Partie quatre vingt cinq

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Il suffit d'avoir été au moins heureux une fois pour se persuader que la vie est belle.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Mes lèvres effleurent les siennes dans une délicatesse absolue. J'offre mon coeur à ce garçon qui a chamboulé ma vie de toutes les façons possibles. Il est mon monde, mon ami, celui qui connaît mes plus grands secrets. Roulant sur le lit, je me blottie dans ses bras en remerciant et aimant enfin la vie de m'avoir permise de rencontrer le plus bel amour qui soit.

— Je veux bien si j'ai droit à pleins de fleurs partout.

Plus heureuse qu'un petite Juno devant des chocolats pour Pâques, je ne fais pas attention à ses reproches et à cette moue boudeuse que j'embrasse encore et encore.

— Va pour cette merde, par contre pour la deuxième merde qui te sert de sœur c'était pas une blague.

— Ok on invite pas ta vielle sorcière de mère.

Le coussin que je viens de me prendre dans la figure vient de me remettre les idées en place en moins d'une seconde ce qui a le don de le faire rire.

— Ok je te paye pas ta robe, ta mère le fera avec LES SOUS que j'ai mis dans son putain de billet d'avion.

J'ai une mine horrifiée devant tant de radinerie de la part d'un millionnaire. Même ses couches ne devaient pas être en coton mais baigner dans de l'or dix-huit carats.

— Tu connais ton signe astrologique chinois ? Demandai-je agacée de cette remarque.

— Non, j'ai une tête à connaître la vie des chinois ?

Riche et con, voilà exactement le terme que je cherche depuis le début de cette dispute.

— TU ES UN PUTAIN DE RAT.

J'enfonce mon coussin dans son visage si fort que son corps se plaque automatiquement contre le matelas. Il ne veut même pas se battre, non monsieur patiente tranquillement en attendant que je calme mes pulsions meurtrières.

— Tu as fini ton spectacle vipère ? Me demande-t-il trop calmement à mon goût. J'ai peut-être une côte brisée avec ton poids de vache morte.

A ce moment-là, je crois que je ressemble plus à une mitraillette prête à le mettre à terre plutôt qu'une grosse vache comme signe chinois. Il vient de le comprendre à la façon dont il me sourit comme un idiot.

— UPPERCUT ET BIM DANS TA FACE !

Il se redresse d'un bond du lit en mimant un but contre la fenêtre avec une paire de chaussettes en boule. Ah ouais le gamin est chiffonné de naissance.. Je me relève aussi subitement, en enlevant avec aisance tous mes vêtements jusqu'à être en petite tenue.

— TU ME VOIS ? UPPERCUT ET BIM, TU NE PROFITERAS DE RIEN DE LA VACHE VU QU'ELLE DORS SUR LE CANAPÉ.

Et je me barre en refermant avec toute la virulence que je suis capable de mettre dans la porte de la chambre. Ne laisse jamais quelqu'un t'atteindre psychologiquement; il est encore tant d'être une battante.

— June ?

Regarde bien, je te laisse apprendre le comportement des mecs de nos jours.

— Reviens ici, tu me montres ça et tu te casses..

— Laisse-moi tranquille et mate toi un film porno si tu n'as pas ce que tu veux.

Petite technique de rapprochement sur le canapé, genre j'ai rien dit de grave. C'est cadeau.

— J'ai pas besoin de ça, elles ne serons jamais mieux que toi..

Officiellement l'unes de ses meilleures disquettes rayées. 🏆👩🏼‍🦯

— Dommage, j'ai une traînée de mecs dans mes dm qui ne demande qu'à le voir mon corps de vache.

Toujours rendre la monnaie de sa pièce à son voisin même si ce n'est pas vrai.

— Qui est dans tes demandes d'amis, je peux savoir ?

— Relation discrète, relation parfaite, sur ceux bonne nuit le rat.

Queue entre les jambes, monsieur me lâche enfin la grappe en jurant dans sa barbe comme un idiot jusqu'à la chambre. Je suis certaine qu'il reviendra la prochaine fois avec des excuses plus élaborées. D'ailleurs, il se fait qu'il n'a pas attendu très longtemps pour me rejoindre moins de dix minutes après notre dispute.

— Tu m'en veux encore ?

Je fais mine de ne pas entendre en montant le son de la télévision.

— Je pensais vraiment pas ce que j'ai dis, tu sais très bien que ton corps est parfait.

— Non justement, j'ai le corps d'un enfant à dix-neuf ans et des cicatrices partout.

Le corps change en vieillissant, le mien ressemble maintenant à un champ-de-mine à cause de notre accident avec Marvin. Une plaie encore loin d'être cicatrisée que j'ai encore beaucoup de mal à accepter même si nous avons exactement la même.

— Putain June, regarde-toi.. Tu es magnifique naturellement, cicatrices ou pas, avec ou sans formes. Chuchote-t-il en attrapant doucement mon visage entre ses mains. Nous avons exactement la même et nous devrions en être fière.

— Et maintenant tu n'as plus la même endurance qu'avant, je te regarde souffrir et tout ça et à cause de moi.

— Je ne souffre pas. Me dit-il simplement en relevant mon menton. Regarde-moi, je vais très bien.

Je ne regrette pas ce mauvais virage, je regrette simplement que l'homme que j'aime plus que tout au monde soit contraint de vivre avec un poumon en moins et donc ne plus vivre comme il le souhaite vraiment. Beaucoup moins de sport, d'endurance et cette si impressionnante cicatrice qui l'empêche pleinement de faire ses shooting photos si ils ne veulent pas mettre une petite retouche.

— Ne regarde pas le mauvais partout, je suis reconnaissant d'avoir contribué à ton rétablissement.

Il m'embrasse tout doucement aux coins des lèvres comme à une feuille fragile prête à se briser dans l'instant. Je crois que c'est vraiment ce que je suis à ce moment-là, une femme instable psychologiquement qui a besoin sans cesse d'être rassurée.

— Je le suis aussi vraiment..

Je crois que quoi qu'ils puissent dire, Jared Collins a le plus grand coeur qui soit. Il n'a pas hésité une seconde pour me venir en aide en mettant lui-même sa propre vie en danger.

— Regarde bien.

Il retire son tee-shirt et soulève doucement la couverture pour mettre côte à côte nos deux cicatrices.

— Nous avons une moitié de nous-mêmes pour toujours en commun. Me dit-il en comparant discrètement les similitudes. Rappelle-toi toujours de ça en la regardant, dieu nous a offert ses cadeaux uniques.

— Il est le symbole de notre amour.

My only one Where stories live. Discover now