux joues en repensant à ce qu'il m'avait fait cette fois-là.

— Allez tu peux tout me dire, Juno..

A cet instant, je préfère largement un acte à une parole. J'oublie que je suis presque nue dans ses bras, qu'une femme de chambre ou même un client de l'hôtel pourrait bien nous apercevoir, je pense juste à nous, à notre moment idyllique où je me sens vivante comme jamais auparavant. Je blottis mon visage dans sa nuque, m'accroche plus fort encore en me retenant à son corps comme à une bouée de sauvetage et nous partons dans notre monde. Nos respirations s'apprivoisent et se confondent si bien que je ne distingue plus la mienne de la sienne. Les soubresauts qui m'envahissent dans la dernière ligne droite me donne un vertige. Je n'entends plus rien, si ce n'est cette voix rauque au creux de mon oreille qui m'appelle et me malmène.

— Reste avec moi pour toujours.

Ses pupilles brillent dans la nuit et mon cœur danse sous ses mots.

— Pour toujours.

My only one Where stories live. Discover now