Chapitre 5

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À peine eut-elle franchit la porte entrouverte qu'elle se précipita sur Alix. De toute évidence, quelque chose clochait chez cet homme et cela ne relevait pas de son anormale sexytude. Jonathan cachait quelque chose et elle emprunterait tous les moyens à disposition pour débusquer son secret. Ou au moins, justifier cette sensation qui lui était familière.

Elle empoigna fermement le bras de son amie pour aussitôt l'entraîner à l'écart de tout cet attroupement. Alix pesta son incompréhension mais se laissa malgré tout guider par la force de sa camarade. Léna n'était pas idiote. Il était fréquent que sa paranoïa l'oriente sur de mauvaises pistes mais cette fois ci, son intuition la convainquait de loin. D'une façon ou d'une autre, elle connaissait ce Jonathan. Et lui aussi. Elle le sentait. Ici, tout était possible.

Une fois soustraite à toute cette agitation, elle se tourna vers l'objet de tous ses espoirs en affichant une moue fort peu conviviale.

— Tu peux faire quelque chose pour moi ?

— Mais qu'est ce qu'il y a nom d'un chien ? Balança-t-elle, les bras baillants.

— Tu peux, oui ou merde ?

— Dis toujours.

Léna avait parfaitement conscience de l'éventuelle désapprobation d'Alix quant à la fouille de l'esprit d'autrui. Mais le besoin viscéral de comprendre ce sentiment de déjà vu se révélait plus fort que tout.

— Tu peux... accéder aux souvenirs du professeur Bayle ? Questionna-t-elle avec hésitation.

À cette demande, Alix éclata d'un rire caustique qui ne manqua pas d'agresser sa susceptibilité. Un rire qui pouvait sans le moindre doute paraître sincère aux regards de ceux qui ne la connaissaient pas. Mais d'une seconde à l'autre, elle reprit un sérieux désarmant pour lâcher un catégorique :

— Non.

— Alix !

— Mais pourquoi est-ce que je ferais ça ? Que tu salives sur sa carrure c'est une chose mais de là à vouloir fouiner dans sa tête ? Lâcha-t-elle avec ahurissement. C'est un peu malsain sur les bords...

— Ça n'a rien à voir avec son physique.

— Ah oui...? Interrogea-t-elle avec ironie.

Léna croisa les bras sur sa poitrine tandis qu'Alix réajusta l'anneau de son piercing au septum. Lui faire part de sa trouvaille nocturne était plus urgent qu'elle ne le pensait. Au risque de passer pour la plus obscène des fouineuses, elle se devait de lui mentionner son insolite trouvaille.

En lui résumant sa découverte nuiteuse, elle surprit le teint d'Alix pâlir au rythme de ses paroles. Annoncer qu'un potentiel lycanthrope puisse rôder aux alentours de Misty-Field n'était pas chose aisée et encore moins, rassérénant.

— Et donc tu penses que... notre cher monsieur Bayle pourrait potentiellement se cacher derrière ce féroce et magnifique chien dont tu me parles ?

— Fou toi encore de moi et j'te jure que je t'arrache ton piercing, avertit-t-elle en arquant un sourcil.

— Léna... toujours aussi agréable ! Ce que j'essaye de te dire, c'est qu'aucun loup ne s'est encore aventuré sur ces terres jusqu'à aujourd'hui.

— Et donc ? Je ne vois pas en quoi ça amenuise les chances qu'un lycan puisse se retrouver ici. Ce prof est nouveau dans cette ville, la situation pourrait coller.

— Mouais, ça se pourrait aussi, chuchota-t-elle après mûre réflexion. Écoute, j'te promets rien mais... j'vais voir ce que j'peux faire.

Finalement, ce n'était pas si difficile. Avec un peu de chance, le mystère Bayle s'éluciderait plus tôt qu'elle ne l'espérait. Et si tout cela n'était issu que du fruit de son imagination ? Et si cet homme était tout ce qu'il y avait de plus commun ? Le doute s'insinua en elle tel un tsunami dévastateur mais elle réprima très vite cet état pour ne pas divaguer.

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