Partie huit

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Les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse.

~~~ Point de vue de June. ~~~

À la manière dont elle me regarde, je suis plus ou moins certaine qu'il n'y aura pas de deuxième chance possible. Ses yeux brillent tellement qu'elle commence à me foutre la trouille. Soit gentille, vielle emmerdeuse, lâche-moi la grappe.

— Monte dans la voiture, June. Me dit-elle en me serrant un peu plus fort l'avant-bras. Je ne plaisante plus maintenant.

— Oh ça non, moi non plus.

Je murmure en tentant de reprendre mon calme mais rien ne fonctionne. Je suis en colère d'être toujours prise pour une enfant mais encore plus de me prendre la honte devant Jared qui s'interpose a ma plus grande surprise.

— Pas besoin de faire ça, elle reste ici. Grogne-t-il de cette voix plus rauque encore que d'origine.

— Oh tu crois vraiment ça ?

Je voyais Angelina comme une personne protectrice mais à ce point-là, c'est vraiment de l'abus. Elle arrive à me faire comprendre qu'elle aura toujours d'une façon ou d'une autre un impact dans ma vie et je ne le supporte pas. Je suis grande, j'ai besoin d'apprendre de moi-même mes erreurs.

— Je te le répète pour la dernière fois, elle fait ce qu'elle veut. Dit-il en la repoussant en arrière. Dans cette maison personne ne te lèche les fesses ma vielle.

— Je rentrerais tout à l'heure et c'est moi qui choisirait.

Je trouve cette soudaine force de dire moi-même ce que je veux même si être en compagnie d'un mannequin en carton qui se croit tout permis ne me fait pas non plus envie là tout de suite. Je préfère encore attendre que la tempête passe avant de rentrer avec ma sœur.

— Maintenant ou jamais, va si June si tu veux faire un choix fait le tout de suite. Explose-t-elle en me pointant du doigt. Je ne dis pas ça pour être une emmerdeuse, tu es ma sœur.

La pièce tangue sous mes yeux et c'est de cette façon que je fais preuve de caractère en ouvrant la porte. Je vais regretter ce que je viens de faire mais vous n'imaginez pas cette sensation qui m'envahit en choisissant enfin mon propre choix. Le battant de la porte se referme dans un claquement sonore bruyant puis plus rien, le vide complet en retrouvant un silence mortuaire dans la maison.

— Ça va être ta fête après. Me dit-il simplement en balançant une aspirine dans un verre.

Je m'assieds sur la dernière marche en frottant vigoureusement mon poignet entre ma main.

— Ça va ton poignet ?

— Oui oui, je ne m'y attendais pas c'est tout.

Il s'en va un court instant jusqu'à la cuisine. Ah oui effectivement, il en a strictement rien à faire. Je reste comme cette boudeuse que je suis dans les escaliers mais ce que je viens de me recevoir à peine dans la tête me rassure. Des glaçons, ce con à un minimum de conscience, un exploit.

— Merci. Dis-je simplement en tendant la main dans sa direction.

Il me scrute un instant où je comprends qu'il ne me donnera rien du tout.

— Tu croyais que c'était pour toi ? Me demande-t-il un petit sourire taquin au coin des lèvres. Un whisky chaud c'est plus un bon whisky.

Son insolence me coupe le sifflet. J'ouvre la bouche puis la referme aussitôt en me rappelant ce que je peux bien faire ici.

— Je croyais que tu ne voulais pas que je reste, pourquoi tu as changé d'avis ?

— Je voulais la faire chiez, il n'y a aucun rapport avec toi.

Je le suis jusqu'à dans la cuisine en prenant place sur un tabouret devant l'îlot. Le bad boy est difficile à comprendre, c'est tout ce que je connais à ce moment-là de son caractère. La situation dans laquelle nous, nous trouvons est bizarre mais j'aime bien son honnêteté, il est fidèle à lui-même et ne se force pas.

— Raconte-moi ce qui te pousse à être un gros con avec des grands airs, Collins.

Ma question semble le surprendre parce qu'il oublie de mettre le gaz en route pour faire cuire des pâtes.

— La vache, tu ne connais pas la diplomatie toi.

— Pardon, c'était pas comme ça que..

Le rouge me monte soudain aux joues en comprenant mon manque de diplomatie. Le vin me monte déjà à la tête où je commence à prendre de ses mauvaises habitudes ?

— Commence pas te confondre en excuse, je m'en tape de ce que tu penses de moi.

Cette insolence me coupe le sifflet, jusqu'à aujourd'hui je ne connaissais pas encore une personne capable de dire tout haut ce qu'il pense sans se remettre en question. En gros, c'est comme ça et pas autrement, point à la ligne.

— Ils montrent que ceux qu'ils veulent et ça m'arrange. Pas envie de faire des efforts avec qui que ce soit.

Le vin me monte a la tête mais a le don de me permettre d'oublier ma dispute avec Angelina. Je m'installe dans le divan après un plat de pâtes aussi dégoûtant que possible. Nous sifflons une bouteille de rouge en silence et souvent je remarque qu'il me regarde comme s'il n'avait pas confiance. Je peux comprendre, on ne se connaît pas puis il faut dire que notre rencontre de la veille a été laborieuse.

— Crève, je ne supporte pas cette merde.

Le Titanic ou mon film préféré depuis belle lurette.

— Il y a quelques jours, j'ai dormi sous un pont et aujourd'hui je suis ici.

Il mime un haut-le-cœur en passant ses yeux de la télé à moi.

— Sur le plus grand navire du monde, à boire du champagne en de si bonne compagnie.

Ma bouche forme un cœur de surprise en comprenant qu'il connaît une réplique de ce film. Il se renfrogne soudainement impassible comme si de le dire à voix haute lui faisait perdre toute crédibilité.

— Vous êtes toutes pareilles avec vos films de merde.

Je souris franchement en poursuivant au fur et à mesure mon amour pour Rose et Jack. Je cite chaque réplique que je connais avec tout mon coeur et toute mon âme devant un Jared qui somnole à l'autre bout du divan.

— Il m'a sauvée de toutes les façons possibles dont on peut sauver une personne..

— Mais putain la ferme !

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant