Bonus Franz et Dobrian

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Voilà pour le bonus coquinou entre ces deux malaks que vous pourrez mieux découvrir sur les prochains tomes. Bonne lecture !

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Quelques jours après l'attaque de l'âme-errante, du chapitre 1.

Parfois, dans la vie, il faut savoir se faire tout petit.

Depuis que j'ai malencontreusement provoqué le chaos dans la zone, j'avoue que je longe les murs. Et c'est difficile pour moi, parce que je suis un vrai moulin à paroles et que j'adore me joindre aux soirées quand j'en ai le temps. Hélas, depuis le fiasco, Decha prend un malin plaisir à m'humilier dès qu'il me croise, alors hors de question de lui donner du grain à moudre. J'ai beau être une véritable pipelette, je possède la répartie d'une araignée qui fait la morte. Dès que je me sens en danger, je me cache et me tais en espérant qu'on finira par m'oublier. Mais le Berserker est tenace, en plus d'être intimidant.

Je ne l'aime pas.

Alors j'espère que le temps finira par apaiser ma honte et la rancœur de mes congénères.

Je suis installé à mon bureau depuis près de trois jours consécutifs. Puisque je préfère me plonger dans le travail plutôt que de courir le risque de croiser mon bourreau, je n'ai quitté cette pièce que pour répondre à des besoins vitaux, tels que manger et... Et c'est tout. Pas besoin de renifler mon aisselle pour savoir que je sens le cadavre en putréfaction. Même si le sommeil ne me tenaille pas, je me sens noué et tendu. Je dois avoir l'allure d'un junkie insomniaque.

Étonnant que ma dégaine n'ait pas effrayé une nouvelle âme. Étonnant, mais rassurant. Je n'échapperais pas à la guillotine si je semais un tel bordel à nouveau. Même Dobrian ne pourrait rien pour moi.

L'arrivée d'une âme me coupe dans mes réflexions. Avec la force de l'habitude, je l'accueille avec chaleur et la sonde en un tour de mains. Je la plonge dans son décor préféré : le cocon rassurant d'un chalet en montagnes. Puis je la convaincs de rejoindre nos rangs sans qu'elle n'oppose grande résistance. C'est presque trop facile, pour moi ; raison de plus pour m'en vouloir terriblement pour l'âme-errante. Sans arrogance, je suis doué dans mon travail et j'adore ce que je fais. C'était une simple erreur de parcours. Une erreur de parcours qui va se répéter si je m'obstine à enchaîner les heures sans prendre de pause.

C'est au moment d'échanger le baiser de circonstance avec l'âme que j'aperçois une silhouette familière, postée derrière la façade vitrée de mon bureau. Je tâche de garder mon calme, mais mon cœur caracole dans ma poitrine.

Je suis bon pour un savon magistral.

Si Decha m'intimide, ce n'est rien en comparaison de l'homme qui m'observe, indéchiffrable, depuis le couloir. Un mètre quatre-vingt de muscles noueux, une prestance de parrain de la pègre et un regard à givrer chacune de vos cellules. Dobrian est plus qu'un simple malak : c'est une machine de guerre dotée d'une intelligence remarquable et d'un goût vestimentaire irréprochable.

Longtemps, j'ai détesté ce type. Trop taciturne, trop mutique et beaucoup trop exigeant avec les nouvelles recrues. Lors de ma formation, j'ai appris qu'il ne fallait jamais le contrarier ou lui exposer nos failles. Dans un cas comme dans l'autre, en formation pratique ou théorique, il s'engouffre dans la brèche et vous démontre par a + b que vous avez tort et que vous n'êtes qu'une merde. En plus, il n'a jamais eu besoin d'en faire des tonnes pour ça.

Lors d'un débat, il prend dix secondes pour monter son raisonnement et démonte vos arguments en usant le moins de mots possibles. Lors d'un combat, il se contente de retrousser les manches de sa chemise et de vous mettre au tapis avant que vous ayez eu le temps de comprendre que vous allez souffrir.

MALAKS : l'Épître du RoiTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang