Partie cinquante six

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Tu m'as oublié en oubliant qui tu étais.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Je choisis un endroit plutôt correct mais qui surtout me paraît être assez tranquille. Certainement trop chère pour la plupart des touristes qui logent en masse dans les hôtels voisins, je m'avance vers l'accueil suivie de June qui regarde bouche ouverte les lieux qui nous entourent. La réceptionniste regarde une seconde mes vêtements en plissant les yeux comme ils n'étaient pas adaptés.

— Bonsoir, vous avez réservé ? Me demande-t-elle en reluquant ensuite June qui reste timidement en retrait.

— Non, j'ai besoin d'une chambre justement.

Personne ne doit me reconnaître en partie à cause des paparazzis qui grouillent dans les rues en cherchant quelque chose à se mettre sous la dent. Les scoops vont bon train à New-York c'est ce qui entre autre fait vivre cette ville et la dynamise mais à la longue c'est agaçant.

— J'ai besoin de votre aide. Chuchotai-je en reposant un billet sous son nez. Vous ne m'avez jamais vu ici et je m'arrange pour vos donner une belle somme d'argent comme pourboire à la fin.

Elle plisse le nez en cherchant certainement avec qui elle est en train de faire affaire. Effectivement, avec cette gueule certainement en sang, je veux bien comprendre son manque d'enthousiasme.

— Qui êtes-vous ? Me demande-t-elle finalement regardant le deuxième billet que je propose.

Putain mais elle est vraiment conne celle-là.

— Bon ça va bien de lui faire du rentre dedans maintenant ? On paye comme toute le monde et vous nous donnez notre chambre, merci vous serez aimable.

Nous regardons silencieux June qui devient rouge comme une pivoine en baissant timidement d'un ton. Putain mais c'est quoi cette crise de jalousie alors que je me démène pour obtenir cette putain de chambre ?

— Et range-moi cet argent, c'est son travail après tout..

Madame et son chignon nous montre la sortie du doigt en soupirant.

— Vous me faites perdre mon temps, sortez de cet hôtel s'il vous plaît.

— Vous savez comme elles sont les femmes. Dis-je en donnant un coup de coude discret à June qui couine. Pas vrai, que tu disais ça pour rire ?

— Hum..

J'ai encore le goût du sang dans la bouche et le tee-shirt qui me colle beaucoup trop. Je vais commettre un meurtre si elle continue de me faire cette moue boudeuse de gosse de riche.

— Gardez le pourboire, c'est bon. Dit-elle finalement en croisant les bras contre sa poitrine.

Je soulève rapidement ma capuche en montrant mon visage sous la lumière qui se diffuse du spot lumineux. Celle qui s'appelle apparement Denisa semble enfin comprendre en me donnant subitement un carte.

— Je suis confuse, veuillez m'excuser pour mon comportement. Nous sommes sincèrement heureux de vous accueillir au sein de notre établissement.

Nous regagnons la suite après des œillades des membres du personnels qui ne semble pas comprendre pourquoi nous avons des traitements de faveurs. Ma capuche encore bien sur la tête, nous longeons les couloirs en contemplant ce qui ne ressemble en aucun cas a une chambre de standing.

— Bon tu vas me dire c'est quoi ton problème, sorcière ? Demandai-je a June qui mate du coin de l'œil cette vue imprenable sur les buildings.

— Vous allez bien ensemble toi et ton flambi.

Les douleurs dans mon visage m'empêche de rire à cette remarque mais j'arrive facilement à comprendre que c'est en partie parce que je compte beaucoup à ses yeux qu'elle est jalouse à ce point-là. Si j'avais la force de lui dire vraiment ce que je pense, elle ne s'inquiéterait pas autant.

— Je te préfère toi.

Elle me repousse en reposant une main contre mon torse mais le sang qui imbibe encore le dessous de mon tee-shirt tâche légèrement ses doigts.

— Soulève ton tee-shirt, Jared. Me dit-elle presque les larmes aux yeux. Bon sang, tu veux bien me dire ce qui s'est passé a la fin ?

— Des clochards voulaient me prendre une clope mais j'avais rien sur moi, c'est aussi simple que ça.

Mon infirmière me soigne une bonne partie de la nuit en tapotant doucement une tonne de coton imbibé d'alcool sur mes plaies. Je râle parce que je peux le faire moi-même mais en soit personne ne dirait non à se faire dorloter comme un gamin.

— Ils voulaient juste une cigarette ?

— Ils s'imaginaient certainement que j'avais autre chose dans la poche.

J'ai bien souffert dans cette bagarre mais en attendant il y en a au moins deux sur trois peut-être bien encore à terre à ce moment-là et c'était le but. J'ai besoin d'extérioriser ce que je ressens et souvent un punching-ball ne suffit plus à mettre cette haine entre parenthèse.

— J'espère qu'ils sont encore kao vu ce qu'ils ont fait. Soupire-t-elle en reposant son front contre le mien. Je me suis inquiétée pour une bonne raison du coup.

— Inquiète ?

Je suis surpris, personne ne m'avait jamais dit ça avant ou alors c'est encore un secret sous scellé. Même en réfléchissant, je ne crois même pas que ma propre mère a déjà ressentie ce sentiment une seule fois dans toute son existence. Elle a comprit rapidement que je ne pourrais jamais être le garçon modèle qu'elle voulait.

— Oui, je croyais que c'était en rapport avec ce qui s'est passé ce matin..

Elle se trompe, elle est la meilleure chose qui me soit arrivée au moment où j'en avais le plus besoin dans ma vie. Peut-être qu'elle ne porte pas assez de confiance en elle-même, mais je me sens capable de changer ses aprioris. 

— Ah oui vraiment ?

J'empoigne une fesse de ma main libre en l'attirant jusqu'à moi. Elle m'embrasse légèrement du bout des lèvres sur ma plaie encore ouverte en s'excusant.

— Tu es parfaite, il faut juste apprendre à te faire confiance, Juno.

My only one Where stories live. Discover now