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Je répondis et fut surprise d'entendre une voix coréenne. D'ailleurs, celle de mon patient.

-Oh hey ! Comment as-tu eu mon numéro et surtout comment est ce que le tien est déjà enregistré ???

-Il vaut mieux ne pas laisser son téléphone sans mot de passe tu sais ?

-Oh oui, effectivement. Je n'y avais pas pensé. Sinon que me vaut le plaisir de votre appel à 1heure du matin ?

-Tu ne nous as pas dit pour l'adresse...

-Ah oui, je suis fatiguée c'est rien, c'est le 630 rue Ernest Renan, vers le Bois de Vincennes.

-Merci !

-Au fait, ça ne dérangera pas le fait d'être connu et possiblement reconnu dans la rue ?

-Ça ne devrait pas poser trop de problèmes non.

-Tant mieux... Et sinon comment tu te sens ? Tu étais très faible physiquement tout à l'heure...

-Merci je vais mieux grâce à toi. L'équipe pense à une mauvaise hydratation. Je vais passer une bonne nuit et ça ira mieux demain. Merci de t'être occupé de moi alors que tu n'avais pas à le faire.

-Je suis infirmière, ne pas t'aider aurait été impensable pour moi. Et puis, qui ne rêverait pas d'aider un bel homme ?

-Merci merci... Je vais te laisser rentrer tranquillement chez toi alors... à demain !?

-A demain !

Je raccrochais. Qu'est ce qui m'avait pris de dire ça. Je crois l'avoir fait fuir. Peut être qu'il me fait un peu d'effet... Enfin bon, il ne se passera rien de bien sérieux de toute manière et j'ai un travail, des factures à payer, des dettes à rembourser, je n'ai pas le temps pour des idioties qui ne dureront pas et qui sont techniquement impossible. J'arrivais enfin dans mon petit 2 pièces face à l'hôpital où je travaillais. Je posais mes affaires, pris une douche et allai me coucher en repassant en boucle cette journée de folie. Non je devrais plutôt penser à mes cours... ugh, tant pis, ça passera pour cette fois ci. On ne peut pas être sérieuse et investie tout le temps je suppose.

Je me réveillais lentement le lendemain matin. Je reprenais une douche et enfilais un Mom jean et un top corail oversize. J'enfilais mes vans, attrapais mon sac, mon téléphone et partis vers l'hôpital. Pas besoin de prendre la voiture, je pouvais m'y rendre à pied. C'était très pratique pour ma part. J'arrivais par le côté, je rentrais dans l'amphithéâtre et m'installais vers le haut de la salle. Je passe plutôt inaperçue. 

D'habitude j'écoutais le cours, la formation, je me préparais pour les examens mais très honnêtement j'étais totalement déconcentrée. Mon dieu, et pourtant je dois être prête pour dans 2 mois et enfin avoir le diplôme tant attendu et pouvoir travailler tous les jours comme une personne autonome. J'aurais plus de temps pour moi. Pour rencontrer des gens. Pour aider ma cousine et ma tante. Je sortais mon ordinateur, commençait à prendre des notes. Il m'arrivait de chercher des informations dans mon livre d'anatomie pour tenter de faire passer le temps un peu plus vite. La porte du haut s'ouvrit alors brutalement pour voir un Taehyung entrer. Je crois qu'il ne s'attendait pas à voir autant de monde vu la tête qu'il faisait. Il essaya de baragouiner quelques mots de français pour s'excuser. Il me regardait, plein de désespoir et d'une envie urgente de partir. Néanmoins, je comptais ne pas accéder à sa requête et ne pas le sauver tout de suite. La situation était drôle et puis, j'avais un cours à finir. Sauf que dans la salle, comme dit avant, je ne suis pas seule. Et surtout, nous n'avons pas toutes le même âge. Au premier rang il y a les premières années d'infirmière. Elles ont 18 ans. Et elles les connaissent apparemment. Je les entendais faire de petits cris et commencer à se lever. Les yeux de mon patient sortirent de leurs orbites, se rendant compte de la situation. Je rangeais alors rapidement mes affaires et me levais pour le pousser hors de la salle. Il était plutôt lent, je pris sa main sans réfléchir et alors que je retrouvais les autres de l'autre côté de la porte, je leur demandais de me suivre, en courant, et surtout, surtout, sans réfléchir. Les filles passèrent la porte et nous détalâmes au quart de tour. On descendait les escaliers trois marches par trois pour rejoindre les vestiaires. Il n'y avait personne à cette heure ci et les filles n'avaient pas le droit d'y entrer car réservé aux infirmières. Je m'appuyais sur un banc pour reprendre mon souffle, le sport et moi ça faisait deux.

-Où est ce qu'on est ? Demanda Jin

-Dans les vestiaires. Pour le moment tout va bien ici, elles ne peuvent pas entrer elles n'ont pas de cartes.

Je me faufilais dans le labyrinthe des casiers pendant que les garçons se regardaient, perplexe.

-Qu'est ce qu'il y a ?

-Pourquoi est ce que nous avons fuit ces filles ? osa demander Hoseok

-Ce sont de vrais pots de colle. Croyez en mon expérience. Et pas non plus les plus civilisées de tous les temps. C'était mieux pour tout le monde croyez moi.

Les garçons acquiescèrent à ma réponse et continuèrent de me suivre. Je trouvais mon casier, l'ouvris et pris mes tenues pour les laver. Je sortis la première des vestiaires pour trouver un hall désert.

-C'est bon, on peut y aller.

-On te suit !

-Ce n'était pas vous qui vouliez faire une surprise ? Demandais-je d'un regard malicieux.

J'avais envie de savoir et surtout et étonnamment je voulais les connaitre.

-Tu ne veux pas déposer tes blouses avant ? Demanda Namjoon.

-Ah si ! Bien vu l'aveugle !!

Ils me regardèrent étrangement et seule Loa était morte de rire à côté de moi. Oui, elle aussi parlait Coréen mais elle depuis petite. Quand nous ne voulons pas êtres comprises des autres, on parlait coréen mais quand on ne voulait pas êtres comprises des coréens... on parlait français !

-(fr) Mais c'est une expression de vieux ça !!

-(fr) Mais non ! Tout le monde dit ça ! Regarde ta mère elle le dit !

-(fr) Justement, c'est ma mère. Elle est pas toute jeune.

-(fr) Mais voyons qu'est ce que tu dis là ? Je vais tout répéter !!!

L'incompréhension se lisait sur le visage de tout le monde.

-Ce n'est qu'une expression française... ajoutais-je en coréen.

-Une VIELLE expression, insista ma cousine.

By my side / Taehyung BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant