Partie trente six

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Il est ton premier amour, j'attendrai d'être ton dernier. Peu importe le temps que ça prendra.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Nous sortons de Massey's Industrie silencieux depuis cette confrontation. June a les lèvres roses et gonflées à cause des morsures qu'elles s'infligent tant sa colère est grande. Je peux comprendre ce qu'elle ressent parce que ma mère est certainement là personne que j'ai fuis toute ma vie comme d'une maladie.

— La prochaine fois soit juste honnête, je n'aime pas tous ses mensonges.

— Je ne mens pas, June. Répétai-je en faisant disparaître cette mauvaise fierté. Tu es ma personne préférée depuis exactement un mois.

Elle ne me sourit pas, au contraire elle passe une main sur son visage avant de me faire signe de me taire.

— Je suis désolée.. Je n'arrive pas à te croire.

Prête à prendre un taxi comme la dernière fois, je la retiens d'un geste de la main en cherchant à comprendre ce qui pourrait rendre cette femme aussi impassible devant ses mots. Je croyais que finalement c'était ça le vrai problème à l'histoire. Je fais dix pas et je recule de huit encore plus vite que ma propre ombre.

— Je sais bien que j'ai fais des erreurs mais il y a quelque chose que j'ai compris maintenant.

— Qu'est-ce que tu as compris, Jared ?

Mes barrières s'envolent aujourd'hui mais je ne sais pas encore si c'est à cause du fait que j'ai cette angoisse de la perdre pour de bon ou alors parce que je veux faire chiez mon monde surtout si ça concerne celui de ma mère.

— Que je ne pouvais pas vivre sans toi.

Les quelques employés qui naviguent entre nous font semblant de ne pas entendre ses propos certainement parce qu'ils savent que je pourrais les mettre à la porte tout ça parce que je suis en rogne. June reste de marbre en se mordant une nouvelle fois ses lèvres déjà bien amochées.

— C'est tout ce que je voulais entendre mais pas dans ses conditions, pas parce que tu as peur de me perdre. Dit-elle simplement en soupirant. J'ai besoin de temps, Jared. Les mots que tu m'as dit la dernière fois ne partiront jamais de mon esprit mais je sais que tu as raison.

Bouche ouverte, une boule de bowling est en train de naître dans sa gorge en ne trouvant plus la force de me dire ce qu'elle ressent.

— Je ne suis pas une femme qui te conviendrait. Nous ne vivons pas dans le même monde, tu comprends ? Je suis trop jeune, trop innocente et toi trop brisé pour qu'on te répare.

— Répare-moi comme tu peux alors, je ne compte pas abandonner parce que nous ne venons pas du même milieu.

Elle ne trouve rien a redire à ça, encore mieux elle part en me laissant comme un con sous ce soleil de plomb. Je crois qu'elle a raison, c'est peine perdue entre nous et pourtant quelque chose me retient d'y mettre vraiment un terme. Bizarrement, je me sens mieux depuis que je la connais, elle a un effet positif à ma vie même si je suis totalement contradictoire dans mes mots.

— Tout va bien ?

Le sourire de la gouvernante disparaît aussitôt en me regardant depuis la cuisine ouverte. Je crois qu'elle se doute que je ne suis pas dans mon assiette ou du moins ce qui veut dire que je risque à tout moment de foutre tout ce qu'il y a dans cette maison en vrac.

— Ça va nickel, ça se voit pas ?

— Raconte-moi ce qui se trame dans cette petite tête.

Elle m'apporte une bière en me faisant signe de la rejoindre devant la piscine ou se trouve les transats. Julia me connaît depuis tout petit, elle sait que j'ai besoin de ses conseils parce que je suis bidon en ce qui concerne mes sentiments.

— Cette fille de la dernière fois, tu te souviens ?

Elle acquiesce silencieusement un petit sourire aux bords des lèvres.

— Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à croire qu'elle pourrait être faite pour moi.

— Pourquoi elle ne pourrait pas l'être d'après toi ?

Je trouve cette question idiote, tout le monde sait que je ne joue jamais dans les sentiments mais cette fois-ci mon cœur parle selon ses propre règles. Il me prive de bon sens, d'oxygène en battant bien trop fort mais putain qu'est-ce que c'est bon de se sentir vivant depuis tout ce temps.

— Parce que je suis un Collins.

— Et les Collins ne tombent pas amoureux. Dit-elle en connaissant cette phrase comme sa poche. Il serait peut-être temps que ça change, tu ne crois pas ?

Je me rappelle encore de mon père à table en train de m'apprendre comment se comporte les membres de notre famille.

Règle première : Être plus malin que les autres.
Règle deux : Être populaire même si nous n'avons pas de talents, les gens finissent toujours pas croire à nos mensonges.
Et la règle dernière, mais la plus importante, les Collins ne tombent jamais amoureux, le fric passe avant tout.

En attendant ils s'aimaient assez fort pour nous faire mon frère et moi avant de se faire connaître grâce à la vocation de mon père en tant qu'avocat.

— On fait tous des erreurs mais ce qui est regrettable c'est de ne pas s'en rendre compte. Tes parents sont grincheux et portent des œillères devant les yeux mais ça ne veut pas dire que tu dois être comme eux.

— Pourtant je retrace cette vie qu'ils voulaient.

— Soit heureux Jared, arrête de vivre pour les autres et pense à toi et a ce que tu ressens vraiment.

Julia me câline comme un enfant parce que c'est ce que je suis à ses yeux. Un gamin insolent et beaucoup trop rebelle qui ne supporte pas les règles qu'on lui impose. Elle a raison, c'est ce que je suis mais j'ai besoin que ça change.

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