Partie quarante cinq

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On fait l'impossible pour regagner l'amour qu'on a perdu.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Le chaos est dans cette maison.
J'ai la tête qui tourne en regardant ce que je viens de faire après une énième crise de folie. June devrait prendre la porte de sortie après ça mais non, elle demeure immobile et silencieuse en regardant l'horizon depuis la piscine.

— Personne ne m'appelle pour un projet x dans le jardin ? Demande Marvin en me tendant une cigarette. Vous êtes vraiment pas des potes.

Ma mère est finalement partie avant la guerre comme une lâche et c'est ce que je lui reproche le plus souvent. Ils me rabaissent, n'acceptent pas mes choix puis ils fuient parce que c'est la solution la plus facile jusque-là.

— Qu'est-ce qu'elle voulait encore ?

Oh non Marvin, tu peux être mon pote que ça ne change pas ce que je pense. Je ne te dirais rien, personne n'a besoin de connaître la vie de cette traînée.

— Ça te regarde ?

— Tout doux mon lapin, tu as les couilles à l'envers aujourd'hui ?

Les mains fermement plaquées contre son torse, je repousse en arrière celui qui ne me fait plus rire depuis qu'il trouve cette situation amusante.

— Allez vous faire foutre !

Je pars rejoindre June sous une tonne de vannes venant de mes amis. De là où elle se trouve, ses yeux brillent plus puissamment que jamais et se confondent avec la lumière du soleil. Oui c'est exactement ça, elle ressemble à un putain de soleil qui donne des papillons dans votre cœur.

— Elle va s'y faire, Juno. Dis-je en m'accoudant contre la rambarde de la terrasse. Et puis même si ce n'est pas le cas, on s'en tape non ?

— Comment voudrais-tu qu'elle accepte quelque chose en sachant que moi-même je ne sais même pas ce qu'il y a entre nous ?

Elle marque un point et pourtant la seule dont je suis certain c'est que tout le monde voudrait d'une femme comme June dans sa vie. Elle a ce don de rendre heureux les gens sans faire quoi que ce soit, de vous mettre le sourire aux lèvres avec ses mots bien choisi et de vous faire dire n'importe quoi juste parce qu'elle vous fait les yeux doux.

— Je ne pourrais pas te le dire non plus mais avec toi, je me sens bien. Chuchotai-je comme pour moi-même. Tu sais rendre les gens heureux.

— Ça ne fait pas tout pourtant, qui arrive à me rendre heureuse moi ?

Apparement pas moi où elle ne me regarderait pas avec les larmes aux yeux.

— Je fais de mon mieux mais tu en veux toujours plus apparement.

— Toujours plus ? Répète-elle comme pour se convaincre de ce que je viens de dire. Même cette harpie qui te sert de mère ne m'imagine pas être celle qu'il te faut.

Elle en a gros sur le cœur, j'en ai gros sur les couilles. Oui, oui cette phrase n'est pas faite dans une histoire comme la nôtre mais c'est ce que je pense. On ne vous a pas dit que c'était toujours tout beau et tout rose à ce que je sache.

— Cette harpie a une vie de merde, comment pourrait-elle savoir ce qui est bon pour moi ?

Elle reste silencieuse en contemplant le paysage. Oh non, Juno c'est pas le moment de me faire la sourde oreille maintenant que je suis sur le point de te dire ce que je pense vraiment.

— Il te faut quoi pour comprendre que c'est de toi dont j'ai besoin dans ma vie ?

Je ne veux pas faire les choses trop vite, mais mes sentiments parle à ma place. Idiot, pas besoin de faire un dessin pour que quelqu'un comprenne à quel point j'aime cette fille. Il me fallait vraiment quarante cinq chapitres pour le comprendre ? Non en réalité, je le savais déjà depuis longtemps mais c'est toujours difficile de le dire.

— Arrête de dire n'importe quoi..

— Ne ferme pas les yeux parce que c'est plus simple, mauviette. Soupirai-je en redressant son visage sous mes doigts. Ce ne sont que des mots, ça ne veut pas dire que tout sera plus beau parce qu'ils sont dit à voix haute.

A la façon dont elle me regarde, je suis conscient que ses peurs persistent encore.

— Mais souvent ça fait du bien..

Sa colère masque cette tristesse qui la submerge. June lâche soudainement prise en me tombant dans les bras comme une petite fille qui a besoin de tendresse et c'est exactement pour ça que je suis encore ici a l'heure d'aujourd'hui. Elle a besoin d'amour et d'affection et je crois que j'en ai autant besoin qu'elle.

— Qu'est-ce que tu as besoin d'entendre ? Demandai-je en recouvrant son corps de mes bras.

— Le mot magique ?

Je ne pourrais pas dire ses trois mots maintenant à moins qu'elle me soudoie d'une autre manière. Est-ce que je viens vraiment de dire ça ? Je rectifie, à moins que je ne sois trop ivre pour me souvenir de cette phrase le lendemain.

— Tu m'avais manqué.

Ses gifles de mini pouce ne me manque jamais en revanche.

— Je pourrais peut-être faire un effort à une condition..

— Ah oui, laquelle ?

Mes lèvres trouvent les siennes à la seconde suivante et c'est certainement à ce moment-là que je respire le mieux. Autant dire que même si je ne suis pas encore capable de lâcher totalement prise comme elle est prête à le faire, je pourrais bien faire tout ce qu'il y a de possible et inimaginable si elle me le demanderait.

— Il faudra attendre ce soir si tu veux le savoir.

My only one Where stories live. Discover now