Partie soixante quatorze

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Croyez ce qui vous aide à mieux dormir la nuit.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Je chante à tue-tête une musique des Jonas Brothers avec comme micro la paille de mon granite à la cerise. Aujourd'hui, je suis une femme libre, une femme heureuse qui a comme compagnie un homme des plus beaux de New-York. Ses cheveux en bataille dansent sous le vent brûlant du Maryland, ses lèvres sont bleues à cause de la menthe chimique et ses dents virent de la même teinte en le regardant rire derrière ses lunette de soleil.

— Danse avec moi, Collins.

Il me jette un œil en coin en ne comprenant certainement pas ce que je viens de dire dans ma langue natale. Je suis davantage à l'aise avec le français qui m'a bercé toute ma vie.

— Parle moins vite si tu veux que je comprenne quelque chose, Decker.

Je recommence bien moins rapidement et soudainement la voiture ralentie jusqu'à perdre totalement son allure d'origine.

— J'ai pas compris, désolé.

Il ment, je le remarque à la façon dont il sourit taquin.

— Tu as très bien compris.

Ses lèvres rencontrent les miennes une infime seconde et les frissons me gagnent dans tout le ventre en ne sentant soudainement plus son contact. Avec lui, je respire toujours mieux quand je suis en apnée à cause de nos baisers.

— On est sur une autoroute, Juno, elle est complètement conne ton envie.

Une nouvelle chanson de ma playlist fuse dans les enceinte de la voiture. The Korgis - Everybody's Got To Learn Sometime. Cette musique a fait partie de mon enfance grâce à ma mère qui dansait des slows avec ma sœur et moi-même. Elle voulait nous faire comprendre que nous n'avons pas besoin de garçons dans nos vies, seulement nous trois et la chance d'être ensemble. Aujourd'hui quelqu'un partage ma vie et avec maman et Angelina nous ne sommes plus autant fusionnel qu'avant.

— Alors cap ou pas cap ?

Son sourire vaut bien tout les cap ou pas cap du monde. Il sort de la voiture en montant sur le capot sombre de la berline en me tendant une main que j'accepte avec joie.

— Tu doutes de moi ? Me demande-t-il en caressant du bout du nez ma nuque. Toujours cap pour des bêtises.

Nous dansons notre slow en rythme avec la musique. Comme d'habitude, nous nous retrouvons dans une bulle où nous sommes seuls et heureux. Les conducteurs des voitures klaxonnent joyeusement de temps en temps certainement sans comprendre ce que nous faisons avec tant d'entrain.

— Je suis fière de toi. Murmurai-je en me blottissant dans ses bras.

— Ah oui, pourquoi ?

— Pas une seconde tu as renoncer à notre histoire.

Je ne reconnaissais plus celui qui a fait battre mon cœur dès la première seconde. Je n'avais plus de repères, plus de sentiments assez fort parce que nos vies ne me semblaient pas être assez similaires puis j'ai finalement compris qu'il m'aimait à un point inimaginable en le regardant endormi à mon chevet cette après-midi où j'ai ouvert les yeux.

— Encore heureux, on a encore beaucoup de chose à vivre toi et moi.

— Ah oui lesquelles ?

La chanson est terminée depuis longtemps maintenant, nous sommes toujours debout idiotement sur le capot de la voiture mais je ne veux pas que cette conversation se termine. J'ai envie de connaître ses envies, ce qu'il pense de notre histoire même si nos familles ne sont pas de notre avis.

— Premièrement tu dois m'apprendre la langue française, deuxièmement faire un putain de voyage, troisièmement..

Il compte ses doigts tout sourire aux lèvres mais je le coupe dans ses rêveries en parlant instinctivement de tout ce que je voulais dans mon adolescence.

— Et il est où mon putain de mariage comme dans les films ?

J'ai totalement son attention à ses mots.
Il se racle soudainement la gorge et je comprends facilement que l'engagement n'est pas son rêve. Jared aime être libre, personne ne lui mettra une corde autour du cou.

— Bonne question mais certainement pas avec moi.

Je trouve ses mots durs mais nous ne pensons simplement pas de la même manière. Plus jeune, je regardais les robes dans les magazines en rêvant d'être entourée de ma famille et de mes amis, d'être avec la personne que j'aime, d'une maison, d'un enfant et d'un chien. Peut-être que les films se trompent, les fins heureuses ne finissent pas toutes de la même façon.

— Je ne veux pas d'engagements, c'est flippant d'être à la botte de quelqu'un.

— Donc tu ne rêves pas de dire aux yeux de tous que tu as une femme ?

Sa bouche s'ouvre machinalement puis se referme sans que le moindre mot ne veuille en sortir. Pourquoi est-ce que ses peurs gâchent ce qu'il veut vraiment ?

— Je t'offre une vie où tu auras tout ce que tu veux mais ça je ne peux pas.

— L'argent n'achète pas le cœur des gens, Jared..

Il passe une main sur son visage avec agacement en soupirant.

— Le mariage non plus.

Il me fait descendre du capot et nous regagnons notre habitacle sans ne jamais remettre cette conversation sur le tapis. La discussion est close, si je veux d'une vie avec lui, il ne m'offrira pas mes rêves d'enfants. La musique redevient soudainement platonique et je n'ai plus le cœur à faire un karaoké. Je caresse laconiquement la petite chienne entre les oreilles en savourant ses petits aboiement joyeux.

— Holly a besoin d'une pause. Dis-je finalement après deux heures de route sous un soleil de plomb.

— Putain de chien..

My only one Where stories live. Discover now