By my side / Taehyung BTS

5.

Le réveil fut compliqué et l'envie de me rendre en cours l'était encore plus. J'attrapais mon téléphone et envoyais un message aux garçons pour leur souhaiter bon vol. Je partis pour l'hôpital. J'étais de récup aujourd'hui. Je ne travaille pas mais l'hôpital peut m'appeler à tout moment. J'en profitais donc pour suivre des cours que j'avais manqué.

La journée était longue... sans intérêt... fade. Je rentrais chez moi lorsque je reçu un coup de fil du prince.

-Allô Tae? Bien atterri ?

-Allô Jen' ? Non pas vraiment... Nous sommes encore à Paris. L'avion ne peut pas décoller pendant un moment à cause des conditions météos. On est encore à l'aéroport on doit rejoindre l'hôtel mais il y a eu un gros accident et la voiture ne peut pas venir nous chercher, on en a une autre mais on ne monte pas tous dedans, il reste Nam' et moi.

-Vous êtes à quel aéroport ?

-Orly, s'il te plait il y a de plus en plus de monde ici, ça devient oppressant..

-J'arrive ne t'en fais pas, respire, bois de l'eau et essaye de t'assoir quelque part avec Namjoon okay ?

-Okay

Je raccrochais et pris mes affaires. Je montais dans la voiture, il y avait effectivement beaucoup de monde, que ce soit sur la route et à l'aéroport. Ils étaient complètement submergés par les fans. Je leur ouvris la portière et ils montèrent. Je redémarrais au quart de tour et partis en direction de leur hôtel. On croisait le fameux accident. Un car s'était renversé. Ce n'était pas agréable à voir. Alors que nous approchions de leur hôtel je reçus un coup de fil de ma cadre.

-(fr) Oui Christelle ?

-(fr) Jennah, j'ai besoin de toi tout de suite en poste !

-(fr) est ce que cela peut attendre 15 Minutes ? Je dois dé-

-(fr) Non ! C'est urgent !

-(fr) bien j'arrive

Je raccrochais le téléphone et expliquai la situation à mes passagers. Ils comprirent assez facilement la situation et décidèrent de m'accompagner. Je me garais rapidement et sortis au pas de courses du parking pour rejoindre les vestiaires. Je me changeais et rejoignais les salles de réanimation. Les garçons, exceptionnellement équipés et ne pouvant pas aller autre part par peur d'une nouvelle émeute, me suivirent jusque dans le service. Ils s'asseyaient et je partis au travail.

-(fr) Laurine, fais moi un topo

-(fr) Accident de bus, les enfants ont entre 13 et 16 ans. La plupart dans un état d'urgence.

-(fr) très bien merci !

Je savais qu'il fallait faire vite. Je m'occupais des enfants, un coup d'oxygène par ci, un envoi en chirurgie par là... Tout faisait le vide dans ma tête jusqu'à cette sonnerie. Une petite de 15 ans ne respirait plus, son coeur ne battait plus. Elle était intubée. Je commençais le massage cardiaque puis le défibrillateur. Son coeur repartit au bout de 20 minutes mais après autant de temps passé sans oxygène, le cerveau ne fonctionnait plus. Elle était condamnée. Je devais m'occuper des autres patients qui avaient encore besoin de moi mais mon esprit restait concentré sur cette gamine de 15 ans avec la vie devant elle. Et si ça avait été Loa ? Elle lui ressemblait tellement, les mêmes cheveux longs bouclés blonds... Les mêmes taches de rousseurs... Je devais attendre un médecin mais ils étaient trop occupés ailleurs... Dans certains cas j'avais le droit de prendre la décision par moi même. Alors je la pris.

-(fr) Laurine, on éteint la machine de la petite en lit 13. Et on l'extube.

-(fr) Mais le médecin n'est pas là !

-(fr) Je prends la responsabilité de ce choix.

Laurine, ma collègue acquiesça et partit pour le lit 13. J'allais chercher les affaires et prenais son téléphone. J'appelais ses parents, leur expliquais la situation et que j'avais une mauvaise nouvelle à leur annoncer... Ils comprirent immédiatement la raison de mon appel et arrivèrent à l'hôpital. Je ne m'attendais pas à cette réaction de leur part mais la colère était plus présente que la tristesse. Ainsi j'assenais le coup de poing dans l'épaule du père, puis la gifle de la mère. Le père me poussa contre le mur, insistant sur le fait que ce n'était pas fini. Qu'il me retrouverait... Du coin de l'oeil je vis Taehyung se lever, le poing serré mais je lui redemandais de s'asseoir. J'avais l'autorité sur lui dans ce lieu. Il ne pouvait pas contredire ce qu'il se passait. La famille n'avait pas le droit de me toucher de cette manière et j'aurais pu porter plainte mais à quoi bon ? Lors d'un décès il faut bien trouver un responsable au hasard, à l'inattendu. Je connaissais ma vérité et elle était différente de la leur. A quoi bon tergiverser ? Ils repartirent. En pleurs, alors que le personnel de la morgue venait pour la chercher. Les larmes commençaient à faire surface. Je ne pouvais pas, je n'avais pas le droit.

Ma responsable, Christelle arriva pour me conforter.

-(fr) Jennah, tu as pris la bonne décision. Le médecin aurait pris la même.

-(fr) Et si j'avais pu la sauver ?

-(fr) Tu n'aurais pas pu... Allez, va retrouver ton homme et repose toi. Ne viens pas demain mais va vérifier ton épaule quand même.

-(fr) Mon...homme ?

-(fr) Celui de droite avec les cheveux noirs

-(fr) Oh! Taehyung ! Non ce n'est pas mon ho-

-(fr) Il te regarde comme tel en tout cas... Bon allez... Va te reposer.

Elle me congédia et je rejoignais les garçons. J'étais encore sous le choc de ce qui s'était passé. Je ne pipais mot. Ne disais rien. Je n'osais pas. Je fondrais en larmes si je le faisais. Je rentrais dans les vestiaires et me posais face au lavabo. Je me regardais dans le miroir. Une puis deux puis trois et j'enfonçais mon poing dans la glace. J'avais besoin d'extérioriser par la douleur. D'habitude je faisais du sport mais là... J'étais piégée. Je déversais toutes les larmes que j'avais alors contenues. Une personne me prit dans ses bras et je ne regardais pas qui c'était. Peu importait. J'avais laissé mourir une enfant.

-Eh, viens par là, montre moi ta main...

-Tae?

-Qui veux tu que ce soit ?

-Non non, rien, personne d'autre que toi...Où est Namjoon?

-Il attend dehors.

-Okay, je vais me changer et j'arrive de suite...

Taehyung sortit de la salle et je finissais enfin par me changer. Je pris au passage la trousse de secours de mon casier et la mis dans mon sac. Il y avait du verre absolument partout. Je sortais et il m'obligea à m'asseoir sur les marches d'escaliers s'occupant de ma main attentivement.

-Tu sais que je peux le faire ? Lui annonçais-je

-Je n'en doute pas une seconde mais raconte moi plutôt ce qu'il s'est passé d'accord ?

-Comme tu voudras...