Partie quarante neuf

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On dit que croire au destin, c'est renoncer à son libre arbitre ; que la persévérance ne permet pas de contrer le sort auquel nous sommes destinés.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Depuis cette maudite balustrade, je regarde cette magnifique femme qui danse de manière sensuelle dans une jolie robe sombre. Les lumières dorées reflètent son bronzage impeccable et ses grands yeux qui brillent dans la nuit. Souriant avec insolence, elle me captive en faisant descendre doucement une bretelle contre son épaule. Marvin admire silencieux mais amoureux comme une bonne partie des fêtards ce qui à l'origine doit être à moi.

— Elle est vraiment bonne cette fille.

Tommy, un cousin à Marvin que je ne supporte absolument pas depuis que nous sommes enfants me fanfaronne sous le nez.

— Regarde ailleurs, elle est déjà prise. Dis-je la mâchoire de plus en plus serrée.

— Elle a qu'elle genre de relation ? Parce que directement les mains aux fesses ça en devient presque gênant.

La colère m'envahit soudainement en m'avouant que ce qu'il me dit s'avère ne pas être une mensonge. Deux corps qui franchissent une barrière imaginaire en dansant beaucoup trop proche l'un de l'autre, c'est ce qui se rapproche le plus de cette soudaine source de colère qui m'explose en pleine figure. Tommy tombe en arrière en finissant sa course dans une table basse. Le suivant ne s'imagine pas encore que je vais lui faire vivre le pire moment de son existence dans moins d'une minute.

— Tu peux pas descendre, arrête tes conneries.

Marvin tente une approche mais je le repousse violemment en arrière comme son cousin en descendant les escaliers à toute vitesse.

— Jared !

Tant pis, il faut absolument que je m'impose même si ça veut dire que je suis contraint à être plus proche que je n'ai jamais été de ses gens qui se disent être des fans. J'esquive un groupe qui dansent, des alcooliques encore devant les comptoirs et même un d'entre eux qui refait sagement la moquette tellement qu'il est ivre.

— Remontez tout de suite, Collins ! M'interpelle un agent de sécurité en imaginant déjà la catastrophe. Ils sont déchaînés depuis votre entrée tout à l'heure.

— Assurez-vous qu'il ne s'approche pas alors, j'ai quelque chose à faire qui ne peux pas attendre.

L'homme soupire en comprenant que je ferais tout sauf ce qu'il me demande parce que mon urgence de rejoindre June est bien trop importante à mes yeux à ce moment-là. Je me faufile à toute vitesse dans un raz-de-marée de personnes qui se déchaînent sur la piste de danse en trouvant presque directement ma cible. Ils sont là, si proche que de l'acide me remonte dans la gorge en poussant doucement ce trentenaire qui colle son corps contre le sien. Je ne peux pas me permettre qu'on me remarque maintenant.

— Il faut qu'on discute. Dis-je en serrant le bras de June dans ma main. Bouge, je ne rigole pas.

— Retourne dans ta forteresse mon gars ou je rameute tout le monde.

Je venais en terrain conquis certain qu'il partirait rapidement mais le con ne tient même pas droit. Il se retient à une barre de pool-dance en me fusillant de ses petits yeux injectés de sang.

— Ne pose plus jamais tes mains sur elle, je me suis bien fait comprendre ?

Je me rapproche davantage ce qui semble le faire sourire. Cet abruti me cherche un peu trop en ne s'imaginant pas une seconde que je suis capable de refaire son portrait juste parce qu'il a mit ses mains où il ne fallait pas.

— Sinon quoi ?

Il me repousse doucement en arrière dans une dernière provocation et mon poing cogne soudainement dans son nez. Il vacille, se retient de justesse en passant ses doigts sur le sang qui coule légèrement.

— Bravo, du con c'est vraiment intelligent de ta part de faire ça. Se la ramène June en m'applaudissant théâtralement. Je croyais qu'on faisait ce qu'on voulait, tu sais ? Pas de relation exclusive.

— Ferme-là, je te sonnerais après toi.

Cette emmerdeuse complètement bourrée ne fait absolument pas ce que je demande en continuant son nouveau jeu de provocation.

— Ne te ridiculise pas, c'est donnant-donnant.

Elle est en train de me rendre dingue devant un petit cercle de fêtards qui s'attroupent devant nous en cherchant à comprendre ce qu'il se passe. J'oublie totalement mon ennemi derrière moi qui en profite pour me mettre un coup mortel dans la tête. Je crois que c'est la première fois que je peux entendre le bruit de la musique de loin comme si elle ne venait pas de la même pièce où nous nous trouvons.

— Jared.. je..

Mes yeux papillonnent un court instant en sentant des douleurs de plus en plus forte qui me paralyse sur place. Je touche silencieusement l'arrière de mon crâne en comprenant facilement que ce coup venait plutôt d'une bouteille encore pleine.

— Il faut que j'appelle les urgences avec ton portable !

— Je vais le tuer avant.

J'ai certainement des morceaux de verres dans le crâne mais même comme ça, la colère parle à ma place et me fait perdre toute rationalité. Tout s'enchaînent si rapidement que je saute dessus ce type qui tente de prendre la fuite en le bloquant contre le carrelage imbibé et collant de boisson. Comme il me l'avait dit juste avant, c'est une vingtaine de personnes qui se tapent dessus en faisant naître dans la pièce une incroyable bagarre générale.

— Les flics arrivent bientôt, sors d'ici !

Je reconnais la voix insistante de Marvin dans ce brouhaha incessant.

— Barre-toi sans moi alors.

Ses deux mains m'agrippent soudainement en me remettant debout en moins d'une seconde. Je crois que c'est la première fois que je le vois si en colère à la façon dont il me secoue de plus en plus fort en tentant de me faire revenir à la raison.

— Il a comprit la leçon, pense à June juste une seconde, elle est paumée.

Il me montre du doigt celle qui est à l'origine de toute cette merde et bêtement mon coeur se serre en regardant cette femme morte de trouille au milieu de la piste. Je la rejoins après un combat violent dans ma tête entre ce que me dit le petit ange et le diable d'un autre côté.

— Je me casse. Lui dis-je les lèvres pincées de rancoeur. tu peux le rejoindre si tu veux.

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