Chapitre 14

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Par chance, leur trajet forestier, bien qu'éprouvant et silencieux, s'était déroulé sans encombres

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Par chance, leur trajet forestier, bien qu'éprouvant et silencieux, s'était déroulé sans encombres. Léna se questionnait encore et toujours sur l'origine des blessures de Jonathan mais aussi sur son imperturbable silence. Il représentait de loin le moins bavard de ceux qu'elle connaissait mais en dépit de cette attitude, elle s'obstinait à lui arracher quelques mots de temps à autre. Parfois, cela fonctionnait, alors que d'autres tentatives n'aboutissaient à rien. Cela dit, elle ne se décourageait pas.

Patientant après son professeur, manifestement monté pour se vêtir d'un jean, elle contempla chaque bien personnel qui l'entourait. Au coeur de ce salon, il n'y en avait que très peu. Si ce n'est qu'une photographie de ce qui lui semblait être un homme d'une quarantaine d'année, un gigantesque tableau aux multiples signes japonais et quelques meubles à moitié vides. Elle n'osait pas se lever du fauteuil pour détailler les lieux plus en détail. C'est pourquoi elle s'attarda sur la contemplation de cette magnifique cheminée de pierres, toutes superposées avec méticulosité. Le peu d'objets qui trônaient au salon lui laissait penser qu'il appréciait le vide, l'espace, le silence. Parfaitement à l'image de son propriétaire, si elle faisait fi de l'ambiance chaleureuse.

À l'écho de pas dans l'escalier grinçant, elle se redressa en détournant la tête pour observer l'arrivée du blessé. Il marchait toujours aussi difficilement. Maintenant muni d'un jean sombre, qui dévoilait deux creux musculaires en forme de V au bas de ses abdominaux, il maintenait une serviette blanche tâchée de sang contre sa plaie. La crispation de son visage témoignait d'une grande difficulté à encaisser la douleur, mais il n'en disait rien.

Dans un soupir suivit d'un grognement, il vint s'installer à ses côtés, sans se soucier du trouble qu'il provoquait en elle. Elle écarquilla les yeux face à ce surplus de muscles en mouvement à sa droite. D'une brève secousse de tête, elle reprit conscience des circonstances qui l'eurent menée chez lui.

- Vous, hmm... Vous avez ce qu'il faut ?

En réponse à son questionnement, il agita une minuscule trousse de secours sous son nez, dissimulée dans le recoin du canapé en tissu beige. Elle ne s'en était même pas aperçue, trop occupée à admirer le Dieu grec à seulement quelques centimètres. Elle s'attarda de longues secondes sur le tatouage qui enclerclait le centre de son avant bras, tant et si bien qu'un râclement de gorge dut l'extirper de sa contemplation.

Confuse, elle s'empara de la trousse pour en sortir l'aiguille et le fil résorbable.

Idiote !

Cela faisait maintes années qu'il n'avait pas été victime d'une telle inspection visuelle. Il se sentait presque nu sous le regard effaré de cette dernière, qui ne soupçonnait pas une seconde l'érubescence de ses joues. Mais il s'en amusait intérieurement. Elle lui semblait fascinée par ses tatouages. Ou plutôt dirait-il, par ce tatouage. Assez étonnant. Les femmes avaient plutôt tendance à examiner l'illustration sur ses côtes. Rares étaient celles à avoir remarqué celui sur sa nuque mais il en disposait aussi d'un sur l'omoplate.

Le Sang DéfenduWhere stories live. Discover now