Partie six

20.2K 969 130
                                    

On serait bien heureux si on pouvez s'abandonner soi-même comme on peut abandonner les autres.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Même avec un coussin contre mon crâne, la pièce est toujours autant bruyante. La voix aiguë de ma gouvernante qui explose de colère en me balançant un coup de chaussure en pleine tronche est sans doute la raison de mon agacement. Putain, il est dix heure, j'ai des maux de tête et la fâcheuse tendance a ne pas être du matin.

— Lève-toi, ça fait une heure que je t'appelle. Souffle Julia en me tapant sans aucune force. Il y a quelqu'un qui veut te parler et je ne suis pas certaine que tu vas en ressortir vivant.

— Qui que ce soit, elle peut allez se faire..

Julia qui ne semble pas plus avancée que moi me tire tellement fort les cheveux pour me faire taire que je suis incapable de poursuivre. Elle me balance un jogging propre en me menaçant du doigt.

— Je commence à en avoir ma claque de ton comportement. M'engueule-t-elle comme à un gosse. Non mais enfin, tu as quel âge ?

— L'âge qu'on me laisse tranquille, allez tchao la vielle.

Une bonne gifle dans la tronche, bizarrement elle vient de me mettre debout en deux secondes top chrono. Je jure dans ma barbe de la sortie de mon lit jusqu'au salon qui demeure davantage plus bruyant qu'il y a peine une minute.

— Oh non pas toi..

Je referme directement la porte en m'appuyant contre celle-ci de tout mon poids. La sorcière est presque dans ma maison, hors de question qu'elle me lance un sort cette connasse.

— Ouvre cette porte tout de suite !

— Crève !

Comme deux gamins que nous sommes, chacun d'entre nous tire et pousse pendant une infime minute qui me semble être une éternité. Je craque finalement en sortant juste mon visage. La brunette aux fusils à la place des yeux tente de me mettre un coup que j'esquive a la dernière seconde.

— Il faut que je te parle. Me dit-elle plus doucement. Arrête de faire le gamin..

— Tu as pas mon planning ? Je dors à cette heure normalement.

Elle pousse tellement fort de ses petites mains que la seule connerie qui me vient à ce moment-là est de me mettre sur le côté. La porte cède soudainement et cette garce en tombe à la renverse en se rattrapant de justesse contre un meuble en me fusillant des yeux.

— Rappelle-moi ton âge du con ?

— Vous avez quoi à me dire tous ça aujourd'hui ?

Elle soupire en lissant la robe trop courte qu'elle porte.

— Tu as deux secondes. Dis-je en tentant d'être le plus calme possible. Plus qu'une.. bouge-toi.

Elle m'ignore royalement en tournant dans le salon comme un lion en cage. Et après on me demande pourquoi je ne supporte personne ?

— Dis-moi si je me trompe mais ton cul ressemble exactement à celui de.. Tu peux me dire comment elle s'appelle déjà ? Ah oui, June.

— Ne redis plus jamais ça où je te jure que..

— Tu vas faire quoi ? Demandai-je en retournant la situation à mon avantage. Arrête moi si je me trompe mais c'était pas trop difficile de te mettre dans mon lit, non ?

Je crois bien qu'elle me hais encore plus maintenant que je suis en train de prendre doucement le contrôle. Dommage, elle ne sait pas de quoi je suis vraiment capable quand on m'agresse sans raison.

— Elle n'est pas bête, elle a déjà compris qu'elle ordure tu peux être.

Pourquoi est-ce que j'ai subitement envie de faire une petite partie de carte avec sa frangine maintenant ?

— On appelle tout de suite ? Demandai-je en sortant mon portable de ma poche. Ah ouais merde.. je crois qu'elle a oublié quelque chose chez moi.

Le sourire insolent qui me vient à le don de la rendre folle de rage.

— Elle ne voudra jamais de toi, ne cherche pas. Soupire-t-elle en fixant la banquette. Je peux savoir ce que fait ma culotte derrière le divan ?

— Ton parachute tu veux dire ?

Je la lève du bout des doigts en la suppliant silencieusement de la reprendre.

— Elle traine là depuis presque un an ? Me demande t'elle en prenant son bien recouvert de bave.

— Non malheureuse, c'est le jouet du chien.

Le rouge lui monte automatiquement aux joues en se balançant le morceau de tissu dans la poubelle.

— Mais va te faire foutre ! Donne-moi plutôt son portable et lâche-nous la grappe.

— Elle viendra elle-même, la porte est grande ouverte.

J'ai la tête prête à exploser, j'espère que mon aspirine sera suffisante à se massacre dans mon crâne.

— Elle ne viendra pas.

— Dommage, elle est plutôt bonne.

Elle me balance un doigt en pleine tronche avant de faire sens inverse. Merci mon dieu, je n'y croyais plus.

— Merci d'être venue me rendre visite, on ce refait ça une autre fois ?

— Connard !

~~~

Après deux interviews à la dernière minute et quelques heures à la salle de sport, je commence à me rendre compte que j'aime plus ma vie que n'importe qui sur terre. Je suis chanceux et surtout riche à un point inimaginable. Bon d'accord, l'argent ne fait pas le bonheur, bla-bla-bla. Mais je vous garantie que ça vous change à vie.

Je ne m'attendais pas à ce que tu sois si rapide, passe chez moi si tu veux.

Son message ne se fait pas attendre, c'est vraiment trop simple. Merci Angie, grâce à toi je vais me trouver une nouvelle occupation.

Pas de mauvais coup, elle ne doit pas savoir que je suis là, ok ?

Tout doux, je garde bien les secrets.

— Ça va beaucoup trop loin, Jared. Je lève les yeux en constatant que Julia regarde depuis un petit moment mon téléphone.

— Je ne te paye pas pour me faire une leçon de morale, Julia.

Elle me contemple de ses petits yeux gris en amande avant de me mettre un torchon en pleine poire.

— Je suis la seule à être encore là, c'est vraiment petit de me dire ça. Elle pousse un grognement en s'approchant de la porte. Appelle-moi quand tu auras besoin, grand maître !

— La bouffe va se faire toute seule peut-être ?

Elle claque bruyamment la porte derrière elle comme dans un comique. Putain, elle ne peut pas juste faire son travail ? J'ai la dalle.

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant