Chapitre 31

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Une fois à hauteur de la cheminée, l'atmosphère se chargea d'une énergie inhabituelle, pour ne pas dire, suffocante. Cette chaleur, fort peu commune et vite ressentie par les deux individus, ne provenait pas des bûches, mais elle se muait en un calme attractif qui buvait l'amertume de leurs précédents échanges. Quelque chose d'étrange se produisait. Bayle fut le premier touché par ce changement soudain, tant et si bien qu'il dut se tourner vers son invitée afin de vérifier qu'il n'était pas le seul réceptif.

Sa magie, c'était sa magie à elle qui se déclenchait.

Léna patientait devant la cheminée, en silence, les bras le long du corps. Et bon sang qu'elle était belle. Plus belle encore que toutes les femmes qu'il avait croisé au cours de sa misérable vie.

Bordel de merde, ne parvint-il qu'à penser.

Face à lui se dressait le portrait d'une nymphe scintillante, animée par le reflet des flammes derrière son dos. Une nymphe bavarde et peu sage, certes, mais une nymphe tout de même.

De sa silhouette fluait un magnétisme légèrement visible à l'oeil nu. Une texture translucide s'échappant de son corps sous forme de vagues mais en parfaite harmonie avec le décor. Il en eut le souffle coupé et alla jusqu'à se détacher entièrement des ronronnements du chaton, qui l'agaçaient jusqu'alors.

— Désolée, mes pouvoirs ne s'étaient jamais manifestés comme ça, annonça-t-elle confuse, j'crois que c'est à cause de moi qu'il fait aussi chaud.

Ça, j'te le fais pas dire, confirma-t-il silencieusement alors qu'il la détaillait sans retenue.

Les prunelles de l'enseignant s'obscurcirent et sa bouche s'entrouvrit de stupeur. Il était sidéré de l'attraction qu'elle exerçait sur lui, de l'aisance avec laquelle elle parvenait à le désarmer de toute réflexion. Nue, elle détenait un ascendant qu'il redoutait grandement. Sa chair, sa bouche, ses courbes, son parfum, tout chez elle l'appelait presque autant que le besoin de retrouver sa forme animale. Il ne savait même pas où ou comment il se complairait à la pilonner tellement il perdait la tête.

Le canapé ? Le mur ? Le tapis ? La table ?

Pourquoi d'ailleurs se contraindre à choisir ? Il pouvait nettement la prendre à tous ces endroit à la fois, après tout.

Foutue sorcière, pensa-t-il.

Il n'aimait pas cette façon sournoise de lui bouleverser ainsi l'esprit. Ce n'était pas dans ses habitudes de lâcher prise, de se laisser distraire par le charisme d'une femme. Manifestement, Léna ne cessera jamais de le mettre dans tous ses états.

Troublée de polariser autant l'attention, les joues de la magicienne s'enflammèrent sous le regard flambant de ce Dieu tout droit sorti d'un rêve. John était si beau, même bien trop beau pour qu'elle se sente aussi à l'aise qu'elle le fut lors de ses émois avec Tobias. Comment allait-elle faire pour assurer ? De quoi aurait-elle l'air à côté d'un homme pareil ? Est-ce qu'elle le méritait, au moins ?

Toutes ces questions lui tourmentaient l'esprit au point où elle en oublia qu'il ne s'agissait pas de sa première fois. Non, elle avait déjà fait l'amour à maintes reprises alors elle devait se reprendre en mains ! Elle en avait envie, et lui aussi. C'était tout ce qu'il fallait qu'elle garde à l'esprit. Elle ne pouvait plus laisser la moindre hésitation s'insinuer en elle puisqu'il était bien trop tard pour céder à ses craintes et ainsi, faire marche arrière.

Absorbée par la beauté de cette créature divine, elle se mit à son tour à l'observer, dessinant des yeux la charpente de ce corps taillé dans le béton. Sa langue brûlante n'aspirait qu'à se perdre sur les contours de ses abdominaux, puis sur la forme cylindrique qui se démarquait sous sa braguette. Elle était prête à faire n'importe quoi pour lui donner du plaisir, à braver toutes ses pitoyables limites pour le faire apprécier sa présence autant qu'elle l'appréciait.

Le Sang DéfenduWhere stories live. Discover now