Partie trente

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L'amour nous détruit, il hante nos rêves, ronge nos jours... L'amour a tué plus de personnes que n'importe quelle maladie.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Il faut parfois faire des choix difficiles mais notre but ultime est de prendre le bon chemin où la lumière semble être au bout du tunnel. Ma raison me pousse à prendre une autre voie mais je crois bien que mon coeur appartient à ce garçon qui hante mes jours depuis notre première rencontre. Il n'est pas facile à vivre, pas souvent maniable mais il me fait sentir vivante comme personne ne l'avait jamais fait avant.

— Merci d'être là, Juno.

Ses lèvres s'échappent des miennes une fraction de seconde qui me semble les plus longues de toute mon existence. Je pousse un petit grognement de frustration en tentant de faire taire la horde de papillons qui volent dans mon ventre.

— Je t'embrasse beaucoup trop souvent en ce moment.

Nous gardons nos visages proches et pourtant il me semble être à des kilomètres. J'ai envie d'un petit signe de sa part, même infime mais j'en ai besoin pour avancer.

— S'il n'y avait rien, tu ne serais pas là.. Dis-je en soupirant. Je ne te demande rien, mais..

— Qu'est-ce que tu veux entendre ?

— Quelque chose que tu penses vraiment.

Mon cœur est en train de battre la chamade en attendant patiemment ce qu'il va me dire. Est-ce que nous pensons pareils à ce sujet ? Est-ce qu'il y a quelque chose de plus entre nous qu'une simple affection ? Est-ce que je me suis fait tout bonnement des films ?

— Tu es comme un putain de microbe, tu as sûrement fait la pire erreur de ta vie de vouloir faire partie de la mienne, mais je ne t'en veux pas, c'est à moi de ne pas faire le con.

— Enlève ton putain de microbe la prochaine fois, c'est pas mignon du tout.

— Ça tombe bien parce que je ne suis pas mignon.

La ville de Portland est tout simplement magnifique, un petit coin de paradis que je ne connaissait pas encore mais qui me tarde de visiter. Les artistes donnent le rythme avec des chansons entêtantes dans les rues, des concours de danse hip-hop entre jeunes et les habitants qui applaudissent à tout bout de champ.

— Tu connais cette femme ? Demandai-je a Jared en regardant la personne en question et son petit garçon depuis l'autre trottoir.

Il regarde dans ma direction en plissant les yeux à cause du soleil fracassant qui s'abat sur la ville.

— Non je ne crois pas.

Une jolie femme blonde s'avance timidement jusqu'à nous en s'adressant à Jared qui recule d'un pas en gardant une distance raisonnable.

— Vous êtes Jared Collins ? Je peux prendre une photo de vous avec mon petit garçon ?

— Non.

Il ne pouvais pas être plus impoli qu'à ce moment-là.
Je donne un petit coup de coude à ce garçon solitaire qui râle dans sa barbe.

— Juste une alors.

Les yeux du petit garçon brillent soudainement en relâchant son cornet de glace a même le goudron. Je n'avais jamais vue quelqu'un de si heureux à la simple idée de prendre une photo avec Jared.

— J'aimerais être comme toi quand je serais un grand.

Le petit blondinet sourit fièrement devant l'objectif puis s'empare finalement de la nuque de Jared qui ne semble pas être du tout à son aise.

— Mange plus de légumes, petit. Ils ne prennent pratiquement jamais de taille large chez nous.

Ses mots me blessent sûrement autant qu'à cette mère de famille qui lâche un petit hoquet de surprise en nous regardant. Comment peut-il dire ça a un enfant pas plus haut que trois pommes ? Le garçon fond en larmes sous nos yeux en grimpant dans les bras de sa maman.

— Comment pouvez-vous dire ça à un enfant de quatre ans ? Hurle-t-elle en nous pointant du doigt. Il vous aime beaucoup et me dit tout le temps qu'il veut être comme vous, alors pourquoi être imbuvable avec lui ?!

— Je suis certaine qu'il ne voulait pas dire ça..

Jared qui demeurait dans le silence depuis de longues secondes s'agace soudainement en bouchant les oreilles du petit garçon qui se mouche dans son propre tee-shirt.

— Il n'a pas besoin qu'on mentent parce qu'il n'a que quatre ans. Crache-t-il en portant presque tous les regards des passants sur nous. Ça s'appelle des encouragements.

— Vous avez de la chance d'être encore entouré avec votre comportement. J'espère que Léo ne sera jamais comme vous, vous méritez d'être abandonné par tout ceux que vous aimez, ça vous ferez peut-être comprendre certaine chose.

La femme tourmentée supprime la photo de son portable en partant rapidement avec le petit Léo qui s'endort dans ses bras. Je suis encore sous le choc de ses propos en restant silencieuse devant tout ce petit monde qui reprennent une activité en faisant croire qu'ils n'ont rien entendu.

— Putain, il fallait vraiment ça maintenant.

Il rejette son visage en arrière en le prenant dans ses mains.

— Ce n'est qu'un enfant qui voulait vivre son rêve.. Grimaçai-je en tentant de faire faire les frissons qui me recouvre entièrement. Tu es trop con..

— Je ne veux pas être le rêve de quelqu'un.

My only one Where stories live. Discover now