Partie dix-huit

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Nos cicatrices ont le mérite de nous rappeler que le passé n'a pas été qu'un rêve.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Je me traine jusqu'à la porte comme une espèce de machine démembrée. La musique tambourine aux quatre coins de la maison si bien que mes maux de crâne s'amplifient davantage. Marvin et les autres sont bien gentils mais je crois qu'ils ne comprennent toujours pas qu'ici c'est chez moi et pas le contraire.

— Tu vas où comme ça ?

Mon ami d'enfance trinque avec une femme en petite culotte en souriant comme le pire des cons qui soit.

— Loin, très loin.

Je ne demande pas mon reste en rejoignant ma chambre. Mauvaise surprise en constatant qu'elle n'est pas vide et qu'un film x tourne depuis mon home cinéma.

— Qu'est-ce que tu fais ici, toi ? Grognai-je en matant sa gonzesse presque à poil dans mon pieux.

— Je suis occupé mec, reviens tout à l'heure.

Jolie yeux bruns, blonde et bien foutue recouvre son corps de ma couverture soit disant passant en roulant des yeux. Est-ce qu'ils se foutent de ma gueule ?

— Tu as une minute alors je te conseille de remettre plus vite que ça ton pantalon. Barrez-vous putain..

— Il rigole Margaux..

Le type sûrement bourré ne remarque absolument pas que je suis une bombe à retardement. Pire que ça encore, il me nargue en empoignant les fesses de madame qui se marre.

— Est-ce que tu trouves que je rigole beaucoup là ?

Ma gueulante risque de s'entendre de très loin. Je chope celui que je jure croire être dans un complot contre moi et le fais descendre nu comme un vers jusqu'au rez-de-chaussée. Je malmène son oreille déjà bien trop rouge en le faisant rejoindre le salon où tous le monde se retournent.

— C'est quoi ton nom ?

— Miguel..

Putain il n'est pas gâté, le pauvre.

— Ah merde, c'est vraiment la poisse. Rigolent mes amis ahuris du spectacle. Pourquoi est-ce qu'elle est minuscule comme ça ?

Miguel transpire de honte en cherchant des yeux une sortie possible. Dommage, j'ai envie de rire maintenant.

— Trop glauque, merci pour le verre en tous cas.

Une femme que je ne connais même pas soupire en prenant directement la poudre d'escampette. A croire qu'elle n'a jamais aperçue le loup dans sa vie celle-là.

— Reviens quand tu veux mec, la porte est grande ouverte. Rigole encore Marvin alors que je ramène cet alcoolique jusqu'à la porte. Barre-toi maintenant et que je ne te croise plus jamais.

Je pousse Miguel si fort dans l'allée du jardin que Max qui ne se trouve pas loin pousse un juron en rattrapant ce type à la dernière seconde. La situation est cocasse mais je n'aime pas qu'on me manque de respect.

— Vous êtes Jared Collins ?

Je regarde cette femme qui marche timidement jusqu'au perron de la maison en regardant Miguel complètement à poil. Elle semble être paumée et surtout trop vielle pour faire partie de notre petite fête.

— Vous êtes qui ? Je descends les marches deux par deux en plissant les yeux septique. Et qu'est-ce que vous me voulez ?

— Vous dire merci..

— Pas de quoi, a plus.

Je ne cherche pas à comprendre ce qu'elle me veut. Merci ? Je ne suis pas bien certain de comprendre cet excès de gentillesse aussi soudain. Je regagne la porte mais cette femme un peu trop habillée à mon goût m'arrête dans ma course.

— Attendez ! Hurle-t-elle désespérément en empoignant mon avant-bras. Je suis la mère de June.

Elle desserre son emprise en s'excusant silencieusement et je comprends bien trop rapidement qu'elle a choisit un bien trop mauvais moment pour des remerciements. Elle ne le sait pas, mais l'apocalypse est juste derrière ses murs.

— Je ne veux pas de vos remerciements, elle avait besoin de vous et vous êtes là. Ça ne me regarde plus maintenant.

— Elle avait raison, vous avez vraiment un caractère de cochon.

La colère me monte doucement à la tête en reprenant ce qui m'appartient. Mon bras qui se trouve être légèrement en compote depuis que cette garce me barre le chemin.

— Un caractère de cochon qui paye très chère pour que votre capricieuse de fille soit heureuse pour son anniversaire. Tentai-je de reprendre calmement en me raidissant. Apparement elle vit déjà mal l'absence de son père autant faire en sorte que quelque chose compense.

— Il vous ressemble beaucoup en tout cas.

La mère de June soupire en battant des cils comme si ses larmes venaient se joindre à la partie. Est-ce qu'il fallait vraiment que notre première rencontre se passe de cette manière ? Pas que cela me chagrine mais c'est toujours difficile d'être à la place du type qui fait de la peine volontairement aux autres.

— Vous voulez boire un verre ? Demandai-je en me frottant la nuque anxieux de ce qu'elle va me dire.

— Vous l'avez dit vous-même, ma fille a besoin de moi et puis honnêtement vous êtes la dernière personne avec qui j'ai envie de boire.

Il n'y a pas de doute, les deux se ressemblent comme un unique portrait.

My only one Where stories live. Discover now