Partie quatre vingt un

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La vie peut nous mettre au tapis, mais c'est à nous de choisir si l'on veut ou non se relever.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~
FLASH BACK

Là où vous vous trompez c'est de dire que la vengeance est parfaite quand le plat se mange froid. Non, aujourd'hui, j'affirme qu'il n'en est rien. Je regarde Marvin dans un lit de mort aussi morne que cette pièce trop blanche a mon goût. Je suis libre en attendant mon jugement mais si Marvin ou Nina porte plainte je suis bon à mettre en prison. Mon coeur s'emballe, je sais que je suis coupable d'une souffrance atroce que ce soit pour sa famille qui est un peu la mienne aussi mais surtout à ce bébé qui ne verra jamais ce qu'est la vie.

— J'ai besoin d'être avec mon fils.

Cathy, la mère de famille se tient à bonne distance en plaçant son sac à main comme office de barrière. Je crois qu'elle a peur de ma conduite, moi cet enfant adorable qui voulait toujours mettre la main à la pâte quand elle donnait des cours de cuisine imaginaire dans cette modeste cuisine. Maintenant, elle redoute mon comportement et en regardant son fils, je peux totalement le comprendre.

— Sors de cette chambre, Jared. Crache-t-elle presque en pointant d'un doigt la sortie. Tu as assez causer de tords à notre famille, tu ne crois pas ?

— Je ne peux pas revenir en arrière Cathy, j'ai dépassé les bornes et je m'en excuse mais il me mentait depuis des mois.

Une larme menace de se perdre, la femme quotidiennement souriante vient de me faire prendre en une fraction de seconde conscience que notre relation ne sera plus jamais comme avant. Évidemment, comme ça pourrait être autrement ? Mensonge, trahison, meurtrier ? Je viens de mettre une terme à ma relation avec Marvin en perdant le contrôle.

— Il n'y aucune raison qu'un adolescent se retrouve entre la vie et la mort parce que tu ne sais pas maîtriser ta colère. Peste-t-elle en se mordant comme pour garder son calme. Comment pourrait-elle se mettre avec quelqu'un d'aussi abject ?

Les mots sont violents mais tellement vrais que je ne trouve rien à dire.

— Je paye déjà mon comportement et ce n'est que le début.

— Ça ne sera jamais assez suffisant.

Je sors en trombe des urgences en me dirigeant tout droit à un arrêt de bus. Tout compte fait, les gens qui me regarde depuis leur siège ne me donne pas spécialement envie de faire ami-ami. Je ne me sens bien nulle part mais j'ai encore deux ans à faire d'université avant de me prendre totalement en charge. Je monte dans ce putain de bus et porte le peu qu'il me reste dans le pantalon. Une femme change soudainement de place en me regardant, une autre me lance des regards assassin et certains garçons a l'arrière du bus me tape sur l'épaule en me disant que j'ai bien fait.

— Ne me touche plus ou je te colle mon poing entre les deux yeux, Lincoln.

Il rit, apparement ma menace semble être appréciée. Plus tu dis des mots tordus et plus ils sont heureux cette bande de connards.

— Tu vas bientôt finir en taule de toute façon.

Il a raison mais me dire que c'est peut-être la dernière fois que je vis normalement me donne soudainement encore la gerbe.

— Je t'emmerde.

Le reste du trajet se fait dans un silence de mort et avant même que le bus ne s'arrête complètement, j'appuie sur le bouton et sort du bus en m'improvisant un arrêt. Je marche jusqu'à la maison et plus je me rapproche et plus la pression augmente.

— Ils disent dans les journaux que tu vas avoir des gros ennuis.

Andrew mon petit frère ne mâche jamais ses mots. Je jette ce torchon très loin dans le jardin en pestant.

— Arrête de lire tout ce qu'ils disent, Andrew.

— Ça craint, je vais faire quoi sans toi ?

Mon frère est la seule raison qui me pousse à être fort en attendant ma sentence. Il ne sait pas comment il va faire sans moi mais en réalité c'est moi qui n'imagine pas ma vie sans lui. Il s'assoit brutalement dans l'herbe et je le rejoins en passant mon bras autour de sa nuque.

— Ça va le faire mais tu dois faire quelque chose pour moi, d'accord ?

Il me regarde suspicieux avant de regarder l'horizon à perte de vue.

— Passe à autre chose, oublie ce que Marvin a fait.

Cette fois, Andrew sourit avant de se mettre à rire ironiquement. Bon, apparement la rancune est de famille.

— Je ne rigole pas Andrew fait ce que je te dis.

— Non mais tu entends ce que tu me dis au moins ? Crache-t-il avant de lancer un cailloux contre la clôture. Pourquoi tu veux que j'ai un minimum de respect envers lui ?

— Je suis assez dans la merde comme ça et pour infos, il vient de perdre un gosse et il se retrouve à l'hosto depuis deux semaines.

— Bien fait pour sa gueule.

Bon ok, je ne rentre même pas dans une conversation aussi stérile. Mon petit frère est clairement autant borné que moi alors autant ne même pas prendre la peine de lui faire entendre raison.

— J'espère que tu ne deviendras jamais comme moi. Dis-je en soupirant. Ça craint d'être..

— Amoureux ? Enchaîne-t-il en faisant mine d'être malade. La vache, ta raison il ne te reste plus que moi maintenant même nos parents te tourne le dos.

— Merci du con, je suis au courant.

Andrew se relève tout content mais surtout intelligent de notre discussion. Je mène la danse et c'est lui qui gère les opérations intellectuelle, ça marche comme ça entre nous.

— Il faut que tu prennes exemple, tu es le pire enfant de la famille, je sais que c'est difficile à vivre mais souvent les premiers enfants sont juste des tests, tu comprends ?

Non désolé je ne suis pas bien certain de comprendre.

— Alors c'est quoi ton plan ? Demandai-je curieux. On enterre Nina et Marvin dans la même tombe comme ça ils finissent heureux et on fait croire que c'était juste un accident ?

— Tout de suite, tu veux des morts.

Il se frotte le visage avant de reprendre plus calmement.

— Le but est de ne pas avoir de plainte contre toi, je m'occupe de Marvin, de sa mère la chieuse et de ta salope d'ex copine.

— Mais je croyais que tu ne voulais pas..

Je me redresse soucieux de ce que le petit génie invente encore comme connerie. Certes, il est le plus intelligent de nous deux mais je ne vois pas comment il pourrait faire un miracle.

— J'ai des tas de trucs à planifier, on se voit après. Me dit-il en se dirigeant jusqu'à la porte. Il y a pas que dans la Casa de Papel qu'il y a un professeur.

My only one Where stories live. Discover now