partie 4

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L'ex militaire, courrait dans le parking du bureau fédéral d'investigation à toutes allures. Dépassant des Agents et autres employés de bureau avec quelques excuses grogné par-ci par là.

Il n'avait absolument aucune idée de l'endroit où il devait se rendre. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds dans le bâtiment... Heureusement même si sa mémoire n'était pas la chose en lui à laquelle il faisait le plus confiance, elle était quand même efficace. De toute façon il n'avait pas réellement le choix.

À peine essoufflé il arriva devant les ascenseurs et monta dans l'un d'eux. Ce n'est qu'au moment où il vit les boutons allumés qu'il se rendit compte que prendre l'ascenseur ne ferait que le retarder davantage. Avant que les portes ne se referme, il y mit la main, empêchant la fermeture, avant de réellement réfléchir à ce qu'il faisait. Il s'élança ensuite vers les escaliers pas enchanté, mais prêt à monter les vingts étages à pied.

Il montait les marches deux par deux en s'aidant de la rampe pour se propulser en avant. Arrivé au dix-huit ème, à peine à bout de souffle, il se permit une pause pour vérifier que sa main allait bien.

Merde il sentait que sa main gauche palpitait. Peut-être s'était-il bousillé quelque chose ? Il ne manquerait plus que ça. Qu'est-ce qui lui a pris d'empêcher la fermeture des portes de cette foutue boîte en fer avec sa main ? En la regardant avec précaution il se dit qu'il n'y avait rien de cassée. La légère douleur disparaîtrait dans une heure avec de la glace et deux ou trois sans la glace.

Il finit de monter les deux derniers étages facilement et se retrouva devant une énorme baie vitrée qui lui rappela des souvenirs.

Il se secoua la tête pour éviter de penser à autre chose que l'excuse qu'il allait sortir à son beau-père. Il n'y avait toujours pas réfléchi. Panne d'oreiller ? Apocalypse zombie ? N'importe quoi ! Où diable était passée son imagination ?

En arrivant devant le bureau de l'assistante, Luc l'ignora royalement et se dirigea directement vers la porte double où devait l'attendre Charles.

De sa vision périphérique il put apercevoir la rousse joufflu devenir aussi rouge qu'une tomate et prendre un air hautin en le réprimandant de sa voix de crécelle.

- Monsieur, vous n'êtes pas autorisé... Monsieur ? Avez vous rendez-vous ?

Mais Lucas ne l'écoutait pas. Comme si elle n'existait pas, il fit juste un geste vers la poignée de la porte et l'ouvrit sans autre cérémonie.

Dans son dos il avait entendu l'assistante se lever et le suivre avec de vifs petits pas à cause de ses talons aiguille. 12 centimètres en déduit-il au son qu'elle produisait.

Ses protestations ne servirent à rien, à peine était-elle arrivée à son niveau qu'elle le vit se figer au regard assassin que le directeur lui jeta.

Elle éleva la voix et dit d'un ton d'excuse légèrement tremblante :

-Pardonnez-moi monsieur, je... je n'ai pas pu...

Mais Charles l'interrompit d'une main.

- Ce n'est pas grave vous pouvez disposer, la congédia-t-il les yeux fixés sur l'homme à l'apparence débraillé puis, il s'adressa à lui d'un grognement, assied toi.

Lucas n'as cependant pas bougé, sur la chaise de droite un homme était déjà assis, le dos crispé. Il ne se retourna même pas pour le regarder. Pourtant, notre militaire pouvait clairement voir, même si l'homme prenait bien soin de ne rien montrer, qu'il était furieux et mécontent.

Sans plus se préoccuper de l'homme qui avait l'écume aux lèvres, mais toujours méfiant, il s'assit sur la chaise de gauche en adressant un regard d'excuse à son beau père sans parler. L'un des fameux regard qui faisait craquer tout le monde.

Son beau-père lui jeta un regard courroucé avant de soupirer bruyamment. Et prit la parole.

- Agent spécial Ethan C. Beauchamp voici l'agent spécial Lucas Clark.

Enfin costume-man leva les yeux sur Luc. Des yeux inexpressif, comme s'il n'avait aucune âme, absolument aucun sentiment, une coquille vide. Cela lui donna la chair de poule et mis en rogne Luc, mais il fit de son mieux pour lui sortir le sourire angélique.

Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que ça ne dériderait pas l'agent spécial Beauchamp, bien au contraire, un éclaire furtif de fureur brilla dans ses pupilles mordorées avant qu'elle ne disparaisse aussi vite qu'elle était apparue. Tellement vite que Luc pensa avoir eu une hallucination.

Mais Lucas ne se découragea pas pour autant, il présenta sa main droite à l'homme.

- Ravi de vous rencontrer Ethan.

L'homme qui avait détourné le regard pour le fixer sur le bureau en bois foncé du directeur lui jeta un autre regard vide avant de lui prendre la main et de la serrer légèrement en hochant la tête.

Était-il muet ? Se demanda Luc. Peut-être qui sait ? Un agent n'a pas réellement besoin d'une voix si ? Il débattait de la question quand son nouveau patron repris la parole.

- À partie de maintenant vous êtes coéquipier.

À ces mots les sourcils de l'autre agent se levèrent tellement haut qu'ils atteignirent presque la racine de ses cheveux.

Enfin une véritable expression faciale.

L'agent spécial Beauchamp ruminait. Non mais ça ne va pas ? Pourquoi fallait-il que la seule fois où il parlait au directeur, celui-ci lui collait un bleu à l'arrière train ? Il serra les points en se rappelant les cinq minutes de discutions qui ont précédés l'arrivée du rustre. Le directeur lui avait dit que même si ses compétences étaient excellentes, l'agence demandait à ses agents d'être sur le terrain la plus part du temps pour une raison. Cela faisait deux années entières qu'Ethan n'avait pas touché une affaire, se contentant de faire les recherches pour les autres agents. Ethan n'avait pas été engagé comme documentaliste.

Ethan était arrivé à un point où il ne servait que de monsieur je sais tout et ses collègues des principaux services ne pouvaient pratiquement plus vivre sans lui, lui avait confié le directeur. À ce moment là Ethan s'était dit qu'il le complimentait, mais non, il n'avait pas été engagé pour faire le sale boulot des autres ni pour materner ses collègues, mais pour faire son propre boulot. Il lui avait dit qu'à ce rythme il risquait d'être vite remercié s'ils ne trouvaient pas un partenaire pour lui. On lui en avait assigné plusieurs, mais il les épuisaient tous un par un. Sur le moment il pensait que c'était une bonne idée, mais non. Maintenant il se retrouvait sur la sellette.

Donc il était absolument hors de question qu'il refuse ce coéquipier là.
Merde.

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