partie 3

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Il avait mis une bonne demi-heure pour trouver sa moto devant le bar où il avait atterri la veille. Ensuite, sans se préoccuper de son ventre qui gargouillait, il enfourcha sa sportive noire. Sa chère Kawasaki ZX-6R. Le seul et unique amour de sa vie.

Il en prenait plus soins que de n'importe quoi d'autre. De toute façon c'est bien la seule chose qui lui soit toujours restée fidèle.

En route vers le quartier général, il essaya une nouvelle fois vainement de se rappeler sa soirée. Il se rappelait très bien à voir reçu vers vingt heure un coup de téléphone de la part de sa mère lui disant qu'elle lui avait trouvée un travail. Luc savait qu'il aurai dû raccrocher au moment où sa mère avait pris la parole. Malheureusement, elle avait été plus rapide en passant le téléphone à son beau père qui, supposait-il à contre coeur, lui a demandé de venir le lendemain pour parler de sa carrière.

Son beau père, travaillant au FBI depuis une éternité, avait fini par monter en grade. Et sa femme- la mère de Luc- avait dû tellement lui rabâcher les oreilles qu'il avait fini par jouer de ses relations pour le faire entrer de nouveau dans l'agence. Tout ça pour avoir un peu de paix se dit-il avec un sourire alors qu'il s'arrêtait à un feu rouge. Oui il devait bien avouer que sa génitrice pouvait être sacrément casse pied quand elle s'y mettait. La seule personne qui ai jamais pu lui résister était son père biologique maintenant décédé depuis une bonne demi-dizaine d'années. Lucas grimaça quand le souvenir de son père ressurgit, depuis "l'accident" il faisait en sorte d'éviter d'y penser, au risque de vouloir casser quelques gueules.

Tout ça pour dire que Luc lui-même ne résistait pas à sa mère, comment aurait-il pu ? S'il avait arrêté de lui obéir il n'aurait en aucun cas accepté la proposition de Charles- son beau père- et aurait continuer à vivre de sa pension de militaire retraité et de s'amuser. Il ne serait pas dans ce pétrin maintenant, mais c'était trop tard de toute façon.

En démarrant au feu vert, il s'évertua à trouver une bonne excuse pour expliquer son retard de plus d'une heure maintenant. Aucune lui vint sur le moment, de toute façon il travaillait toujours mieux sous pressions, c'est là où il excellait. D'où les multiples décorations que son uniforme militaire possédait.

Rien que de penser aux médailles donna de nouveau à Luc mal au crâne. Il se rappela d'ailleurs qu'en temps normal il était sensé décuver à l'heure qu'il est. Dire qu'il avait oublié de manger et de se laver-ne serait-ce que les dents-.
Après quelques minutes de réflexion, il haussa les épaules innocemment. Il n'aura qu'à prendre un chewing-gum, compter sur sa facilité à jouer la comédie et tout irai bien.

Dans le bureau du directeur du FBI, Charles Drain enrageait. C'était un hommes grisonnant, trapus et courtaud. C'est-à-dire petit et grassouillet. Bien sûr en tant qu'agent il avait toujours eu une musculature développé mais une fois qu'il s'est retrouvé derrière un bureau il a commencé à se contenter d'avoir l'air en forme puis, avec le temps, il s'est totalement relâché et est devenue un bon vivant. Un homme d'âge mûr profitant de la vie.

Enfin profitant de la vie était un bien grand mot. Car il fallait dire que son crétin et tête brûlé de beau fils lui faisait toujours perdre autant les pédales que dans sa jeunesse. En ce moment même il était clairement en train de se remémorer les exercices de respirations apprises lors d'un séminaire dont il taisait toujours le nom.

Il tapotait distraitement son stylo sur un rapport essayant de raconter des faits de sorte à émousser un peu le caractère morbide de sa fameuse déposition. C'était lui après être revenu la veille au travail, pour récupérer quelques papiers, qui avait trouvé le corps de son vieil ami.

Luis Sanchez. Un homme qui avait toujours été imposant et dominateur, une vrai tête de mule se rappela-y-il avec un sourire nostalgique. Avec une certaine tristesse il se rappela aussi de leurs rendez-vous poker tout les vendredi soirs et de la façon qu'avait le policier de tricher. Bien sûr Charles s'en rendait toujours compte car il fallait dire que son ancien acolyte avait un peu perdu la main depuis qu'ils l'avaient retirer du terrain. Mais Luis s'en fichait pas mal d'avoir été mis sur la touche, il lui avait dit comprendre très bien qu'il était temps pour lui de laisser place à la nouvelle génération et de les superviser. Même si ça lui faisait un peu mal au cœur de ne plus participer à une mêler disait-il toujours en aboyant un rire rauque de grand fumeur.

Quelqu'un qui toqua à la porte l'interrompit dans ses pensées. Il releva la tête tout juste à temps pour voir apparaître le visage joufflu de son assistante.

- Monsieur, cela fait deux heures que l'agent Ethan Beauchamp attend.

- Bien sûr... faites le entrer.

- Bien, monsieur.

La petite rousse se pencha ensuite vers l'arrière pour parler de sa petite voix fluette à ce qu'il devinait comme étant ce fameux agent.

Celui qui n'allait plus sur le terrain depuis plus de deux ans.

Ethan était assis sur l'un des fauteuils de cette salle d'attente depuis plus de deux heures maintenant, alors que son rendez-vous était à huit heure. Il devait bien avouer qu'en se précipitant au bureau à sept heure tapante il l'avais un peu cherché. Mais quand même ! Cela faisait une heure qu'il devrait se trouver dans ce bureau. Le pire c'est qu'il n'arrivait pas à déterminé si retarder le moment fatidique le soulageait ou le mettait hors de lui.

Assis bien droit, la cheville droite sur le genoux gauche et les bras croisés, il semblait parfaitement calme. Rien en lui n'aurai pu faire croire qu'il était nerveux. Sauf peut-être le serrement de ses mâchoires et l'éclat sauvage de ses prunelles ambrées. Tout cela le faisait dangereusement ressembler à un fauve dans une cage, prêt à rugir, grogner et mordre à la première occasion.

Mais il fallait être sacrément observateur pour le deviner ou bien être sur le point de subir ses foudres.

Heureusement, l'assistante rondouillette qui lui jetait des petit regard depuis qu'il était arrivé eue pitier de lui. Et quelques minutes après s'être éclipsée, elle est revenue toute souriante.

- Le directeur vas vous recevoir. Dans sa voix on pouvait y entendre un certain soulagement.

- Merci Clara, la remercia Ethan en se relevant tout en réajustant sa veste de costume.

La dite Clara écarquilla ses yeux bleue de biche en rougissant, de la racine des cheveux à la Base de son cou, et bégaya quelques chose que l'agent pris pour un "je vous en prie".

Enfin il allait savoir pourquoi il était convoqué.

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