Partie 2

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Ce matin là, le réveil avait sonné à six heures tapante. Pourtant lorsque l'alarme retenti, le lit était déjà vide depuis une éternité. Le propriétaire, habillé d'un Marcel trempé de sueur et d'un pantalon de sport entrait justement dans son appartement à ce moment là. Revenant d'une séance de cardio ou plus simplement d'une trotte autour du pâté de maison. Il se précipita pour éteindre son alarme. En vérité il s'était réveillé il y a de ça trente minutes. Et encore, réveillé était un grand mot. Un cauchemars l'a simplement sorti du lit à cinq heures trente en sueur. Il n'était pourtant pas du genre à en avoir. Cela n'arrivait que très peu, mais quand c'était le cas, ces mauvais rêves étaient violents et d'une rare intensité. Bien entendu, dans l'impossibilité évidente de se rendormir, il s'était emparé de ses vêtements de sport et était parti se défouler pour essayer d'oublier, d'évacuer les derniers fantômes de ses songes.

Une fois l'alarme éteinte, il s'était dirigé vers la douche sans même s'en rendre compte. Se déshabilla machinalement, dévoilant un corps grand et finement musclé, de larges épaules et un cou long. Ses abdominaux sans être proéminents apparaissaient légèrement. Il s'étira une fois le t-shirt enlevé mettant en valeur sa taille fine puis, en se penchant vers l'arrière pour faire craquer ses vertèbres, il émit un gémissement de pur plaisir. Ensuite, comme d'habitude il s'inspecta dans le miroir pour y faire toujours la même constatation. Il fixa son torse en se disant qu'il avait perdu un peu de masse musculaire depuis qu'il était entré dans la section criminelle de FBI. Il fallait dire qu'il passait ses journés derrière un bureau ou derrière son volant à faire des recherches ou des surveillances. Après tout à bientôt trente-deux ans, il se sentait fatigué de courir après des voyoux toute la journée. Et c'est d'ailleurs pour cela qu'il n'avait pas de coéquipier.

Se secouant la tête pour s'éclaircir les idées, il leva les yeux plus haut pour rencontrer son regard noir. Il détourna très vite les yeux et fini de se déshabiller pour une douche bien méritée. N'importe qui connaissant l'agent spécial Ethan C. Beauchamp savait qu'il n'était pas complexé par son physique mais s'en moquait un peu. Pourtant, avec son corps magnifiquement musclé, son petit cul musclé moulé à la perfection par tous ses pantalons, il paraissait très beau.

Et c'était sans compter sur ses cheveux blonds soigneusement coupé par un professionnel. Sans oublier ses épais sourcils châtain, sa mâchoire carrée, sa bouche petite mais pulpeuse, son nez droit qui avait été cassé plusieurs fois déjà et ses yeux d'ambre chaud aux longs cils, bref il était très attractif.

Tellement beau que beaucoup de personnes durant la journée se retournaient dans la rue pour le regarder. De plus, très souvent les gens le prenaient pour un basketteur avec son mètre quatre-vingt-dix et lui demandaient des autographes de temps à autre. Bien sûr, il ne se fichait pas réellement de son apparence, il se rendait chez un coiffeur visagiste très célèbre tous les mois, allait au travail habillé avec des costumes élégants et griffés qui coûtaient la peau des fesses et portait des cravates, chaussures et montres de luxe. Il était tellement soigneux avec ses affaires qu'à chaque fois, on avait l'impression que c'était la première fois qu'il les portait.

Sous la douche il se détendit enfin quelque peu. L'eau chaude ruisselant sur son corps, il repensa de nouveau à l'appelle qu'il avait reçu de directeur de FBI lui-même. C'était bien la première fois qu'il lui parlait. Ethan en fronçant les sourcils pour se concentrer, n'arrivait pas à se rappeler d'un moment où ils ont échangés plus qu'un regard et un salut de la tête.

Pourtant, voilà qu'il était convoqué dans le bureau du grand patron, son anxiété revint au galop alors qu'il se rinçait. En enroulant une serviette autour de la taille il essaya de relativiser. Après tout, il faisait de l'excellent travail. Son esprit d'analyse, d'observation et de déduction très affûtés faisaient sûrement de lui le meilleur détective depuis Sherlock Holmes lui-même.

Dit comme ça c'est vrai se dit-il que n'importe qui pourrait croire qu'il avait un gros problème d'estime de soi, mais franchement ce n'était pas de sa faut si c'était la vérité. Qu'est ce qu'il y pouvait qu'il soit si atrocement honnête ? Il faisait juste en sorte de ne pas s'embarrasser de fausse modestie même si c'était pour le plus grand malheur de ses collaborateurs.

Il passa plus de temps qu'à l'ordinaire devant son énorme dressing. Devant lui plusieurs chemises toutes aussi blanches les unes que les autres accrochées sur des cintres semblaient identiques. C'était faux.

  Pour Ethan aucune ne ressemblait à une autre. Il faisait extrêmement attention à son apparence après tout il y pouvait quoi si la première impression comptait autant ? Il comptait bien être à son avantage surtout en ce jour si spécial. Qui sait peut-être serait-il remercié ou au contraire décoré aujourd'hui ? Après dix minutes de grondements de dédain destiné à sa garde-robe toute entière il prit une chemise immaculée, une cravate noire et un costume bleu roi. Une fois ses chaussettes noires enfilés, il prit ses mocassins marron griffés achetés une semaine auparavant et une montre à cadrant grise Victorinox. Ensuite, il se mit de nouveau devant son miroir de salle de bain, coiffa ses cheveux avec un peu de laque et se fixa dans la glace. Disons que si personne ne remarquait ses légères cernes dû à un manque de sommeil évident ça irait. En passant devant la grande glace dans sa chambre il s'inspecta de haut en bas puis, réajusta d'un mouvement d'épaule sa veste de costume. Et après mûre réflexion ferma un bouton. Il eut un presque sourire de satisfaction. Parfait. 

Il se rendit ensuite dans sa cuisine où il se fit un thé en lisant tranquillement les nouvelles sur sa tablette. Sa bouilloire électrique émis un sifflement distinctif quelques minutes après alors qu'il était plongé dans la bourse. Un sourire en coins fier tordit ses lèvres lorsqu'il se rendit compte que certaines compagnies dont il avait acquis quelques actions étaient montés en bourse de plus d'un demi-point. Sans détourner le regard de son journal électronique, il saisit de sa main gauche un thermos chromé puis pris en main la bouilloire pour verser, dans le contenant, l'eau sans même regarder ce qu'il faisait. Il prit ensuite le sachet de thé et le fit tremper en passant aux nouvelles en lignes 24/24.

D'un coup il se raidit, les yeux écarquillés, les muscles tendus. Enfin, après quelques minutes, il haleta en se rendant compte qu'il avait arrêté de respirer. Ethan jeta ensuite la tablette sur le comptoir oubliant son thermos. Prenant sa veste, ses clefs, son badge, son portefeuilles et son arme de service, il se précipita hors de son appartement et après avoir dévalé les escaliers il entra en trombe dans sa Range Rover avant de partir dans un crissement de pneu vers le Bureau.

Sur le comptoir, la journaliste continuait son monologue parlant d'un homme d'une quarantaine d'années mort dont le cadavre nu avait été pendu en face des locaux du FBI.

" D'après nos sources, cet homme serait agent de police plusieurs fois décoré au court des dernières années pour avoir démanteler plusieurs réseaux de prostitutions."

La photo de ce qu'avait été le mentor d'Ethan en tenu militaire s'afficha ensuite alors que la femme continuait son speech.

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